Briefwisseling en aantekeningen. Deel 2
(1976)–Willem Bentinck– Auteursrechtelijk beschermdBreda, 20 juni 1748Notre cher Prince a esté bien mal; hier j'ai vu une lettre de WinterGa naar voetnoot1) dans laquelle il dit que le Prince n'a plus de fièvre, mais qu'il lui faudra du temps et de la patience pour se remettre; cela vient mal à propos dans les circonstances tumulteuses où nous nous trouvons. Dieu nous donne la paix au plutôt! Ecrivez donc un peu ce que vous faites vous autres. Je suis icy isolé comme je ne l'ai jamais esté de ma vie et votre ducGa naar voetnoot2) me fait enrager. Il a esté soufflé par StewartGa naar voetnoot3) et autres et lui a fait accroire que la Grande Brittagne estoit furieusement en avant par rapport à plusieurs articles du payement des trouppes étrangères, subsides, artillerie, magasins etcGa naar voetnoot4). Là-dessus il a chassé ses entrepreneurs pour le bois et la paille et en lieu de nous requérir à tems de lui en livrer, aprèz que le païs n'en pouvoit presque plus et que les entreprises n'avoient pas encore pu le faire; S.A.R. a fait couper pour 30.000 florins et plus de bois dans deux ou trois jours actuellement l'entreprise et faire et en lui livre; mais il ne veut payer. Or, la convention entre mylord Chesterfield et les députéz de l'étatGa naar voetnoot5) porte en termes trèz clairs que nous nous engageons de | |
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fournir le bois et la paille aux trouppes brittanniques, tandis qu'elles seront sur notre territoire, mais l'Angleterre doit payer; pour les Autrichiennes on en doit fournir par la caisse commune, mais monseigneur n'y fournit plus d'argent. Je viens, je lui parle; il me dit qu'il m'enverra Hunter. Il se trouve, que HunterGa naar voetnoot6) est en Angleterre. Il presse, qu'on doit finir les comptes entre la Grande Brittagne et la République et n'envoye personne pour les examiner. Enfin il est de mauvaise humeur intrinsèquement et contre nous autres et S.A.R. me parle avec beaucoup d'amitié, mais ne fait rien pour me faire le moindre plaisir. Il est vray, que je l'embarrasse, mais je dois faire mon devoir. Je vous prie de lui marquer par un mot de lettre, que cela ne fait pas des bons effets. Quand j'y fus la dernière, qui est aussi l'unique fois, il me demanda d'abord à dîner en entrant. Je lui dis, que si il pouvoit m'expédier que j'aimerois mieux partir d'abord pour Bois le Duc pour donner des ordres pour la livrance du nécessaire. Je lui demande, comment il veut, qu'on la fasse; il me dit, que ce n'est pas son affaire. Je le prie de vouloir donc payer, quand on auroit livré et me dit alors qu'il m'enverra Hunter pour décompter, parce que l'Angleterre estoit si fort en avant. Je le presse pour l'argent. Il me répond, qu'il est fâché, que je ne peus pas rester à dîner, se lève et me congédie. Je lui écris de Bois le Duc que j'ai appris, que Hunter est passé en Angleterre. Il me répond, qu'il ne l'a pas sçu. Je demande de l'argent; point de réponse; je lui présente mémoire sur mémoire; si il répond à quelqu'un, c'est en esquivant le sujet et quelquefois en répondant à tout autre chose. Moy cependant, je risque des nez et des désaveus. Je dois payer 15.000 florins par semaine après 10.000 florins de deniers d'avance, que j'ai dû donner aux entrepreneurs et je ne suis authorisé qu'a faire les entreprises, pourvu que le duc fasse payer. Ma foy, nous sommes mal menés. Faites la paix, que nous puissions renvoyer nos amis au delà de la mer, les adieux seront sincères. Monsieur votre frère ne m'a pas parlé du drostschap de Drenthe; je suis absent ainsi je ne peus pas lui parler là-dessus.Ga naar voetnoot7) HuffelGa naar voetnoot8) est trop emporté et veut estre despotique dans sa province. Le Prince ne l'approuve pas; il m'a chargé de lui en parler. | |
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L'autre a pris cela assés mal. Je lui ai dis, qu'il se tromperoit. Il m'a répondu comme un étourdi. Je l'ai quitté et sans faire rapport je l'ai planté là; ce n'estoit que la veille de mon départ. Je ne l'ai pas revu. P.S. Il me semble que je vois quelque fois icy dans ma maison Twikkel, Gilles et des conférences: je suis logé dans la maison des états qu'ils occupoient alorsGa naar voetnoot9). |
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