Briefwisseling en aantekeningen. Deel 2
(1976)–Willem Bentinck– Auteursrechtelijk beschermdHannover, 15 oktober 1748Vous dittes au greffier dans une de vos lettres du 6 de ce moisGa naar voetnoot1), que le comte de Kaunitz vous a parlé de la nécessité de prendre de nouveau arrangemens pour remettre la barrière en état de défense. Mais quelqu'un a-t-il encore songé à rien de pareil? J'y ai songé le printems passé en Angleterre, mais depuis ce tems-là je ne vois pas, que d'autres y aient pensé. Veut-on attendre à prendre des arrangements, que les places soient évacuées? Je soutiens, que c'est beaucoup trop tard. Il n'y a pas un moment à perdre, parceque dans l'instant que la France aura restitué les villes, il faudra immédiatement se mettre à travailler aux fortifications de celles qu'elle a rasé, ou du moins a démoli en partie, sans quoi on en verra très sûrement des suites funestes. Peut-être que si on commence à travailler à quelqu'une de ces places six mois ou un an après la conclusion de cette paix et que dans ce tems-là le parti pacifique à Versailles n'existe plus ou soit culbutté, il n'en faudra pas d'autre prétexte pour recommencer la danse et je ne crois pas, que nos finances seront plus en état de soutenir une guerre alors, qu'elles ne le peuvent être à présent pour travailler aux ouvrages nécessaires pour la prévenir. Il y a | |
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une seconde crainte, que j'ai par-devers moi, c'est que d'abord on parlera de faire des arrangemens, on en proposera, cela causera des discussions, on continuera à en parler et à en disputer, jusqu'à ce qu'on s'accoutume à l'idée d'une barrière démantelée, car on s'accoutume à tout et s'il n'en arrive pas de malheur dans six mois, on commencera à dormir fort tranquillement dans cet état. Qui sera à présent le premier à donner ses idées pour les arrangemens? Sera ce la cour de Vienne, ou sera ce de chez nous? Je vous demande en grâce de bien songer à cet article et de travailler de toutes vos forces à hâter l'exécution autant qu'il est possible. Voici une lettre du greffierGa naar voetnoot2), que je viens de recevoir et qui, à mon avis, ne vaut pas le diable. Je vous envoye copie de la lettre et de la réponse. Moyennant ces sortes de chicanes, il n'y a que la France, à qui on puisse plus se fier, puisqu'il faut qu'elle nous garantisse le traité de barrière, sans quoi il me paroît qu'un article séparé entre les alliez nous mettroit assez en sûreté. Pour à présent, je ne vois plus d'apparence aux arrangemens, dont je viens de vous parler, et que je crois si nécessaires et je ne compte pas de vivre assez longtems pour revoir la barrière remise en état. On n'a qu'à continuer un peu de cette façon à se renvoyer la balle et la France sera bientôt maîtresse d'une partie des Païs-Bas, qu'elle offre d'évacuer à présent; et alors je vous répons que les places ne resteront pas lontems démantelées. Elle trouvera de l'argent pour les fortifier dût-elle l'aller chercher au centre de la terre. Au reste il faut vous avertir, que le paragraphe hollandois dans la lettre du greffier étoit en chiffre; afin de cacher autant qu'il est possible, que mon avis est opposé à mes ordres. Tout ceci nous éloigne de la fin; du moins je le crains et je voudrois pourtant bien voir cette fin au plutût. Vous avez affaire allieurs et moi aussi. Il est absolûment nécessaire de mettre la dernière main à l'ouvrage commencé par l'écrit de l'été passéGa naar voetnoot3); cette affaire traîne trop et on ne veut pas en Hollande qu'elle traîne; on est déterminé d'être délivré de cet hommeGa naar voetnoot4) et si on n'y met pas ordre, il arrivera sûrement quelque malencontre et la fin sera pire que le commencement. On m'a envoyé de La Haye cette dernière pasquinadeGa naar voetnoot5), dont je vous ai | |
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parlé. Je ne sai, si vous l'aurez vue, mais elle est diabolique. Tout ce qui en arrive c'est, qu'on promet, comme je vous ai dit, des récompenses pour découvrir l'auteur et l'imprimeur (on trouvera l'un comme l'autre). Cela ne guérit pas de grand chose, il s'agit de savoir si cet auteur dit vrai ou non. Il n'y a que la vérité, qui offense et je crois qu'il a bien donné sur la tête du clou. |
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