Fabuleuses fables signées Frank Adam
En mettant lui-même en scène, en 2003, Wat de ezel zag (Ce que l'âne a vu), une pénétrante fable de Noël pour jeunes et moins jeunes, Frank Adam (o 1963) donna le jour à un nouveau personnage, lequel l'introduirait dans l'univers de la littérature de langue néerlandaise. Âne taciturne et compatissant, à l'écoute des grands et petits problèmes qu'éprouvent des gens en quête d'une raison de vivre, ce personnage, depuis, joue le rôle principal dans son oeuvre.
Dès 2005, Frank Adam publie Confidenties aan een ezelsoor (Confidences à l'oreille d'un âne), dont il existe déjà trois tomes. Ce faisant, il a insufflé une nouvelle vie au genre qu'est la fable.
Comme dans les meilleurs contes philosophiques de la littérature françhise, par le truchement de l'âne qui écoute, Adam réussit chaque fois à dire en peu de mots quelque chose d'essentiel sur la vie, l'amour et la mort. En même temps, il a l'habileté de donner toute latitude à l'imagination du lecteur. En témoignent les deux fables dont on trouvera ci-joint la traduction, qui sont extraites de la première partie des confidences. L'âne y fait figure de thérapeute, accueillant dans le désert ses clients désespérés: depuis un collègue thérapeute (la première fable traduite ici) jusqu'à Dieu lui-même, manifestement en proie à une crise d'identité (la deuxième fable).
Dans la deuxième partie de ses confidences, Adam fait de son âne un journaliste parcourant le vaste monde, où la solitude règne en maître. Dans la troisième partie, il présente des fables érotiques: le plaisir de conter y devient prouesse, titillant de manière ludique, spirituelle, le désir du lecteur. L'âne s'y transforme en voyeur, observant des rituels sexuels, ordinaires et surtout peu ordinaires, de l'espèce humaine.