Briefwisseling en aantekeningen. Deel 2
(1976)–Willem Bentinck– Auteursrechtelijk beschermdAken, 31 oktober 1748Tibi Soli (Uw brief van de 28ste per koerier ontvangen. Ik blijf hier tot na de uitwisseling van de ratificaties. Dan kom ik naar Den Haag om er te blijven. Het seizoen en de wegen maken het reizen onaangenaam. Ga morgen naar Keulen). Je ne sçai, pourquoi vous voulez que je vienne à La Haye à présent, ni pour combien de tems. Si le Prince me demandoit, à la bonne heure. Mais il ne me demande pas. On s'imagineroit peutêtre, que je redoute la présence de Haren pendant mon absence. Mais tout ce que j'ai vu de la conduite de Haren fait, que je ne le redoute point du tout. Vous verrez que cet homme à la longue se perdra. Tout ce que je souhaite, c'est qu'il ne perde pas premièrement le Prince et qu'il n'expose pas dans le public et le Prince et la Princesse, de la protection desquels il se vante (surtout de la dernière) d'une façon, qui fait fort peu d'honneur ç leur choix, dans la supposition, que ce qu'il en dit, est vrai. Sur quoi plusieurs personnes ici m'ont fait beaucoup de questions assez embarassantes. Pour les affaires de Frise, je ne m'en mêle pas. Monsieur De Haren peut faire voir au Prince, ce qu'il sait faire dans sa | |
[pagina 216]
| |
province, ou un homme de son mérite supérieur ne peut manquer d'avoir un grand crédit. Mais pour ce qui regarde la Hollande, l'intérieur et le domestique de la province, tant pour les magistrats des villes, que pour les autres emplois provinciaux, ce n'est pas là le poste de monsieur De Haren, ou bien, ce n'est pas le mien, car ce ne peut pas l'être de tous les deux. Je vous ai dit de bouche, qu'à mon retour je voulois faire un nouveau bail; que quand on auroit besoin de moi, je serois toujours prêt à faire tout, ce que l'on en pourroit exiger avec la même affection et la même fidélité, que toujours et davantage encore, s'il se peut, mais que de me jetter à la tête et être toujours à contredire et à disputer, je n'y gagnois rien, que de me rendre ennuyant et désagréable sans être plus utile pour cela et sans rien avancer. En un mot, jusqu'a ce que le Prince aye des heures fixées pour les affaires dans la matinée; qu'il aye établi des départemens, qu'il aye choisi pour les différentes affaires des personnes en qui le public se confie et qu'un parti pris soit suivi de l'exécution, jusqu'alors dis-je, je ne vois pas à quoi je suis bon à La Haye, ni ce que j'y ai de si pressé à faire. J'y viendrai au tems, que j'ai dit, parcequ'alors je compte l'ambassade ici finie. En dan sal ik het heel sagjes en op myn gemak opnemen. Il faut que je vous parle encore sur un article sur lequel je ne puis plus penser de sens froid. C'est de monsieur PallardyGa naar voetnoot1). Cette affaire n'est pas finie et il dépend de luiGa naar voetnoot2) de la finir, quand il veut. Elle l'auroit été il y a plusieurs mois, pour ne pas dire, il y a plus d'un an, s'il avoit voulu. Je n'en dirai davantage, de peur d'en trop dire. Mais j'espère, que monsieur Pallardy aura obtenu justice et satisfaction avant que je revienne à La Haye, parceque je souffrirois trop de voir cette affaire-là in statu quo, aprés tout ce qui s'est passé et j'aurois de la peine à le diriger. L'on voit le Prince combler et accabler de faveurs des gens, dont je ne dirai rien, recommandés par Haren ou par d'autres, dont je ne dirai rien et l'on voit monsieur Pallardy estimé de tous les honnêtes gens du païs et du premier mérite hors du païs, qui le connoissent, ami intime de moi et de mon frère, l'on le voit, dis-je, attendant et languissant d'obtenir une justice - qui lui est due - comme un poisson languit après l'eau; et des lieutenant colonels et colonels sans nombre, qui lui ont en attendant passé sur la tête, dont les neuf dixièmes ne le valent pas et qui lui gâtent l'agrément du service à toujours. | |
[pagina 217]
| |
Cela est à présent allé si loin, qu'il n'est pas décidé, que le Prince le puisse réparer. Est-ce le prix de son attachement avoué aux intérêts du Prince, dans le tems que personne dans le service n'osoit presque se montrer? Ou est-ce le payment de ce qu'il a rapporté à La Haye, venant de l'écluse au mois d'avril de l'année passée. Ou bien est-ce que des personnes envieuses et jalouses font des faux rapports au Prince pour empêcher, que ceux, qui sont notés pour leur liaisons avec moi, ne jouissent des mêmes avantages, que l'on accorde à ceux, qui sont liés avec eux? Que voulez-vous, que le public juge? Le public n'est pas sot. Il voit clair. Je vous prie de montrer cette lettre à De Back seul, avec mes amitiés à lui, s'il vous plaît. J'en reviens à Pallardy et je vous supplie tous deux, vous et monsieur De Back, de faire ensorte que cette affaire soit finie, avant que je vienne à La Haye. Je ne puis vous dire ce que je souffre, quand je pense à la façon dont Pallardy (mon ami) est traité. |