Briefwisseling en aantekeningen. Deel 1
(1934)–Willem Bentinck– Auteursrecht onbekendRaisonnement de Dort Mars 1744Ga naar voetnoot1).L'affaire du Prétendant est trop odieuse pour ne pas | |
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se déclarer contre. Nous ne risquons rien: si la France pousse cette affaire, nous ne pouvons empêcher une guerre. Nous aurions contre nous tout le monde, magistrats, peuple, clergé. Si la France ne la pousse pas, les affaires restent in statu quo. Nous pouvons du moins y donner ce tour, et tâcher de gagner du tems. La France nous attaquant il n'y a plus de délibération. Si elle ne nous attaque pas nous pouvons toujours chanter notre vieille chanson, car nous n'avons consenti au secours de l'Angleterre que sur la supposition d'une invasion, et à celui de la Reine que par complaisance, non par conviction. Car, nous avons inhéré notre aantekeningGa naar voetnoot1). Il faut donc faire de nécessité vertu, et un mérite de notre impuissance. Nous n'osons pas dire notre véritable motif. Nous n'osons pas avouer que tout ce que nous (avons) fait depuis plus de trois ans n'a été que pour traverser le Pensre. et par là assouvir la vengeance de HalewynGa naar voetnoot2), et par ce que nous savons parfaitement que ce gouvernement ne se peut soutenir pendant une guerre, et que nous sommes pourtant résolus de le maintenir tel qu'il est avec ses défauts pour nos vues et intérêts particuliers. Nous ne voulons point de conclusion que par unanimité. Nous regardons ce point là comme le fondement de notre constitution présente. Et non obstant le serment général fait aux Etats de donner notre avis pour le plus grand bien, nous en avons un particulier en notre | |
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ville, qui nous lie à ne jamais consentir à un changement que par l'unanimité dans notre conseil de ville. Nous avons fait en notre ville un Edit perpétuel, non que nous soyons persuadés que l'intérêt de la République le demande, mais sans cela nous ne pouvons nous faire valoir, ni satisfaire notre vanité dans la direction des affaires, ni notre intérêt particulier dans les cabales pour les emplois. Puisqu'il nous faut donc la paix pour cela, il la faut omni modo. Et comme il est de l'intérêt de la France de nous faire rester tranquilles, ce qui seroit impossible dans ces circonstances avec une autre forme de gouvernement, il est de l'intérêt de la France de nous aider à maintenir celui-ci. Il faut donc s'attacher à la France, préférablement à l'Angleterre, qui a un intérêt tout contraire. L'intérêt de cette dernière est à la vérité plus conforme à celui de la République et nous n'osons pas tout à fait le nier, pour ne nous pas rendre ridicules; et pour ne nous pas ôter les moyens de nuire à l'Angleterre sous le masque d'amitié, comme nous le pouvons à présent que nous avons déclaré que nous donnerions le dernier homme et le dernier sou pour le soutien de la maison royale sur le Trône. |
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