espace-temps, etc.) confondait le spirituel avec le naturel. Un confluent de valeurs primordiales finit par une décadence chronique.
L'homme moderne a complètement rompu avec cette époque. Quoiqu'il se serve du mécanisme de la vie moderne, son esprit n'y participe pas. Il ne voit l'univers qu'en projection et en coupe transversale. Sans se séparer du monde, il s'en libère spirituellement. L'univers n'est pour lui qu'un système de rapports. Il le considère sous une nouvelle dimension. Il se construit un nouveau monde des résidus de l'ancien, et oppose au système orthogonal l'obliquité.
Cette dimension oblique ne détruit pas seulement les anciens moyens d'expression orthogonale (en musique, architecture, peinture, plastique, danse etc.) mais elle provoque en même temps une optique et une phonétique nouvelles. Ces rénovations élémentaires ont leurs équivalents dans la relativité, les nouvelles recherches sur la matière
Ciné-Dancing-Cabaret vue vers les fenêtres
(Photo O. SCHOLL, Strasbourg)
architecture-peinture Théo van Doesburg
et l'attitude vis-à-vis de l'intelligence illimitée de l'être humain et de son initiative créatrice.
Opposé aux dogmes religieux et à l'absolutisme, l'élémentariste éprouve la vie comme une transformation perpétuelle, et l'activité spirituelle comme un phénomène de contraste.
L'élémentariste s'efforce d'unifier dans une nouvelle forme d'expression les deux facteurs principaux de notre activité créatrice, c'est-à-dire le repos et le mouvement, le temps et l'espace.
L'élémentariste reconnaît le temps comme une valeur importante dans l'oeuvre plastique; c'est ainsi qu'il a donné au film, à la musique, au théâtre, à la plastique, à l'architecture de nouvelles possibilités.
C'est exclusivement une méthode universelle, soit pour l'art, soit pour la production industrielle.
L'élémentarisme s'oppose au compromis, à la décadence, à la confusion esthétique d'aujourd'hui (néo-classicisme, surréalisme etc.) et au dogme borné.
Il réduit toutes les activités spirituelles et techniques à leur forme la plus élémentaire. Il sort d'une pensée fonctionnelle, reconnaît l'énergie latente de la matière, (couleur, verre, fer, béton, son, parole) et trouve dans l'architecture une méthode de construction qui synthétise toutes les fonctions de la vie humaine. L'élémentarisme à pris naissance en 1924 en Hollande (du groupe ‘de stijl’) et a trouvé, depuis, des adhérents dans toutes les pays
Georges Antheil dans la musique, Césare Domela, Vordemberghe-Gildewart et l'auteur de cet article (fondateur du mouvement) dans la peinture, Constantin Brancusi dans la plastique, Mies van der Rohe, van Eesteren, Rietveld et l'auteur dans l'architecture, I.K. Bonset, dans la littérature, Fr. Kiesler dans la rénovation du théâtre, sont des élémentaristes.
L'élémentariste abandonne tous les systèmes précédents et trouve dans le désordre spirituel et social et dans l'absence de style de notre époque la confirmation de ses principes fondamentaux: la différence capitale dans la structure entre nature-collectivité, et esprit-individu. C'est