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La Belgique délivrée,
ou la journée de belle alliance,
par Melle Hugo de Raveschot,
poëme qui a obtenu une mention honorable.
J'ai le droit de chanter mon Prince et ma Patrie,
Je n'ai jamais chanté pour les tyrans.
MEs soeurs, entendez vous cet effroyable son?
Du bronze destructeur c'est la voix foudroyante.
Comme il vomit la mort en ce jour d'épouvante!
Hélas! de l'esclavage et des maux qu'il enfante
C'est de lui que j'attends la fin de ma souffrance,
D'un héros invaincu si terrible à la France,
Que ne doit-on pas espérer?
Qui déjà sut nous délivrer,
Saura nous délivrer encore.
Hâtons-nous de l'implorer.
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Ciel! entends nos soupirs, sois touché de nos larmes,
Que nos voeux supplians fléchissent ton courroux,
Dieu des guerriers, daigne bénir nos armes,
Dieu des guerriers, viens combattre avec nous.
Sois de nos défenseurs et la force et l'égide,
Sans toi, sans ton appui que peut tout l'univers?
Repousse loin de nous un ennemi perfide.
Le Belge assez long-tems a langui dans ses fers.
Étends sur nous ta main puissante,
Épargne à la Patrie à peine renaissante,
L'horreur du joug et d'un sceptre étranger.
Termine enfin les maux de ton peuple fidèle.
Daigne toi même embrasser sa querelle.
Seul, tu peux vaincre et nous venger.
Ciel! entends nos soupirs, sois touché de nos larmes,
Que nos voeux supplians fléchissent ton courroux;
Dieu des guerriers, daigne bénir nos armes,
Dieu des guerriers, viens combattre avec nous.
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Mes soeurs, l'airain sacré retentit dans nos plaines!
C'est le signal d'un nouveau sort.
Est-ce un triomphe? Est-ce des chaînes?
Est-ce l'allégresse ou la mort?
Être immortel! Compatis à nos peines.
Ah! cessons de gémir, j'aperçois nos guerriers,
Ils triomphent, leurs fronts sont ornés de lauriers.
Vous, donc l'heureux aspect dissipe nos alarmes,
Venez, venez, vaillans libérateurs,
Empressez vous d'annoncer à vos soeurs
Que la victoire a couronné vos armes.
choeur de guerriers belges.
La Patrie est sauvée, elle n'a plus de fers!
Chantons son bonheur et sa gloire.
Fuyez durs souvenirs de tant de maux soufferts,
Le Ciel nous donne la victoire!
Un Dieu propice aux voix de ses enfans
A du haut de son trône écouté vos prières,
Un seul mot de sa bouche a fini nos misères,
Et brisé pour jamais le sceptre des tyrans.
Ne craignez plus pour vos frères;
Ils sont libres et triomphans!
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Adorons la main vengeresse,
Qui des méehans a puni les forfaits.
Ouvrons nos coeurs à l'allégresse,
L'Europe a reconquis la paix.
J'ai vu l'usurpateur vers la France alarmée
Fuir, plein de rage et glacé de terreur.
J'ai vu sa formidable armée
Il est détruit cet Empire oppresseur,
Sous ses vastes débris sa puissance abymée
Que dissipe l'aspect de Wellington vainqueur.
Albion! des tyrans éternelle ennemie,
Des vengeances de l'hydre impie,
Tu préserves notre Patrie;
Et ton héros devient notre sauveur.
Et toi, digne héritier d'une race chérie,
Jeune et brave Nassau nous es-tu conservé?
Seul entouré d'une horde cruelle,
Il affrontait le fer sur sa tête levé;
Secondant sa valeur notre troupe fidèle,
S'élance, un prompt succès a couronné son zèle,
Nos heureuses mains l'ont sauvé!
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Nos heureuses mains l'ont sauvé!
Sois-donc béni, Dieu, qui de l'esclavage,
Daigne en ce jour affranchir nos foyers;
De tes enfans, de tes guerriers,
Reçois et l'amour et l'hommage.
Et vous, soldats, dont le courage,
A sauvé ce héros ménacé du trépas,
Quelles palmes, quel prix ne méritez vous pas?
Il vit, il est vainqueur, voilà notre salaire,
Voilà le prix qui, seul peut satisfaire!
Si notre sang a coulé pour sa vie,
Nous l'avions tous promis à la Patrie.
Le Belge a mis sa gloire à remplir tous ses voeux.
Élevons jusqu'aux cieux nos accents d'allégresse,
Nos bras ont combattu pour nos champs paternels.
Sous les yeux d'un héros mille exploits immortels,
Ont signalé notre jeunesse.
Par lui, par nous, nos foyers défendus,
N'ont point subi l'affront des chaînes.
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Son sang et notre sang pour jamais confondus,
Ont pour jamais fertilisé nos plaines.
ô Champs heureux! ô champs sacrés!
Par sa vertu, par son sang illustrés,
Réjouis-toi, triomphante Patrie,
Tu ne seras plus asservie.
Malheur! malheur à l'ennemi sans foi,
Qui, rompant des sermens les chaînes révérées,
Oserait menacer nos heureuses contrées;
Le Belge est toujours prêt à mourir pour son Roi.
ô Champs heureux! Triomphante Patrie,
Libre aujourd'hui, rejouis-toi!
Tu ne seras plus asservie!
Oh! par quel tendre empressement,
Par combien d'amour et de zèle,
Pourrons-nous, peuple fidèle,
Payer tant de dévouement?
Grand Dieu, qui fis pour nous éclater ta puissance,
Dieu terrible aux tyrans, favorable aux héros,
Accorde à nos foyers le prix de nos travaux,
Une éternelle indépendance.
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