Vers une construction collective
I
Nous devons comprendre que l'art et la vie ne sont plus des domaines séparés. C'est pour cela que l'idée ‘art’ comme illusion séparée de la vie réelle, doit disparaître. La parole ‘Art’ ne nous dit plus rien. Au lieu de celà nous exigeons la construction de notre entourage d'après des lois créatrices, dérivant d'un principe fixe. Ces lois adhérentes celles de l'économie des mathématiques, techniques, hygiéniques, etc., amènent à une nouvelle unité plastique. Pour définir les relations de ces lois réciproques, il est nécessaire de les comprendre et de les fixer. Jusqu'à maintenant le domaine de la création humaine et ses lois constructives n'ont jamais été examinés scientifiquement.
On ne peut pas les imaginer. Elles existent. On le constate seulement en travaillant collectivement et par l'expérience.
La base de ces expériences est fondée sur le savoir simple des éléments d'expression primaires et universels, pour arriver à la méthode de les organiser vers une nouvelle hàrmonie. La base de cette harmonie est fondée sur la connaissance du contraste, du complex des contrastes, de la dissonance, etc., etc., qui rend visible tout ce qui nous entoure. La multiplicité des contrastes donne des tensions énormes, qui créent, par la suppression réciproque, un équilibre et un repos.
Cet équilibre des tensions forme la quintessence de la nouvelle unité constructive. Alors nous exigeons l'application ou la démonstration réelle de cette unité constructive dans la pratique.
Notre époque est l'ennemie de chaque spéculation subjective en art, science, technique, etc. L'esprit nouveau qui gouverne déjà presque toute la vie moderne est contre la spontanéité animale (le lyrisme), contre la domination de la nature, contre la frisure et la cuisine artistique.
Pour construire une chose nouvelle, nous avons besoin d'une méthode, c'est-à-dire d'un système objectif. Si on découvre, dans différentes choses, les mêmes qualités, on a trouvé une échelle objective. Une des lois fondamentales et fixes est, par exemple, que le constructeur moderne fait visible (par son propre moyen de la branche) le rapport de leurs qualités, et non le rapport des choses en elles-mêmes.
La méthode spéculative, maladie enfantile, a arrêté le développement sain de la construction d'après les lois universelles et objectives. Le goût personnel, inclusivement l'admiration de la machine (machinisme en art), n'a aucune importance pour la réalisation de cette unité de l'art et la vie. Le machinisme en art est une illusion comme les autres (naturalisme, futurisme, cubisme, purisme, etc.) et encore plus grave que chaque spéculation métaphysique.
Le développement en outre sort de la domination de l'emploie des moyens élémentaires de la construction, dans la suppression de toutes les illusions métaphysiques. L'avenir vient enfin à l'expression d'une nouvelle dimension dans la réalité en trois dimensions.
Ni dans le dynamisme, ni en statisme, ni en utilisme, ni en art, ni en composition, ni en construction, mais dans la pénétration de tous les éléments d'une création nouvelle de la réalité sur une base générale. Depuis le groupement du mouvement ‘De Stijl’ (1916) en Hollande, des peintres, architectes, sculpteurs, etc., sont arrivés, en travaillant pratiquement, à la définition et l'application des lois qui amèneront à une nouvelle unité de la vie.
C'est par la nouvelle conception née de la collaboration réciproque, que déchevaient ces qualifications des travaux individuellement.
Aujourd'hui on peut parler seulement des constructeurs de la vie nouvelle.
L'exposition du groupe ‘De Stijl’ dans les salles de l'Effort