Petits poèmes, à l'usage de l'enfance(1835)–Hieronymus van Alphen, Mattheus van Heyningen Bosch– Auteursrechtvrij Vorige Volgende [pagina 36] [p. 36] Le prunier. Victor voyait des prunes pendre, Presque aussi grosses que des oeufs. Bien qu'on lui défendît d'en prendre, Il semblait les cueillir des yeux. ‘Ni le jardinier, ni mon père, ‘Ne seront, dit-il, mes témoins: ‘A cet arbre que peuvent faire ‘Trois ou quatre prunes de moins? ‘Mais j'aime mieux l'obéissance: ‘Je n'en cueille pas; je m'en vais. ‘Pour quelques prunes, quand j'y pense, ‘J'irais désobéir? jamais! Victor s'éloigna donc. Son père, Qui l'écoutait non loin de-là, Lui destinant un doux salaire, Sur son chemin se présenta: ‘Voilà, dit-il, comme je t'aime! [pagina 37] [p. 37] Oh! que Victor me fait plaisir! Viens, je t'en donnerai moi-même; Viens, c'est moi qui veux les cueillir.’ Alors, les prunes, par douzaines, De l'arbre tombent aussitôt; Victor les ramasse, à mains pleines, Et s'enfuit au petit galop. Vorige Volgende