Briefwisseling en aantekeningen. Deel 2
(1976)–Willem Bentinck– Auteursrechtelijk beschermdDannenberg, 5 oktober 1748J'ai reçu ce matin votre courier dépêché d'Aix mardiGa naar voetnoot1) au soir. Je suis resté ici pendant l'absence du duc de Newcastle, parcequ'il m'a dit, qu'il n'y auroit rien à faire jusqu'à ce que l'on eût réponse de VienneGa naar voetnoot2). Je suis fâché à présent de ne l'avoir pas suivi à Hanovre pour lui pouvoir d'abord parler sur le sujet de la garantie réciproque du roi de Prusse, mais à présent j'ai envie de profiter de son absence pour prévenir le roi sur cette matière. Aussi bien on parle beaucoup mieux ici à S.M. qu'à Londres, parce- | |
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qu'on est sûr de la trouver toujours de bonne humeurGa naar voetnoot3). Toujours vous pouvez compter que j'appuyerai la chose autant qu'il sera possible. Vous voyez que j'ai tenu le même langage ici touchant la barrière, que vous avez tenu à Aix et que l'on voudroit bien donner lieu, si on pouvoit, aux voyes détournées de négotier, que la cour de Vienne tâche de mettre en usage par le moyen de ses ministres à chaque cour particulière. Je vous ai mandé les misérables petits expédiens ou faux fuyants, qu'ils cherchent. J'ai encore soutenu ici au duc de Newcastle que le meilleur parti auroit été de finir plutôtGa naar voetnoot4) comme on le pouvoit et que tous les argumens, que l'on fait pour prouver que la reineGa naar voetnoot5) n'auroit pas accédé, c'est-à-dire qu'il étoit possible qu'elle n'accédât pas, étoient absurdes. Il est certain, qu'il étoit aussi apparent qu'elle n'accèderoit pas à ce nouveau projet, car elle peut aussi bien de dispenser de l'un que de l'autre et en ce cas on feroit une belle figure ici, en étant joué par la cour de Vienne, après avoir risqué de tout rompre pour lui complaire. Mais le roi me dit hier au Göhrde, qu'il venoit de recevoir des nouvelles de Vienne et que les ministres de cette cour avoient assuré, qu'elle n'arrêteroit pas la conclusion; cela s'accorde avec ce que je viens de recevoir de vous sur ce sujet. Cela ne prouve pourtant pas que l'on a gagné ce point par les égards excessifs que l'on a eu ici pour cette cour, même au dépens des autres alliés; au contraire, il me paroit que son accession à présent est une preuve qu'elle auroit accédé auparavant, si on ne lui avoit pas laissé voir de l'incertitude, de l'irrésolution et de la timidité et si elle n'avoit espéré par là de pouvoir faire ses propres conditions meilleures. Je n'ai jamais vu les remarques virulentes, dont vous me parlez, contre Sandwich et vousGa naar voetnoot6) et qui contiennent des faits faux; vous me feriez grand plaisir de mes les envoyer. Par parenthèse, | |
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le roi me parlant hier de ses deux ministres à Aix, me dit, que l'un étoit fort lié avec le comte de Chavannes, ‘mais il est vrai’, continua S.M., ‘que l'autre est fort partial pour la cour de Vienne’. Vous pouvez juger qu'ayant toujours été de concert avec Sandwich, vous n'êtes pas fort bien à présent dans les papiers de Newcastle. Mais cela ne fait rien du tout; vous savez, qu'il revient et il faudra bien qu'il revienne. Je crains seulement, qu'il ne revienne pas aussi facilement sur le chapître de l'autre et alors Newcastle pourroit avoir affaire à trop forte partie. Je me flatte pourtant que s'il peut voir les esprits un peu tranquilles la session prochaine, il oubliera, qu'il a changé d'avis et qu'il croira même avoir toujours été de même opinion que Sandwich. Quant à moi, je ne fais jamais paroître aucune envie de justifier ce dernier, je me contente de parler des faits et des choses. Lorsque Newcastle veut témoigner quelque confiance à quelqu'un, même à un ministre étranger, il s'ouvre à lui sans réserve; voilà comme il aura fait avec Wasner et Ossorio, au sujet du nouveau projet, qu'il a envoyé à La Haye, il y a quelque tems. Il a de plus, à ce que je crois un dangereux confident à FlemmGa naar voetnoot7). Le duc de Cumberland peut bien dire que tout ceci n'est qu'un mésentendu, puisqu'il est convenu avec moi, que c'étoit une dispute de mots et S.A.R. étoit bien de même avis que moi, lorsqu'elle me promit de faire partir d'abord un courier pour Hanovre, pour dire son avis, comme je vous l'ai mandéGa naar voetnoot8). Je mettrai cette affaire-là au net avec le duc de Newcastle aussitôt qu'il reviendra. Je serois allé le trouver à Hanovre après avoir reçu vos lettres, mais la peine que l'on a à présent de trouver les chevaux au postes, auroit bien pu me faire arriver là-bas, lorsqu'il repartira pour revenir au Göhrde. On voit par la convention du 25 septembreGa naar voetnoot9) entre Kaunitz et St. Séverin comment le premier observe bien le concert et la communication. Le bon est que lorsqu'on en parle à Newcastle, il le justifie en disant que nous avons manqué dans le même point à son égardGa naar voetnoot10); ainsi c'étoit une dette qu'il falloit nous payer et | |
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Newcastle lui donnera la quittance. Les ministres d'Angleterre à Aix ont grand soin de représenter ce plan comme l'ultimatum de la France, ainsi que vous le dites; Sandwich craint peut-être qu'on ne lui en lâchât sans cela encore un autre d'ici. Je vous ai écrit cette lettre assez mal en ordre et les choses ne s'y suivent pas avec beaucoup de méthode; mais en répondant à votre lettre j'y ai fourré des hors d'oeuvres à mesure, qu'ils me venoient dans la tête. Je vous envoye copie de la seule lettre que j'aye encore écrit au greffierGa naar voetnoot11). Vous n'y trouverez que quelques bagatelles que je ne vous avois pas écrit; du reste je n'ai pas eu grande chose à lui mander et ne puis pas en tant dire là-bas. |
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