Briefwisseling en aantekeningen. Deel 2
(1976)–Willem Bentinck– Auteursrechtelijk beschermdDen Haag, 9 oktober 1748Ga naar voetnoot1)J'ai été bien aise de recevoir de vos nouvelles parcequ'on m'a demandé tous les jours, où vous étiez resté. Je vois par votre lettre, que monsieur votre frère vous a informé de la situation des affaires à Aix. Il m'en a informé de même, mais d'une maniére plus favorable et à en juger par ce qu'il me mande, il y a lieu d'espérer qu'on parviendra bientôt à une conclusion, puisque la cour de Vienne et celle de France paroissent d'accord entr'elles. Le grand point, qui pourroit encore arrêter, seroit l'article touchant la restitution des Païs Bas. Dans le nouveau projet, que monsieur de St. Séverin a remis, on dit que les Païs-Bas seront restitués à l'impératrice et aux Etats Généraux sur le même pied et aux mêmes conditions que l'impéra- | |
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trice les a possédés ou dû posséder avant la guerreGa naar voetnoot2). Quoique ceci n'est pas aussi détaillé que l'article du contre-projet, on s'en contendra, puisqu'on reconnoît alors implicitement le traité de barrière. Mais le comte de Kaunitz, qui cherche d'éviter cet aveu, a trouvé un argument, pour nous faire entrer dans son idée de laisser cette clause dehors la traité. Il insinue, que si on y laisse ces termes, la France pourroit se croire authorisé à l'avenir à se mesler dans nos affaires domestiques de la barrière, ce qui ne nous conviendroit aucunement. Cet argument a extrêmement frappé votre frère et il m'écrit une longue lettre pour me prouver, qu'on devroit se conformer aux idées de Kaunitz. Je vous avoue, que cela n'a point trouvé l'approbation du Prince, ni d'aucun de ses conseillers, qui croyent, que la reconnoissance de la validité du traité de la barrière est si importante pour la République, qu'il faut absolûment mettre un article dans le traité, par lequel la cour de Vienne soit lié. J'ai donc écrit à votre frère par ordre du Prince que ces mots, que les Païs-Bas seront restitués sur le même pied et aux mêmes conditions que l'impératrice les a possédés avant la guerreGa naar voetnoot3), doivent nécessairement rester dans le traité, mais que pour ôter tout équivoque, on pourroit y ajouter jusqu'à ce que la cour de Vienne et les puissances maritimes ayent fait d'autres arrangementsGa naar voetnoot4); je vous prie de faire goûter cet expédient ou bien de faire laisser l'article tel, qu'il est dans le projet de St. Séverin, car sans cela je crains, qu'on ne s'accordera point, puisqu'on ne veut point se relâcher icy de la validité du traité de barrière et on n'admet point les bons offices de l'Angleterre qui y est elle-même interessée, comme partie principale contractante. Je me sers de l'occasion d'un courrier du comte de Golofkin pour vous écrire celle-cy et à cette occasion je dois vous dire que Golofkin nous presse continuellement sur les deux cent mille ducats, pour les quartiers d'hyver des Russes. J'ai vu par des lettres d'AyrollesGa naar voetnoot5), qu'on consenti à Hanovre et qu'on pense de la même façon en Angleterre. Le Prince m'a dit qu'il voit bien qu'on sera obligé ici de suivre, mais pour mettre cette affaire en train, il seroit nécessaire, que | |
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l'Angleterre nous fit presser par son ministre. Il me semble, que depuis que nous avons dévié un peu de la route, qu'on avoit tracé à Hannovre, on n'agit plus avec la même ouverture. Je ne sçai, si on vous communique tout ce qui se passe, mais du moins ici on est dans l'ignorance des ordres, que mylord Sandwich doit avoir reçu dernièrement. |
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