De Vlaamsche Kunstbode. Jaargang 10
(1880)– [tijdschrift] Vlaamsche Kunstbode, De– Auteursrechtvrij
[pagina 251]
| |
Poëzie.I.
| |
[pagina 252]
| |
II.
| |
III
| |
[pagina 253]
| |
En bij een kerkje zat dien nacht.
Een weezenpaar, schier naakt, en bleek van koude en lijden.
Zij smeekten droef en bang der lieden medelijden.
En toch vergeefs klonk hunne klacht.
Een lampje scheen, naast hen, de wandlaars aan te manen
Tot weldoen en meewarigheid...
En 't jongste weesje zong met eene stem vol tranen,
Terwijl zijn broêrken de aalmoes werd ontzeid.
‘Wij zijn twee weesjes... Ach, ziet ons ellende, braven!
Ons moeder stierf na zij ons gaf haar laatste brood;
Zij rust, waar vader ligt begraven...
O, komt, komt ons ter hulp, of morgen zijn wij dood!
De buurman heeft gezegd: “'k Geef niets meer, gaat maar henen,
Zoekt elders voedsel en verblijf!”
Wij zagen zijne dochter weenen.,.
Toch zitten wij hier stram en stijf...’
Hartroerend klonk des weesjes treurlied
Door 't koud en ongezellig oord,
En van het volk, dat daar die bloedjes aan de deur liet,
Werd dra geen voetstap meer gehoord.
Zij klopten aan het huis des Heeren:
Hun moeder had gezegd dat God hen helpen zou.
Zij klopten nogmaals en herhaalden 't menig keeren;
Doch niemand die hun oopnen wou.
Nog zag men steeds het lamplicht schijnen...
Het middernachtuur klonk met zwaren zucht op zucht,
En in de verte steeg nog immer wild gerucht,
Maar geene klacht verried nog pijnen.
En eer een mensch zijn huis verliet
Begaf een priester zich ter kerk, bij vroegen morgen;
Hij vond de schaapjes, ach! schier onder sneeuw verborgen,
Hij sprak hen weenend aan... maar zij verroerden niet!
Zij klemden de armpjes nog malkander om de leden,
Als waanden zij dat dit hen licht in 't leven hield;
En beiden strekten nog - hoewel reeds koud, ontzield-
De handjes als ten smeekgebeden.
| |
[pagina 254]
| |
God had hen beiden, saam - begaan met hunne ellenden-
Verheven tot een hemelsch oord,
Alwaar zij nu 't gebed volendden,
Dat op hun lipjes was gesmoord.
J.T. Slachmuylders.
Brussel, Maart, 1880. | |
IV.
| |
[pagina 255]
| |
Die man heeft òok een kruisje; maar
Op welken weg hij dat heeft kunnen krijgen,
Dit zal ik maar verzwijgen...
Wat mij betreft, 'k houd aan den zaâl
Toch meer dan aan zijn eermetaal.’
- ‘Dat kruis moet weg!’ riep Grijs, ‘Al moest ik jaren wrijven.’
- ‘Vergeefs!’ zei 't paard, ‘kwaad bloed gemaakt;
Gij moet gekruiste langoor blijven.’
Iets onverdiend wordt niet gesmaakt.
Pieter Van der Meiren.
Rousselare, den 14 Februari 1880. | |
V.
| |
[pagina 256]
| |
En al ligt daar het hofje van Doka zoo schoon
Door het maanlicht beglansd, en al klinkt uit de kroon
Van de linde zóo streelend het nachtegaal-lied,-
't Is hun eender! zij zien of ze hooren het niet.
Maar, van tusschen het bloemengewemel, klinkt zacht
Nu een liefdevol kusje in de stilte der nacht.
En het maantjen alleen lonkt, vertrouwelijk teer,
Op 't gelukkige paar in het hoveken neer.
A.J. Cosyn.
Antwerpen. | |
Onze dichters vertaald.
| |
[pagina 257]
| |
Bientôt péniblement levant sa main de cire,
- Mère, murmera-t-il, comme le temps est beau!
Que d'azur dans le ciel! comme le soleil brille!
Ils sont bien gais, là-bas... oh! le riant tableau!
Comme la folle joie en leurs regards pétille!
Vois donc, sous le tilleul, tout ce monde accourir...
Ah! c'est, je m'en souviens... le signal de la danse!
Dis, mère, est-ce donc vrai, qu'il me faudra mourir.
Mourir hélas! à l'heure où le bonheur commence!..
La mère soupirait et, faisant un effort,
- Ne parle pas ainsi, dit-elle, enfant, de grâce!
Dieu seul qui prévoit tout dirige notre sort;
Qu'ici comme partout sa volonté se fasse..
Et là-bas la musique éclatait...
On valsait
Tout autour du tilleul séculaire;
Et pas un des danseurs
Ne songeait qu'un des leurs
Se mourait dans les bras de sa mère...
Et, s'essuyant le front, le jeune homme reprit:
- Oui, mère, le bon Dieu sur toute chose plane.
Mais vois tu, je m'en vais... crois le bien... c'est écrit!
Ma main... regarde-la, comme elle est diaphane!
Va! mère, je sens bien que tout en moi s'éteint,
Car... je suis poitrinaire! en vain je me cramponne
A la vie... Oh! déjà la Mort vient qui m'étreint!
Et, pourtant, je n'aurais que vingt ans, cet automne....
L'an passé, j'etais là dans ce groupe joyeux,
Et du sang juvénil circulait dans mes veines...
J'étais plein de courage et je dansais comme eux!
Comme eux je moissonnais les gerbes de nos plaines!
J'étais robuste alors, et fort!... mais maintenant...
Ces échos me font mal. Leur bruyante harmonie
Me déchire le coeur... ils vont m'assassinant...
Pourquoi faut-il, mon Dieu, subir cette ironie?
- Tais toi, lui dit sa mère, et ne blasphème point!
Prosternons-nous devant l'Eternel quand il passe;
Songe que son regard tombe sur nous de loin...
Qu'ici donc comme ailleurs, sa volonté se fasse!
Et là-bas la musique éclatait...
On valsait
Tout autour du tilleul séculaire;
| |
[pagina 258]
| |
Mais pas un des danseurs
Ne songeait qu'un des leurs
Se mourait dans les bras de sa mère...
... Lui reprit: - Oui, c'est vrai, je devrais me calmer
Mais, que veux-tu! je songe, en entendant la danse,
Aux fêtes de jadis... Ah! comment l'exprimer,
Ce bonheur d'autrefois!... A cette heure je pense
Au plus doux souvenir qu'un coeur ait pour secret.
Ecoute, tu connais, Rose, la jeune fille
Du meunier n'est-ce pas? Eh bien, mère, c'était
Avec elle toujours que j'allais au quadrille...
Un soir il arriva qu'à voix basse elle dit:
‘Cessons, il se fait tard, il faut rentrer à l'heure...
Rose, fis-je, avec toi je vais...’ Elle rougit.
Je la reconduisis ce soir à sa demeure.
Nous marchions tous les deux en silence. J'aurais
Voulu parler... mon coeur battait dans ma poitrine
A tout rompre... De temps en temps je soupirais...
Nous descendions ainsi pas à pas la colline.
Puis, au sortir du bois, près du vieux arbre enfin
Qui porte, tu sais bien de la Vierge l'image,
Je devais la quitter... mais je lui pris la main...
Muette, elle baissa les yeux. Chaste langage!
Mère, nous nous aimions!... Oh! maintenant, dis-moi,
Quand l'ange de la mort m'aura pris sur son aile,
Rose, vois-tu, viendra me pleurer près de toi...
Dis, me promets-tu d'être une mère pour elle?
Et là-bas la musique éclatait...
On dansait
Tout autour du tilleul séculaire:
Mais pas un des danseurs
Ne songeait qu'un des leurs
Se mourait dans les bras de sa mère...
Et lui reprit: - Qui sait! Rose peut-être aussi,
Tout comme moi, s'adonne à quelque rêverie...
Vois-tu, mère, il se peut bien qu'en ce moment-ci
Elle implore pour moi l'Image de Marie
Près du vieux arbre où nous... mais... d'autre part... qui sait!
| |
[pagina 259]
| |
Elle ne pense plus peut-être au poitrinaire...
On oublie aujourd'hui si vite. - Elle jurait
Pourtant que... Mais, ô ciel! là-bas... vois, vois-donc, mère!
N'est-ce pas Rose au bras... ô mes rêves perdus!
Par son seul souvenir je tenais à la vie,
Et chez elle, ô mon Dieu! je n'étais déjà plus!
Achève-moi, Seigneur, finis mon agonie!..
Et, lentement, son oeil d'une ombre se voila,
Sa mère en pleurs toucha de la main sa poitrine...
La pauvre vieille en vain par son nom l'appela...
Plus rien... La mort venait d'entrer dans la chaumine.
Et toujours la musique éclatait...
Rose était
A la valse enivrante et légère,
Et son coeur n'allait pas
Vers celui qui là-bas
Gisait froid dans les bras de sa mère...
... Ce même soir la lune à l'horison montait,
Haussant son disque pâle au-dessus d'un nuage
Et venant inonder d'un nocturne reflet
Le joyeux tourbillon qui grouillait au village,-
Comme aussi la chaumine où de son dernier jour
Quelqu'un venait devoir la clarté disparaître...
Si quelque gai traînard de la fête au retour
Eût voulu s'arrêter devant cette fenêtre,
Au passage il eût pu voir un tableau navrant:
Un pauvre poitrinaire étendu sur sa couche,
Donnant sa forme raide au linceul transparent;
Une vieille à genoux qui touchait de la bouche
Une main qui pendait froide le long du bord;
Et puis, de temps en temps, un murmure à voix basse
Qui coupait le silence: ‘il est mort! il est mort!
‘Que du Seigneur, hélas! la volonté se fasse!...’
Et toujours grandissaient les éclats
De là-bas,
Tout autour du tilleul séculaire..,
Et pas un ne songeait
A celui qui venait
De mourir dans les bras de sa mère...
Aug. Claus.
|