Septentrion. Jaargang 43
(2014)– [tijdschrift] Septentrion– Auteursrechtelijk beschermd
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ActuellesGodfried VervischAu printemps 2014, le numéro de Septentrion précédant celui-ci n'était pas encore sous presse quand on apprit le décès de l'artiste peintre flamand Godfried Vervisch à l'âge de 84 ans. Godfried Vervisch tenait une place bien particulière dans le monde des arts plastiques en Flandre. Autodidacte passionné, il avait développé un style très personnel après avoir été quelque peu influencé par des expressionnistes d'Europe centrale comme Soutine et Kokoschka, puis durant une courte période par le groupe réuni autour du peintre flamand Roger Raveel qui nous a quittés au début de l'année 2013. Vervisch avait une prédilection pour des thèmes et des histoires relatifs à son entourage immédiat, c'est-à-dire à ce qui le touchait, ce qui l'occupait et le préoccupait. Il avait peint de nombreuses natures mortes avant de s'orienter vers le portrait. La période entre 1966 et 1969 marqua une coupure dans la vie et l'oeuvre de Godfried Vervisch. Atteint d'une grave maladie, l'artiste commença à considérer les questions existentielles sous un jour plus cru et à y apporter des réponses plus pénétrantes. Par contraste, au cours des années suivantes, il se mit à peindre des scènes dont il bannissait, avec une sorte d'exubérance, le souvenir de cette période noire. Comme si un volcan entré soudain en éruption crachait toute sa lave en une fois. Du même coup, toute trace de la démarche hésitante caractéristique des débuts de la carrière de Vervisch avait aussi disparu. La gratitude de l'homme qui avait recouvré la santé et qui savourait le bonheur de respirer à nouveau irradiait son art animé désormais d'une profession de foi vitaliste d'une extrême pureté. En quelque sorte, cette foi fit de la peinture de Vervisch durant cette période une oeuvre à part entière. voir Septentrion, XII, no 2, 1983, pp. 38-45 | |
European Collections 1914-1918C'est un exemple à la fois remarquable et symbolique de coopération internationale: le projet européen European Collections 1914-1918 vient d'être bouclé au terme de trois années de travail. Dix bibliothèques nationales et universitaires de Belgique, de France, de Grande-Bretagne, du Danemark, d'Italie, d'Autriche et de Serbie étaient associées à ce projet sous la direction de la Staatsbibliothek zu Berlin. Des centaines de spécialistes de toute l'Europe ont collaboré avec succès, cent ans après le début de la Première Guerre mondiale, à assembler pour la première fois sur une plate-forme online unique et à rendre accessible la plus imposante collection de documents relatifs à la Grande Guerre. Auparavant, on n'avait jamais réuni autant d'aspects divers de la Première Guerre mondiale vus à travers les yeux des différents acteurs de l'époque. La Bibliothèque royale de Belgique à Bruxelles a largement contribué à la réussite de ce projet en numérisant et en étudiant les collections exceptionnelles, relatives à cette période, dont elle dispose. | |
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Godfried Vervisch, Meisje met kat (Jeune fille avec chat), 1959.
www.europeana-collections-1914-1918.eu | |
Maurice MaeterlinckSi l'on demandait à des spécialistes de Maurice Maeterlinck (1862-1949) de dépeindre l'artiste en quelques mots, par quelques concepts clés, nombre d'entre eux souligneraient qu'il est, jusqu'ici, le seul écrivain belge à avoir obtenu le prix Nobel. D'autres feraient allusion à son ‘statut’ particulier d'écrivain flamand d'expression française. Certains spécialistes parleraient sans doute de la passion que Maeterlinck nourrissait pour la nature. La Koninklijke Vlaamse Academie de Gand et l'Académie royale de langue et de littérature françaises à Bruxelles se sont unies pour éditer ensemble Maeterlinck en de natuur / Maeterlinck face à la nature. Cet ouvrage fait suite à un colloque organisé de concert par les deux académies. Présentée en néerlandais et en français, l'introduction a été écrite par Anne Marie Musschoot, qui a enseigné la littérature de langue néerlandaise à l'université de Gand, et par Pierre Schoentjes, professeur de littérature française à la même université. Divers auteurs proposent des exposés de longueur variable consacrés à l'étude de la nature dans l'oeuvre de Maeterlinck. Ces contributions sont écrites tantôt en français, tantôt en néerlandais et ne sont pas traduites. L'ouvrage se termine par des interviews de deuxGodfried Vervisch, Zelfportret (Autoportrait), 1996.
auteurs contemporains: Philippe Claudel et l'écrivain flamand Erwin Mortier (o 1965) que l'on retrouve aussi dans le présent numéro. ISBN 978 90 72474 92 6 | |
Ludo BeheydtDans le présent numéro de Septentrion, vous trouverez un article consacré au monopole du négoce du vin que possédaient les Plats Pays au début des temps modernes. Ludo Beheydt (o 1948) est l'auteur de cet article. Non, Beheydt n'est pas un grand dégustateur ni un sommelier averti mais un spécialiste de la langue néerlandaise. Son article montre l'intérêt considérable qu'il porte à la culture et à l'histoire, et l'étendue de son érudition. Jusqu'il y a peu, Beheydt était professeur ordinaire de civilisation et linguistique néerlandaises à l'Université catholique de Louvain-la-Neuve. Auparavant, il avait été professeur extraordinaire de civilisation des Plats Pays à l'Universiteit van Amsterdam et, jusqu'en 2010, professeur extraordinaire de civilisation des Plats Pays à la section Dutch Studies de l'université de Leyde. Beheydt a publié de nombreux ouvrages et articles, notamment sur l'enseignement du néerlandais langue étrangère (entre autres dans la présente revue), sur l'enseignement en immersion, sur le bilinguisme | |
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Ludo Beheydt reçoit les insignes d'officier de l'ordre d'Orange-Nassau des mains de l'ambassadeur néerlandais en Belgique.
et les tests linguistiques. Ces derniers temps, il s'est surtout intéressé à la culture des Plats Pays, aux relations entre l'art et l'identité culturelle et entre la langue et l'identité culturelle. Son oeuvre la plus connue est un livre d'art consacré à la langue, à l'art et à la culture des Plats Pays du xve siècle à nos jours. Au printemps 2014, Ludo Beheydt a donné son dernier cours à l'université de Louvain-la-Neuve. Lors de la cérémonie d'hommage à l'occasion de son éméritat, l'ambassadeur des Pays-Bas en Belgique l'a élevé au rang d'officier de l'ordre d'Orange-Nassau, la plus haute distinction royale néerlandaise qui puisse être décernée à un étranger. Beheydt voyait ainsi reconnus ses mérites comme professeur et comme ambassadeur zélé de la langue et de la civilisation néerlandaises au niveau international. Les adieux de Beheydt ont été salués aussi par la parution de l'ouvrage In het teken van identiteit. Taal en cultuur van de Nederlanden (Sous le signe de l'identité. Langue et culture des Plats Pays). Dans ce livre, ses collègues, proches et lointains, lui rendent hommage. Six des articles de Beheydt précédemment publiés forment le fil conducteur de ces pages. On a demandé aux auteurs d'engager une discussion à partir de l'un des articles sélectionnés. Ce principe a ouvert un bel éventail de contributions intéressantes centrées sur la langue et la culture néerlandaises. Ce livre est paru aux Presses universitaires de Louvain (Louvain-la-Neuve). Willem Jan Otten
pul.uclouvain.be | |
Willem Jan OttenCertains auteurs, très appréciés dans leur propre pays, ne sont pas ou guère traduits en français. C'est le cas de Willem Jan Otten (o 1951). Jusqu'ici, seul son roman La Mort sur le vif (titre original: Specht en zoon) est paru en français (en 2007 aux éditions Gallimard). Au printemps 2014, Willem Jan Otten s'est vu remettre le prix P.C. Hooft de la prose non narrative. Le prix P.C. Hooft est l'une des distinctions les plus importantes en néerlandophonie. Chaque année, il récompense tour à tour une oeuvre de prose, de prose non narrative et de poésie. Un prix d'un montant de 60 000 euros est associé à cette distinction. L'oeuvre de W.J. Otten est extrêmement variée. Elle comporte des essais, de la prose narrative, de la poésie, du théâtre et des critiques. Dans son rapport, le jury du prix P.C. Hooft s'est montré très clair: ‘Willem Jan Otten peut être considéré comme un essayiste pur sang. Il est original et personnel dans le choix de ses sujets. En tant que lecteur, on observe combien, tout en écrivant, il est à la recherche de l'expression de sa pensée que, pas plus que le lecteur, il ne connaît encore.’ www.gallimard.fr | |
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Emmy Andriesse, Man uit Arles (Homme d'Arles), 1951-1952, Van Gogh Museum, Amsterdam © Universiteitsbibliotheek Leiden / J. Elffers.
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Emmy AndriesseEmmy Andriesse (1914-1953) est sans conteste l'une des figures emblématiques de l'histoire de la photographie aux Pays-Bas. Parmi ses photos les plus célèbres, il faut ranger notamment celles qu'elle a réalisées lors de la disette qui a frappé le pays durant le terrible hiver 1944-1945. Cette année, plusieurs manifestations marquent le centenaire de la naissance d'Andriesse. Le musée Van Gogh d'Amsterdam, par exemple, expose jusqu'au 5 octobre 2014 sa collection de photos d'Emmy Andriesse. Peu avant son décès, Andriesse avait réalisé la série de photos De wereld van Van Gogh (L'Univers de Van Gogh). Elle s'était rendue en Provence et à Auvers-sur-Oise pour fixer sur la pellicule, avec plus de soixante ans de décalage, les sujets peints et dessinés par Vincent van Gogh. La première partie de l'exposition est consacrée à ces photos magnifiques, qui se montrent fidèles à l'esprit de Van Gogh mais qui portent aussi l'empreinte très personnelle d'Andriesse. La seconde partie de l'exposition rassemble des oeuvres antérieures de la photographe qui font voir son intérêt pour les thèmes sociaux. Tout comme Van Gogh, elle a voulu immortaliser les gens simples dans une démarche empreinte d'honnêteté et de respect. www.vangoghmuseum.nl Emmy Andriesse, Meisje uit Arles (Jeune Fille d'Arles), 1951-1952, Van Gogh Museum, Amsterdam © Universiteitsbibliotheek Leiden / J. Elffers.
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Rem KoolhaasJusqu'à fin novembre 2014 aura lieu la quatorzième édition de la Biennale d'architecture de Venise. Pas moins de 65 pays y prennent part. Cette année, le commissaire de la Biennale est Rem Koolhaas (o 1944), architecte néerlandais de renommée internationale dont le bureau OMA a réalisé des projets qui ont fait grand bruit aux quatre coins du monde. Fundamentals est le thème général choisi par Koolhaas pour cette édition de la Biennale d'architecture. On a demandé aux pays participants de réfléchir aux moments clés de l'architecture des cent dernières années et de répondre à cette question: le modernisme a-t-il généré des projets similaires dans les différents pays? Koolhaas lui-même a dit son intention de ‘jeter un regard nouveau sur les éléments fondamentaux de l'architecture qui ont été mis en oeuvre, par quelque architecte que ce soit et où que ce soit dans le monde, afin de voir s'il est possible par cette voie de découvrir encore du nouveau’. Les expositions se tiennent dans le pavillon central du site de la Biennale, dans les Giardini ainsi que dans l'ancienne corderie de la ville de Venise. www.labiennale.org/en/architecture/ |
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