Briefwisseling en aantekeningen. Deel 2
(1976)–Willem Bentinck– Auteursrechtelijk beschermd24 juni 1748Ga naar voetnoot1)Comme messieurs De Groot et Groeninx sont fort occupés, je me suis chargé de vous faire le rapport de ce qui s'est passé ici depuis notre retour hier au soirGa naar voetnoot2). Loover, Van der Cruyf, Van der Meer, Van Oeveren et DanserwegGa naar voetnoot3), qui sont les cinq principaux outils avec lesquels nous travaillons, ont reçu avec beaucoup de reconnoissance le présent que | |
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S.A.S. a eu la bonté de leur faire faireGa naar voetnoot4) et ils ont écouté avec attention et senti tout le poids des motifs de tranquillité, que nous leur avons recommandé de votre part et ils nous ont promis de redoubler de zèle pour tâcher d'étouffer tous les mouvements séditieux, qui pourroient se découvrir parmi le bas peuple. Loover vient de me faire rapport, que tout a été fort tranquille cette nuit; on continue cependant à aller acheter du pain et des tourbes à la campagne et on juge, qu'il est convenable de ne point s'opposer à ceci de peur de produire un plus grand mal. Les boulangers tiennent bon et ne vendent point le pain sans accise; on vient de rapporter à monsieur De Groot, qu'on vendoit dans un des bas quartiers de la ville le pain et les tourbes, qu'on apporte du plat pais. Si cela se trouve vray, nos messieurs tâcheront d'y remédier par la voye de la douceur. Comme nos bourgeois paroissent craindre, qu'il viendra un corps du bas peuple de Leiden pour mettre en train le peuple ici, monsieur De Groot s'offre généreusement avec sa compagnie de bourgeois à leur deffendre l'entree de la ville. Un waerdgelderGa naar voetnoot5) de Leiden, qui est venu ici samedy prêcher la sédition a été si bien accomodé par les femmes du quartier où il étoit, qu'il se souviendra longtemps de sa mission. Enfin, monsieur, j'ay grande espérance, que nous n'aurons point de désordre demain matin, jour de marché, et nous espérons qu'en ce cas nous pourrons tenir bon. Toute notre attention est à présent de savoir l'effet, que fera la publication des EtatsGa naar voetnoot6), qu'on doit faire à midi. Nos émissaires sont en campagnes et ont ordre d'animer le peuple par des acclamations de joye. Je laisseroi ma lettre ouverte pour tâcher de vous mander quelque chose à cet égard. Je ne dois point vous cacher que l'idée d'être menacé de troupes fait jetter feu et flamme au peuple et que si on en venoit là, j'en | |
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craindroi les effets les plus terribles; ce qui en est dit dans la publication de HaerlemGa naar voetnoot7) a fait un effet affreux à Amsterdam et a porté le peuple à des discours séditieux, plus contre le Prince que contre les régens. Je pourroi peut-être ce soir vous dire là-dessus plus de particularité par la poste. P.S. La publication s'est faite fort tranquillement et aux acclamations de vive Orange et je vous assure que, quoique la foulle fut fort grande, il n'y avoit d'émus, que le sécrétaire HagenGa naar voetnoot8), qui lisoit le placard d'une voix tremblante, le baillifGa naar voetnoot9) et monsieur VingerhoedGa naar voetnoot10). |
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