Briefwisseling en aantekeningen. Deel 2
(1976)–Willem Bentinck– Auteursrechtelijk beschermdAken, 11 december 1748Je suis informé qu'à Delft on a de nouveau mis sur le tapis la sotte et pitoyable satyre, qui a paru il y a environ un anGa naar voetnoot1). Il ne faut pas être fort habile, ni avoir une grande connoissance du monde pour voir, ce que tout cela veut dire et quel en est le but. Mais une chose, que je prévois, c'est, que si l'on n'y met pas le holà, de la part du Prince, il s'allumera à Delft un feu, qu'il sera difficile d'éteindre, non seulement à Delft, mais dans les autres endroits, où la même trainée prendra. Vous sçavez par qui la proposition a été faite et par qui elle a été soutenue. | |
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Cette nouvelle algarade me chagrine et me mortifie tant par rapport au Prince, que par rapport à moi-même, mais beaucoup plus par rapport au Prince; car un affront fait à moi ne va pas plus loin. Mais un affront au Prince est fait au stadhoudre et à son autorité, que le Prince doit maintenir. Vous êtes assez sage et voyez assez clair pour juger, ce que vous devez représenter et conseiller au Prince dans cette occasion. Et pour ce qui me regarde, soyez sûr que je considère cette époque comme si décisive, que si je vois, que le Prince mollit en cette affaire et abandonne à la faveur des autres des gens que j'ai pris la liberté de lui recommander et pour dire la chose en deux mots, que le parti de Haren et de Hulst réuni avec VredenburgGa naar voetnoot2) et tous ceux de l'ancienne cabale l'emporte sur mes amis, en ce cas-là, dis-je, je me trouverai obligé de m'excuser, quand le Prince me fera l'honneur de demander mon opinion sur aucune affaire relative à la province de Hollande et de renvoyer à monsieur De Haren tous ceux, qui viendront me parler touchant les affaires de leurs villes respectives. J'admire, je vous l'avoue, l'impudence de ces messieurs, qui après avoir prostitué leur honneur réël, en veulent soutenir un imaginaire. Pendant que le païs fourmille de plaintes et de satyres contre des gens beaucoup au dessus d'eux et qui valent beaucoup mieux, ces messieurs veulent mettre tout sens dessus-dessous, pour avoir vengeance d'une froide et mauvaise plaisanterie plus platte et plus sotte, qu'il ne s'en fit jamais. J'aurai toujours pour moi-même la satisfaction d'avoir joué mon röle jusqu'au bout. Mais ne vous imaginez pas, je vous prie, que si on laisse tomber à Delft messieurs Ingilby, Daquet et Verschoor avec leurs amis, je me paye jamais d'aucun prétexte, ni me laisse éblouir par aucune couleur, qu'on y puisse donner, soit de justice, soit d'équité, ou autre. C'est une autre affaire de parti et pas autre chose. C'est le fond; la forme qu'on y donne ne signifie rien. Elle doit être regardée et traitée comme telle. Je pars après demain et à la fin de la semaine prochaine, je compte d'être à La Haye. |
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