Briefwisseling en aantekeningen. Deel 1
(1934)–Willem Bentinck– Auteursrecht onbekendMiddelburg, 29 Mei 1747.J'ai été extrêmement flatté par la lettre dont il vous a plu de m'honorer, et je ne souhaite rien plus ardemment que de mériter la bonté que vous m'y témoignez. Si j'en suis digne par quelque endroit, c'est pour mon zèle et par mon attachement pour des principes que je sai que j'ai en commun avec vous, Mylord; et c'est pour cela que j'ose vous féliciter du grand événement arrivé ici, sans lequel nous étions à la veille de tomber dans l'esclavage de la France. Il y a déjà plusieurs années que j'ai regardé l'anarchie dans laquelle nous avions croupi comme la ruine sûre de cette République premièrement, et puis de la grande Bretagne, d'autant plus sûre et par conséquent d'autant plus à craindre que le mal n'étoit | |
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pas assez connu en Angleterre pour qu'on ait donné l'attention au seul remède qu'il y avoit. L'on s'étoit vainement flatté en Angleterre de pouvoir, par un parti dévoué à la France, maintenir l'union et la bonne harmonie entre les deux NationsGa naar voetnoot1), et jamais cette Union si nécessaire n'auroit eu lieu sans la Révolution qui vient d'arriver. A présent on peut tout attendre de cette République, et certainement il n'y a rien que de bon à en attendre. L'affection que le Roi a temoignée d'une manière si distinguée pour cet Etat, a produit dans toute la Nation une reconnoissance si parfaite et si vive, et ces sentiments seront si bien cultivés par le Prince d'Orange, que rien ne sera plus capable de faire faire à la République aucune démarche contraire à l'intérêt commun. Comme je sai parfaitement bien votre manière de penser, et combien vous avez toujours été ferme dans vos principes, je saisis avec empressement l'occasion de vous témoigner la part que je prens à la satisfaction que vous devez ressentir d'être à présent à même de faire valoir vos sentiments d'honneur et votre amour pour la liberté et pour l'indépendance...... |