Briefwisseling en aantekeningen. Deel 1
(1934)–Willem Bentinck– Auteursrecht onbekendAken, 5 April 1748.Je ne trouve aucunement mauvais que vous me disiez net votre opinion, comme vous faites dans votre lettre du 11/22 MarsGa naar voetnoot6), que je viens de recevoir. Comme je ne loue pas ce que je n'approuve pas en d'autres, je ne m'attends à être loué en ce que d'autres n'approuvent pas. Si j'ai tort en quelque chose, c'est d'avoir cru que vous étiez | |
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plus au fait de plusieurs choses, que vous ne l'étiez réellement, et de n'avoir pas pris le temps, après que vous aviez reçu votre instructionGa naar voetnoot1), de la relire tranquillement et de concerter ensemble ce qu'il faloit faire. En cela nous avons tort tous deux. Mais il faut pourtant dire les choses comme elles sont; et vous devez vous souvenir comment le tems manquoit pour faire quelque chose de bon ou de sensé. J'ai regardé tout ce qu'il s'est passé ce jour-là comme une boutade, et j'ai cru que vous le regardiez de même. Tout ce qu'il a dit n'a fait sur moi aucune impression, non plus ce qu'il avoit écritGa naar voetnoot2). Je n'ai pensé qu'au moyen d'empêcher le mauvais effet de la situation d'esprit où il étoit alors et dont vous savez la cause et l'origine. J'ai pensé alors comme la veille, que votre envoi en Angleterre remédieroit un mal en partie et en préviendroit un plus grand. Si j'avois eu, malgré tout ce qu'il a dit, la moindre idée, que vous pûssiez montrer ce papier, j'aurois été d'avis de le montrer à Sandwich, et de concerter avec lui. Mais je vous proteste encore qu'il ne m'est pas venu dans l'esprit que vous le dûssiez ou voulussiez montrer à qui que ce soit. Sans quoi je n'aurois pas manqué de vous presser de n'en rien faire; ce que j'ai cru inutile. Dans le fond le but de votre commission est d'avoir de l'argent. Si vous réussissiez à cela, vous réussissiez à tout. Et vous pouviez tirer de votre instruction des matériaux pour en former un mémoire tel que vous auriez jugé convenable, après l'avoir concerté avec le Duc de Newcastle; et vous pouviez alors proportionner votre demande à ce que vous auriez eu pour réponse. Voilà comme j'ai fait et je n'ai pas montré mon instructionGa naar voetnoot3), quoiqu'elle fut plus ostensive que la vôtre. Le Duc de Newcastle en a agi avec moi aussi franchement et aussi rondement que je l'aurois jamais pu souhaiter. C'est pourquoi je vous avois dit que vous pouviez vous fier absolument à lui. L'autre point de votre instruction - - que je n'ai | |
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entendu lire qu'une seule fois - - étoit, si je ne me trompe, les représentations sur la nécessité de la paix. Vous auriez pu tout de même accomoder ce point à votre manière de penser sans montrer la nudité; et vous aviez satisfait. Au bout du compte la foiblesse de la République vient du manque de direction. Il y a l'affaire des PostesGa naar voetnoot1), qu'on laisse traîner, qui non seulement seroit un fond pour trouver une furieuse somme, mais qui relèveroit le crédit et le pouvoir du Prince, et par conséquant celui de la Nation tant au dehors qu'au dedans, d'une façon à pouvoir fournir aux fraix des préparatifs pour une campagne en 1749. Chose absolûment nécessaire, si on ne veut avoir une indigne paix cette année-ci. Il y a encore un autre fond, c'est de faire porter toute l'argenterie à la Monnoye, ce qui importeroit une prodigieuse somme, qui se trouveroit d'abord et en un tour de main. Il y a plusieurs autres moiens encore de trouver de l'argent, dont MartensGa naar voetnoot2) a fourni les idées et qu'il est capable de faire exécuter, pour peu qu'on le voulût soutenir. De sorte que quoique la République aie besoin d'une somme d'argent comptant, elle n'est pas si épuisée que votre instruction le feroit croire; et quoique nous aionscertainement besoin de la paix, vu la décadence de nos finances, la mortalité des bestiauxGa naar voetnoot3), etc., nous ne sommes pas dans la situation à devoir accepter la paix quovis modo aux conditions qu'il plaira à la France de nous prescrire et vous auriez pu dire tout ceci au Duc de Newcastle pour l'encourager, au lieu qu'à présent, aiant vu ce papier signé Pr. d'Or et de Nass., il ne peut qu'être entraîné par le torrent des pacifiques outrés et pusillanimes, ou malicieux, qui doivent triompher de lui. | |
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Ce qui me mortifie le plus de ce contretems ou mésentendu, c'est que je reçois un démenti, et si fort que je ne puis l'avaler. Vous avez vu tout ce que j'ai écrit d'Angleterre l'année passée. Vous avez vu la lettre que le Prince a écrite à Myld. Chesterfield le 12 Juillet 1747 et le mémoire pour le roi tout seul qui a été porté en même tems en Angleterre, et de la même dateGa naar voetnoot1). Le duc de Newcastle vous les peut montrer, car il les a tous deux. Relisez-les et comparez-les avec ce que l'on vous a donné, vous verrez combien ce dernier a besoin de mitigation. Je me donne à présent la torture pour trouver moyen de réparer ce qui est gâté. Si je ne puis en venir à bout tout à fait, ce que je crains qui est impossible, du moins je ne désespère pas de prévenir plusieurs effets très mauvais et très pernicieux. Je suis obligé à présent de rester ici, parce que sans moi les affaires iroient absulument en déroute. Mais j'ai écrit au Greffier une lettre ostentive dans laquelle je lui dis de prier le Prince de relire ...... (Volgt een lange aanhaling uit zijn brief van 29 Maart, nr. CCCIII, en een uit die van 24 Maart, nr. CCC, blz. 406 vlg.) Mon but en ceci est de les avertir d'avance en Hollande et qu'on ne puisse pas dire que je suis précipité dans ma conduite, en cas qu'on m'envoyât des ordres contraires aux principes que j'ai toujours professés, que je refusâsse de les exécuter et que je demandâsse à me retirer sur le champ; ce que vous pouvez comter que je ferois, si je me trouvois dans le cas de perdre toute direction et de devoir être employé comme un outil. Je ferai, avan que d'en venir à cette démarche, tout ce qu'il me sera possible d'imaginer pour qu'elle ne devienne pas nécessaire...... |
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