Briefwisseling en aantekeningen. Deel 2
(1976)–Willem Bentinck– Auteursrechtelijk beschermdWenen, 10 februari 1750(Ik wil u ontmoeten, voordat ik te Den Haag arriveer, om op de hoogte te worden gebracht, hoe de zaken staan). Cela ne peut se bien faire que de bouche. Plus je réfléchis sur tout ce que vous me mandez et sur ce que le Prince m'a aussi écrit sur la conduite de Gronsfeld et De BackGa naar voetnoot2), plus cela me fait de peine et me dérange. Je les ai regardé comme des personnes qui pouvoient être très utiles sous le Prince pour la conduite et pour l'exécution des affaires; mais s'ils veulent tirer à part de leur côté, cela sort du plan et je me tiens à ce qui avoit été arreté. Le grand diable d'enfer, ni sa grand'mère, ni sa bisayeuleGa naar voetnoot3) (pour parler le language de Bartenstein) ne me feront pas changer de conduite à l'égard du Prince, ni de principes dans les affaires publiques. Je vous avoue, que ma longue absence me fait à cet égard comme à plusieurs autres une peine infinie et que je souhaite ardemment de soulager et d'aider le Prince à faire aller la machine qui est en train d'aller-bien. Mais | |
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il faut, qu'on y tienne continuellement la main. Je ne puis encore vous rien dire sur le tems de mon départ. (Over zijn particuliere zaken). Pour ce qui regarde le remplacement de notre bon ami SchultensGa naar voetnoot4), que je regrette infiniment, il me paroît que c'est son filsGa naar voetnoot5), qui doit avoir la place du père comme régent du college. De Moor et Van Kessel m'ont tous deux écrit, qu'il falloit un Voetien et De Moor se recommande en cette qualité, mais entre nous, De Moor est un très mince sujet. Je suis très fort d'avis de soutenir le parti Voetien, parceque c'est dans le fond notre partiGa naar voetnoot6), mais dans ce cas-ci, je passerois par-dessus cette considération en faveur d'une autre bien importante. C'est celle de retrancher la cagoterie et la superstition de l'étude des langues orientales. Personne ne peut vous mettre mieux au fait de la méthode introduite par feu Schultens, que HemsterhuisGa naar voetnoot7), qui est après Schultens le plus habile homme en langues orientales qu'il y ait en Europe. Je le sai de feu Schultens. Il vous expliquera la différence entre le système de Schultens et celui de Van den HonertGa naar voetnoot8), qui est l'ancien système. Le fils de Schultens, à présent professeur, a été élevé par son père, in struit par lui et a bien profité. Pour moi je ne fais pas de difficulté de décider sur le fils Schultens. Mais je vous envoye à Hemsterhuis, qui vous expliquera la chose clairement et vous en fera sentir les conséquences par rapport à la théologie. Outre cela vous aurez du plaisir à vous mettre au fait, car la matière est très curieuse et intéressante. Quand Hemsterhuys vous aura satisfait, dites la chose au Prince ou menez Hemsterhuis chez le Prince. Je suis sûr, que le Prince et vous serez tous deux convaincus, qu'il faut mettre Schultens à la place de son père. Je suis obligé comme curateurGa naar voetnoot9) de veiller à la culture et à la propagation de vrai goût de science et | |
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où mes lumières manquent, comme dans ce cas-ci, j'appelle à mon secours celles des plus habiles gens. Il faudroit selon moi finir cette affaire au plutût, donner l'emploi au fils Schultens et chercher d'autres occasions de faire plaisir au Voetiens, qui doivent certainement ressentir les effets de la protection du Prince. Vous pouvez vous servir de mon nom en ceci, ou non, comme le Prince jugera à propos. Le college à Leyde est une pièce très importante. C'est une pépinière pour la République et pour toute l'Europe protestante. Le vieux Schultens a décrassé et dépoudré toute la litérature orientale. Il n'y a que son fils, qui la puisse tenir nette. Et il ne faut pas la donner à salir de nouveau à De Moor ni à aucun autre sous prétexte de Voetianisme. Quant au professeur EsgersGa naar voetnoot10) je n'en parle pas, parcequ'il est absolument incapable de remplir le poste en question d'une façon seulement décente. |
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