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Internationale vragenlijst over dialect-phonologie.
Op het Linguisten-Congres te Kopenhagen in 1936 hield de ‘Internationale Phonologische Arbeitsgemeinschaft’ een belangrijke vergadering, waarop het besluit genomen is, dat het Hoofdbestuur een Vragenlijst opmaken en over al de landen van Europa rond zou zenden, om te komen tot een phonologische karakteristiek van alle Europeesche dialecten, waarvan de resultaten in een reeks phonologische taalkaarten zullen worden vastgelegd.
Deze Vragenlijst is nu verschenen, en aan de Dialect-commissie der Koninklijke Academie van Wetenschappen te Amsterdam toegezonden, welke in haar Octobervergadering j.l. besloot de bewerking hiervan voor ons vaderland ter hand te nemen, en op de eerste plaats aan de Neerlandici onder de Universiteits-studenten, maar ten tweede aan alle deskundige belangstellenden om hun medewerking hiertoe te verzoeken.
Aan onze Redactie werd toen gevraagd om zoo spoedig mogelijk den Franschen origineelen tekst in Onze Taaltuin af te drukken en voor de volgende aflevering een voorloopige handleiding voor de antwoorden te bewerken, om zoodoende de noodige eenheid in de toepassing op de verschillende Nederlandsche tongvallen te waar- | |
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borgen. Hieraan voldoen wij gaarne, en geven dus nu aanstonds den volledigen tekst. Ter nadere verklaring verwijzen wij heden slechts ten eerste naar N. Trubetzkoy: Anleitung zu phonologischen Beschreibungen, Brno 1935. Deze keurige en beknopte studie van slechts 32 bladzijden verscheen bij de Imprimerie ‘Moravische Unie’ te Brno in Tsjecho-Slowakije. Zij werd in commissie gegeven aan O. Harrassowitz, den bekenden linguistischen boekhandel, Querstrasse 14 te Leipzig; en ten tweede naar de drie artikelen van Onze Taaltuin. II blz. 321 vlgd., blz. 353 vlgd. en III blz. 8 vlgd. Over de Phonologie van het Algemeen Nederlandsch. Juist toch bij het bepalen van de phonologische karakteristiek onzer dialecten is het van bijzonder belang, eerst eens rustig na te gaan, welke karaktertrekken de phonologie der algemeen Nederlandsche cultuurtaal kenmerken en van de andere talen onderscheiden.
Nijmegen, 1 November 1937.
JAC. VAN GINNEKEN.
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Projet d'un questionnaire phonologique pour les pays d'Europe (sans l'URSS).
1. | Y a-t-il des couples de mots différenciés uniquement par la quantité des voyelles? (p. ex. allemand Saat-satt, Kahn-kann)? |
2. | L'opposition entre voyelles longues et voyelles brèves est-elle limitée aux syllabes accentuées ou apparaît-elle aussi dans les syllabes atones? |
3. | Y a-t-il des liquides et des nasales syllabiques accentuées? |
4. | Les oppositions quantitatives ‘phonématiques’ (c'est à dire, susceptibles de différencier le sens intellectuel de mots) sontelles limitées aux voyelles ou bien apparaissent-elles aussi chez les liquides syllabiques? |
5. | Y a-t-il de vraies diphtongues de position, c'est à dire des combinaisons monosyllabiques de deux voyelles nettement articulées? (p. ex. tchèque ou-o u). |
6. | Dans les cas où une diphtongue se trouve devant une voyelle, où se trouve la limite syllabique?: la limite se trouve-t-elle devant la deuxième voyelle (tchèque chvoje-chvo-je) ou après cette voyelle (allemand Eier-Ei-er, kaue-kau-e). |
7. | Les diphtongues sont-elles toutes égales au point de vue quantitatif, ou peut-on distinguer des diphtongues brèves et longues? Y a-t-il des couples de mots différenciés uniquement par la quantité des diphtongues? |
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8. | a) Les voyelles longues sont-elles admises dans des positions où les diphtongues ne le sont pas? - b) Les diphtongues sontelles admises dans des positions où les voyelles longues ne le sont pas? |
9. | L'accent est-il fixe? - C'est à dire: tombe-t-il toujours sur la même syllabe dans tous les mots présentant le même nombre et la même quantité des syllabes? |
10. | Si l'accent est fixe, sur quelle syllabe tombe-t-il? |
11. | Si l'accent est libre, y-a-t-il des couples de mots, différenciés uniquement par la place de l'accent? (p. ex. anglais to increase - the increase). |
12. | Si l'accent est libre, cette liberté est-elle absolue ou limitée? - C'est à dire, l'accent est-il admis sur n'importe quelle syllabe, ou bien seulement sur quelques-unes d'entre elles (p. ex. sur une des trois dernières comme en grec ou sur l'une des deux premières, comme en Küri)? |
13. | A côté de l'accent principal, y a-t-il aussi un accent secondaire, dont la place dans le mot n'est pas automatiquement réglée? - (C'est le cas p. ex. de l'allemand, où la place de l'accent secondaire dans les mots dits composés dépend de règles grammaticales; par contre en ukrainien, où toute syllabe prétonique paire est plus forte que toute syllabe prétonique impaire, la position de l'accent secondaire est automatiquement réglée). |
14. | Y a-t-il une seule ou plusieurs qualités d'accent? - Y a-t-il des couples de mots, différenciés seulement par les divers mouvements d'accent? (p. ex. en serbocroate: râvan ‘uni, égal’ avec accent descendant-long et rávan ‘la pleine’ avec accent ascendant-long sur la première syllabe). |
15. | Ces différences de mouvement d'accent n'apparaissent-elles que dans des mots polysyllabiques ou bien aussi dans des monosyllabes? (en serbo-croate littéraire ils n'apparaissent que dans des polysyllabes, mais dans certains parlers croates ils apparaisent aussi dans des monosyllabes: sûd ‘vase’ - súd ‘tribunal’). |
16. | Les différences de mouvement d'accent se déploient-elles dans les limites du mot entier, ou seulement dans les limites d'une seule syllabe? - (en suédois, p. ex. il y a une opposition phonématique entre des ‘mots graves’ et des ‘mots aigus’, la différence du mouvement de l'accent se manifeste dans le mot tout entier; en lituanien, par contre, la différence entre ‘ton doux’ et ‘ton rude’ se limite à la syllabe accentuée). |
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17. | Si les différences du mouvement d'accent sont limitées à une syllabe, - n'apparaisent-elles que dans les syllabes longues ou bien aussi dans les syllabes brèves? P. ex.: serbocroate jàrica ‘jeune chèvre’ - jàrica ‘froment de printemps’ râvan ‘égal’ - rávan ‘pleine’. En serbocroate ´ désigne l'accent long ascendant, ^-l'accent long descendant, ` l'accent bref ascendant et ` ` l'accent descendant bref. |
18. | S'il existe des liquides syllabiques accentuées, présentent-elles la distinction de deux mouvements d'accent? |
19. | Dans les diphtongues l'opposition des mouvements d'accent se manifeste-t-elle dans les deux parties (comme en lituanien), ou seulement dans la partie syllabique (comme en serbocroate)? |
20. | Dans les groupes ‘voyelle + liquide’ ou ‘voyelle + nasale’ l'opposition des mouvements d'accent se manifeste-t-elle dans les deux membres des dits groupes (comme en lituanien) ou dans la voyelle seulement (comme en serbocroate)? |
21. | Y a-t-il une opposition susceptible de différencier le sens intellectuel des mots entre une voyelle à articulation continue et une voyelle coupée par un coup de glotte (p. ex. le ‘stöd’ danois?) |
22. | L'opposition mentionnée sous 21 n'apparaît-elle que dans les voyelle longues et les diphtongues, ou bien aussi dans les voyelles brèves? |
23. | L'opposition mentionnée sous 21 n'apparaît-elle que dans les voyelles et les diphtongues ou bien aussi dans les groupes ‘voyelle + liquide’, ‘voyelle + nasale’? |
24. | L'opposition mentionnée sous 21 n'apparaît-elle que dans les syllabes accentuées ou bien aussi dans les syllabes atones? |
25. | L'opposition entre voyelles brèves et voyelles longues apparaîtelle aussi dans les syllabes ouvertes accentuées finales? - Sinon, les voyelles accentuées finales sont-elles toujours brèves ou toujours longues? |
26. | L'opposition entre voyelles brèves et voyelles longues existe-t-elle devant des consonnes longues (ou géminées)? |
27. | Quels sont les phonèmes voyelles de la langue (ou du dialecte) en question? |
28. | S'il y a des voyelles longues et des voyelles brèves, - quelles sont les longues et quelles sont les brèves? |
29. | Si les voyelles admises dans la première (ou la dernière) syl- |
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| labe ne sont pas les mêmes que dans les autres syllabes - quelles voyelles ne sont admises que dans la première (ou dernière) syllabe? quelles voyelles ne sont admises que dans les autres syllabes? quelles voyelles sont admises dans toutes les syllabes? |
30. | A.) Ya-t-il deux voyelles du type ‘o’ capables de différencier deux mots sans différence de quantité?
B.) Y a-t-il deux voyelles du type ‘e’ capables de différencier deux mots sans différence de quantité?
C.) Y a-t-il deux voyelles du type ‘u’ capables de différencier deux mots sans différence de quantité?
D.) Y a-t-il deux voyelles du type ‘i’ capables de différencier deux mots sans différence de quantité? |
31. | Y a-t-il une série de trois voyelle u-ü-i susceptible de différencier le sens des mots (p. ex. allemand littéraire fuhr-für-vier, français sourd-sur-cire)? |
32. | Si la série de trois voyelle u-ü-i n'existe pas, y a-t-il une opposition phonématique u-i ou ü-i (en entendant par ‘ü’ toute voyelle labialisée à degré de fermeture maximale articulée pas tout à fait en arrière). |
33. | Y a-t-il une serie de trois voyelles o-ö-e susceptible de différencier le sens des mots (p. ex. all. losen-lösen-lesen, fran. portpour-père)? |
34. | Sinon, y a-t-il une opposition phonématique o-e ou ö-e? (en entendant par ‘ö’ toute voyelle arrondie d'aperture moyenne) articulée pas tout à fait en arrière. |
35. | S'il existe une série de voyelles prépalatales arrondies, phonématiquement distincts d'une part de la série des voyelles arrondies postérieures et de l'autre de la série de voyelles prépalatales non arrondies, de quel nombre de voyelles se compose chacune de ces trois séries? |
36. | Y a-t-il une série de voyelles de degré de fermeture maximal et moyen non arrondies, phonématiquement distinctes des voyelles non arrondies prépalatales d'une part et des voyelles arrondies postérieures de l'autre? Quel est le nombre des voyelles de cette série? |
37. | Ya-t-il une voyelle ‘indéfinie’? si oui, - n'apparaît-elle que dans les syllabes atones ou bien aussi dans les syllabes accentuées? |
38. | Y a-t-il des couples de mots différenciés uniquement par l'op- |
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| position des voyelles orales et des voyelles nasales? (p. ex. fran. orage-orange, pâte-pente etc.). |
39. | Y a-t-il une différence phonématique (c'est à dire entraînant une différence de sens) entre les voyelles nasales et les groupes ‘voyelle + nasale’ a) en fin de mot? - b. devant s? - c) devant les occlusives? |
40. | Quelles sont les voyelles nasales qui ont une valeur de phonèmes autonomes? |
41. | Quelles voyelles orales n'ont pas d'équivalent parmi les voyelles nasales? |
42. | Y a-t-il des consonnes laryngales? - Quelles sont ces consonnes? |
43. | Y a-t-il une opposition phonématique entre le coup de glotte et l'attaque douce (resp. la détente douce) des voyelles? |
44. | Y a-t-il une opposition phonématique entre le h sourd et le h sonore, ou bien tous deux ne sont-ils que deux variantes du même phonème? |
45. | Y a-t-il des gutturales? - Quels sont ces phonèmes? |
46. | Y a-t-il une opposition phonématique entre les gutturales vélaires et les gutturales palatales, ou bien toutes deux ne sontelles que des variantes combinatoires des mêmes phonèmes? |
47. | Y a-t-il des consonnes palatales comme phonèmes autonomes? - Quelle sont-elles? |
48. | Existe-t-il une opposition phonématique entre les sifflantes et les chuintantes? |
49. | Y a-t-il une opposition phonématique entre les consonnes ‘cérébrales’, (retroflexes) et dentales? |
50. | Quelles consonnes labiales et labiodentales existent comme phonèmes autonomes? |
51. | a) Quelles liquides existent comme phonèmes autonomes? b) Quelles nasales existent comme phonèmes autonomes? |
52. | Y a-t-il une opposition phonématique entre les consonnes sourdes et sonores? - a) les occlusives? - b) les spirantes? |
53. | Y a-t-il une opposition phonématique entre les sonantes sourdes et sonantes sonores? - a) les liquides? - b) les nasales? |
54. | Y a-t-il une opposition phonématique (indépendante de l'opposition de sonorité) entre les consonnes fortes (tendues) et faibles (relâchées, ‘lenis’)? Cette opposition embrasse-t-elle les occlusives? - les spirantes? |
55. | Y a-t-il une opposition phonématique entre les sonantes fortes
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| et faibles (comme en gaelique ou en albanais)? - Les liquides? Les nasales? |
56. | Y a-t-il une opposition phonématique autonome (indépendante aussi bien de l'opposition de sonorité que de celle de la tension musculaire) entre les consonnes aspirées et non-aspirées? Embrasse-t-elle les occlusives? Les spirantes? |
57. | Combien de types d'occlusives sont distingués comme phonèmes autonomes dans chaque série de localisation? - Par ex. dans la série labiale: distingue-t-on deux occlusives (b-p, B-p, B-B)? ou trois, (b-p-p, b-B-p)? ou quatre? |
58. | Y a-t-il des consonnes géminées? - a) Ces géminées sont-elles des occlusives? - b) Des spirantes? - c) Des liquides? - d) Des nasales? |
59. | Y a-t-il une opposition phonématique entre les consonnes mouillées (palatalisées) et non-mouillées? - Dans quelles séries de localisation cette opposition existe-t-elle? En russe, p. ex., cette opposition existe chez toutes les consonnes
l'exception de j, č, ž, š et des gutturales (qui sont palatales devant e, i et vélaires dans toutes les autres positions); mais en ukrainien cette opposition n'existe que chez les apicales (t-t', d-ḋ, n-ń, l-l') et les sifflantes (s-ś, z-ź, c-ć, dz-dź). |
60. | Existe-t-il une nasale gutturale comme phonème autonome distinct du groupe ng? |
61. | Existe-t-il une spirante gutturale χ? - Se distingue-t-elle phonématiquement de la spirante laryngale h? |
62. | Y a-t-i-l une spirante gutturale sonore (ou relâchée) γ phonématiquement distincte de g et de χ? |
63. | Existe-t-il une mi-occlusive c (ts) phonématiquement distincte de t et de s et est-elle admise au commencement des mots? |
64. | A côté de la mi-occlusive, sourde (ou forte) c (ts), existe-t-il une mi-occlusive sonore (ou relâchée) correspondante dz? |
65. | Existe-t-il une mi-occlusive č (tš) phonématiquement distincte de t et de š et admise à l'initiale du mot? |
67. | Y a-t-il une opposition phonématique entre c (ts) et č (tš)? |
68. | Existe-t-il une mi-occlusive labiodentale pf phonématiquement distincte de p et de f admise au commencement des mots et traitée non comme un groupe de consonnes? |
69. | Y a-t-il une opposition phonématique entre les spirantes bilabiales et labiodentales? |
70. | Existe-t-il une spirante ϑ, phonématiquement distincte de t et
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| de s? Cette spirante possède-t-elle un équivalent sonore (ou relâché) the? |
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