Septentrion. Jaargang 38
(2009)– [tijdschrift] Septentrion– Auteursrechtelijk beschermd
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ActuellesL'auteure flamande Christine D'haen est décédée le 3 septembre 2009 à l'âge de 85 ans. Christine D'haen était une voix originale dans le concert des lettres néerlandophones. Elle s'est fait connaître surtout par son oeuvre poétique. De facture classique, d'une technique irréprochable fidèle à la rime et à la métrique, ses poèmes brillent aussi par le grand souffle qui les anime, la richesse de leur langue (pétrie de symbolisme) et leur imagination. En 1992, Christine D'haen fut lauréate du prestigieux prix des Lettres néerlandaises. Grâce à cette distinction, elle rejoint le panthéon de la littérature néerlandophone aux côtés de Hugo Claus (1929-2008), Harry Mulisch (o 1927) et Cees Nooteboom (o 1933). Le rapport établi par le jury en 1992 caractérise l'oeuvre poétique de D'haen comme suit: ‘Son génie poétique s'alimente aux sources de la tradition moderne, mais se développe d'une façon absolument personnelle à l'intérieur de cette tradition, à contre-courant des tendances dominantes, par le jeu d'une expression qui se veut résolument recherchée’. Christine D'haen est également l'auteure d'une autobiographie, monumentale et impressionnante, et traductrice. Elle a signé notamment des traductions du poète originaire de Flandre-Occidentale Guido Gezelle (1830-1899) et de Hugo Claus en anglais et de T.S. Eliot en néerlandais. En 1988, elle avait publié une biographie très remarquée de Guido Gezelle. voir Septentrion, XXX, no 3, 2001, pp. 78-80 Dans quelques précédents numéros de Septentrion, il a été question dans cette rubrique de la revue thématique annuelle Deshima. Revue française des mondes néerlandophones, éditée par le département d'études néerlandaises de l'université de Strasbourg. Le numéro de l'année 2009 se présente comme un gros volume de près de 500 pages. Il est centré sur l'anthropologue et linguiste néerlandais J.P.B. de Josselin de Jong (1886-1964). Le dossier qui traite de sa vie et de son oeuvre est présenté par Thomas Beaufils, fondateur de Deshima. Josselin de Jong fut un structuraliste important et, en réalité, un précurseur de Claude Lévi-Strauss. Cependant, alors que ce dernier jouit d'une notoriété universelle, son homologue néerlandais est à peine connu. Peut-être cette troisième livraison de Deshima fera-t-elle évoluer les choses? Outre le vaste dossier Josselin de Jong (avec des articles qui lui sont consacrés mais aussi des textes de Josselin de Jong même), ce numéro comporte quelques contributions littéraires et de ‘savants mélanges’ relatifs aux sujets les plus divers. periodiques@umb.u-strasbg.fr / tél.: + 33 (0)3 88 41 64 62 voir Septentrion, XXXI, no 4, 2002, pp. 3-6 Een andere taal (Une autre langue), tel est le titre du numéro thématique que la revue littéraire flamande Deus ex machina consacre à la littérature belge de langue française. La rédaction a effectué un sondage auprès d'un éventail d'auteurs belges francophones, les questionnant par exemple sur leurs racines littéraires, sur la manière dont ils sont perçus en Belgique et sur la place qu'ils occupent dans le monde de l'édition en France. On a demandé à deux spécialistes de la littérature de dresser un état des lieux des lettres françaises en Belgique. | |
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Christine D'haen (1923-2009), photo Jottan, ULB.
Il en résulte un attrayant florilège de récits, poèmes, essais, prises de position, ainsi que deux points de vue sur la Flandre. La composition de ce numéro est due à Kris Lauwerys et Hilde Keteleer. Parmi les écrivains qui ont prêté leur concours figurent entre autres Caroline Lamarche et Alain Berenboom, tous deux auteurs d'un carnet bruxellois pour Septentrion en 2008. www.deusexmachina.be Depuis quelques années, le phénomène ne peut plus passer inaperçu: la Belgique est particulièrement bien représentée au plus haut niveau des grandes institutions musicales françaises. Songeons à Marc Clémeur, directeur général de l'Opéra national du Rhin (Strasbourg, Colmar et Mulhouse), à Serge Dorny, directeur général de l'Opéra national de Lyon, et bien entendu à Gerard Mortier, directeur général, jusqu'il y a peu, de l'Opéra de Paris. Les Pays-Bas ne sont pas en reste. Le Néerlandais Jan Willem Loot (o 1943) vient d'être nommé directeur artistique de l'Orchestre national de France. Loot, qui est juriste de formation, a été directeur du Koninklijk Concertgebouworkest d'Amsterdam jusqu'en décembre 2008, après une dizaine d'années qui ont permis à son talent de manager de s'affirmer. À l'heure de faire ses adieux, à Amsterdam, il laissait derrière lui une phalange solidement en place qui bénéficiait de subsides accrus, qui recevait régulièrement les éloges de la critique et qui s'est vu décerner leJ.P.B. de Josselin de Jong (1886-1964).
titre de ‘meilleur orchestre symphonique du monde’. Loot cède la place à Amsterdam à un Flamand, Jan Raes, qui était encore récemment directeur du Rotterdams Philharmonisch Orkest. voir Septentrion, XXXVII, no 1, 2008, pp. 42-44 et XXXVII, no 3, 2008, pp. 81-82 Charles Franken, ancien professeur de français, compte parmi les collaborateurs les plus actifs de Septentrion. Je l'avais rencontré il y a quelques années à la Foire du livre de Bruxelles. Il m'avait proposé alors de faire une traduction-test. Depuis, il a traduit des dizaines d'articles et de textes littéraires pour Septentrion. Charles Franken est passionné par la structure du vocabulaire français et ses racines grecques et latines. Son ouvrage récemment paru, Et mon tout est un mot, en apporte la preuve: livre amusant et original qui, par différents types de jeux de construction lexicale, met le lecteur au défi de trouver des mots à partir des racines grecques et latines du français. Ces exercices suscitent la réflexion du lecteur sur les origines et la signification des mots. Les solutions se trouvent en fin d'ouvrage, ce qui ne gâte rien. édité chez De Boeck-Duculot à Bruxelles On appelle Ostende la reine des villes balnéaires (flamandes) belges. Cette cité, qui doit pour beaucoup son cachet particulier au roi des belges Léopold II, inspire aussi des auteurs francophones. Récemment paru, le recueil | |
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Ostende, photo C. Derouineau.
Ostende au bout de l'est témoigne de cette influence. Dans cet ouvrage, Didier Daeninckx, Marcus Malte, Jean-Hughes Opel, Jean-Bernard Pouy, Michel Quint et Marc Villard explorent avec subtilité les correspondances entre un littoral brouillé par la pluie et des personnages aux contours incertains. Les textes de ces grands noms du roman noir sont accompagnés de photographies de Cyrille Derouineau. Ostende au bout de l'est est édité par Le Bec en l'air, maison d'édition qui s'intéresse beaucoup à la Belgique. Elle a publié en 2008 Le Simulacre du printemps, histoire écrite par la journaliste Ingrid Thobois. L'auteur décrit les songes d'un homme qui assiste au déménagement de l'appartement de sa mère qui vient de mourir. Les photos que le lecteur rencontre en lisant ce livre ont été réalisées par le Belge Frédéric Lecloux dans l'intimité de l'appartement de sa grand-mère à Bruxelles. www.becair.comQuelle image le Westhoek éveille-t-il généralement dans les imaginations? Sans doute la vision de soldats trempés jusqu'aux os dans une tranchée anonyme. Or le Westhoek est bien plus qu'un souvenir de la Grande Guerre. C'est un territoire plein d'attraits pour les touristes et les amoureux de la nature. Cette séduction transparaît à la lecture de De Westhoek XL, le guide néerlandophone de plus de 300 pages publié récemment par l'historien Jan Yperman (o 1954). Cet ouvrage qui regorge de belles photos et de cartes pratiques décrit le Westhoek de part et d'autre de la frontière franco-belge, de Furnes à Aire-sur-la-Lys en quelque sorte. L'auteur ignore volontairement L'église Sainte-Walburge à Furnes (dans le Westhoek).
le littoral, bien qu'il s'attarde longuement sur la ville de Dunkerque. Jan Yperman montre au cycliste et au promeneur des bourgades et des villages pittoresques, des musées passionnants et des restaurants accueillants. Les textes sont truffés de cent détails intéressants qui parlent notamment de traditions bien ancrées et de personnages marquants. paru au Davidsfonds à Louvain (www.davidsfonds.be) Le 9 octobre 2009, Ruth Lasters (o 1979) a été fêtée pour avoir remporté la seconde édition du prix bisannuel du jeune talent Het Liegend Konijn (Le Lapin menteur). Les promoteurs de cette distinction sont la revue de poésie Het Liegend Konijn, un projet de Jozef Deleu (fondateur de Septentrion dont il fut le rédacteur en chef jusqu'en 2002), et la maison flamando-néerlandaise deBuren à Bruxelles. Ruth Lasters s'est vu remettre ce prix pour son recueil Vouwplannen (Plans en accordéon, 2007). Le montant du prix du jeune talent Le Lapin menteur est de 2 500 euros. Et ce n'est pas tout. Un poème extrait du recueil primé a été traduit dans toutes les langues officielles de l'Union européenne. Ces traductions ont été publiées par deBuren sous la forme d'un livret au tirage limité à 1 200 exemplaires. De surcroît, le manuscrit entier de Vouwplannen a été traduit en français, en anglais et en allemand. Ces traductions ont été remises à la poétesse à La Haye par Leonard Orban, commissaire européen en charge du plurilinguisme. www.hetliegendkonijn.be | |
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Le ‘panneau-promeneur’ à Rekkem, photo L. Deleu.
Récemment, après 15 années d'études menées par le musée Van Gogh (Amsterdam) et l'Institut Huygens (La Haye), la correspondance complète de Vincent van Gogh a été éditée en français, néerlandais et anglais. Représentant pas moins de 6 volumes, cette publication réunit 819 lettres écrites par Vincent van Gogh et 83 qui lui ont été adressées. Vincent van Gogh n'était pas seulement un peintre de génie, mais aussi un écrivain doué. Il illustrait fréquemment ses lettres de croquis et de dessins et se répandait en éloges enthousiastes sur les artistes les plus divers. On trouvera dans le recueil une reproduction de chacune des oeuvres qui ont inspiré Van Gogh et sont évoquées dans les lettres. Avec celles de ses propres dessins et tableaux, cela donne au total quelque 4 300 reproductions. Cette correspondance est d'une valeur inestimable, à la fois comme document humain et parce qu'elle constitue une formidable mine d'informations sur la vie du peintre et sur l'histoire de l'art. Toutes les lettres ont été reprises dans la forme où Van Gogh les a véritablement écrites, sans enjolivures ni amendements quelconques, sans qu'aucun passage n'en ait été supprimé. La publication était placée sous la responsabilité rédactionnelle de Leo Jansen, Hans Luijten et Nienke Bakker. La version française est parue aux éditions Actes Sud. Les lettres dont l'original était en néerlandais ont été traduites par Marnix Vincent. Dans le no 1 / 2010 de Septentrion paraîtra un article de fond sur le talent épistolaire de Vincent van Gogh Il faut que je vous fasse un aveu. En pleine journée, il m'arrive quelquefois, au travail à Rekkem, bourgade frontalière de Flandre-Occidentale, de laisser libre cours à mes pensées. Pas trop souvent, bien sûr, mais ça m'arrive. Par la fenêtre, je regarde les champs qui s'étendent le long de la frontière franco-belge. Parfois, un lièvre passe en faisant des gambades et plus loin, on rentre les moissons. Depuis peu, mon regard est attiré de manière quasi-automatique par un panneau avec une poésie, fixé sur deux jambes de promeneur et mis en place le 10 septembre 2009 à la limite de la frontière, côté belge. Ce panneau porte en néerlandais et dans sa traduction française un extrait de Citoyen de la frontière, une oeuvre de Jozef Deleu (o 1937) déjà mentionné page 94. La traduction française est due à Urbain Dewaele qui fut réviseur jusqu'il y a peu des textes de Septentrion et qui collabore toujours à la revue en tant que traducteur. Cette initiative a été prise par le Cercle culturel Menin-Wervicq et la ville de Menin (dont Rekkem fait partie).
Voici le texte complet dans sa version française:
Pourquoi le pays idéal ne pourrait-il pas avoir de frontières?
Les frontières ne renferment pas toujours.
Aux époques de tyrannie, elles offrent des possibilités d'évasion.
Elles offrent l'occasion de repartir à zéro et, très souvent, de refaire sa vie.
www.jozefdeleu.be | |
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