Septentrion. Jaargang 34
(2005)– [tijdschrift] Septentrion– Auteursrechtelijk beschermd
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Leonard Nolens (o1947) à La Place des Arts, Montréal.
Miriam Van hee (o1952) à la Maison des Écrivains, Montréal.
Dirk van Esbroeck (o1946) à La Place des Arts, Montréal.
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Actuelles2-0. Pour la critique néerlandaise de cinéma Dana Linssen, c'était le résultat de la ‘rencontre de tennis de table France - Pays-Bas’ organisée fin novembre 2004 à l'Institut néerlandais de Paris. Par ‘rencontre de tennis de table’, elle voulait dire le débat sur le cinéma français et néerlandais organisé à l'occasion du ‘Colloque Érasme-Descartes’. Le colloque, qui avait pour thème la façon dont les sociétés française et néerlandaise s'interrogent sur le financement des arts et le respect de la diversité culturelle dans la perspective de l'Europe, réunissait des représentants du monde politique français et néerlandais et des personnalités du monde culturel. Après une rencontre regroupant l'ensemble des participants, des groupes de travail séparés ont parlé cinéma, musique et littérature. Dana Linssen a publié son ‘compte rendu sportif’ dans le quotidien néerlandais NRC. Elle y a notamment souligné l'imagination dont les Français font preuve lorsqu'il s'agit de promouvoir leur industrie cinématographique, y compris à l'étranger. Le cinéma français bénéficie d'un soutien actif sous forme d'initiatives privées et d'une série de petites dispositions qui procèdent d'une saine politique culturelle davantage que d'une volonté de fausser la concurrence. Les autorités néerlandaises préfèrent encourager le mécénat privé, une politique diamétralement opposée à celle de la France. Peu de Français savent qu'il existe un cinéma néerlandais. Il semble que, paradoxalement, cela soit surtout dû au succès des réalisateurs néerlandais dans le domaine du documentaire. Le cinéma néerlandais est trop facilement assimilé au documentaire, de sorte qu'il ne parvient pas à montrer en France ses réalisations dans d'autres genres. Voir Septentrion, xxviii, no 2, 1999, pp. 45-54. ◆ ‘Oh là là’, ‘bravo’, ‘c'est formidable’: c'est un véritable cri du coeur qui a retenti, le 17 novembre 2004, au centre artistique La Place des | |
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Arts à Montréal, où Septentrion venait de présenter Ce radotage poignant, programme littéraire et musical avec la participation des écrivains Leonard Nolens, Miriam Van hee, Stefan Hertmans et Geert van Istendael et des musiciens du groupe Dirk van Esbroeck. Cette représentation, presque entièrement en français, était la première d'une série de manifestations organisées à Montréal par la rédaction de la revue. Le lendemain, à la Maison des Écrivains, avait lieu une ‘lecture croisée’, où des écrivains flamands ont lu des textes d'auteurs québécois et vice versa. Le 19 novembre avait lieu au Salon du Livre de Montréal la présentation du numéro de Septentrion consacré au Québec (no 3 de l'année 2004), suivie d'un passionnant débat sur le thème ‘Comment peut-on être flamand (et québécois)?’ Le plateau, sous la houlette de Jean Fugère, réunissait Luc Devoldere, Geert van Istendael, Stefan Hertmans, Monique LaRue, Gilles Pellerin et Antoine Robitaille. Le 20 novembre, enfin, la Librairie Olivieri accueillait une présentation musicale et littéraire au cours de laquelle les poètes québécois France Mongeau et Tristan Malavoy-Racine ont lu et commenté des poèmes de Leonard Nolens, Miriam Van hee et Stefan Hertmans, tandis que Jean-François Nadeau, responsable du supplément littéraire du quotidien Le Devoir, a interviewé Geert van Istendael à l'occasion de la sortie de son livre Le Labyrinthe belge (voir les pp. 90-91 du présent numéro). Septentrion a pu organiser ces manifestations dans le lointain Québec grâce au soutien financier du Ministère de la Communauté flamande, Administration de la Culture, et de la Fondation Roi Baudouin. Une collaboration s'était mise en place avec les ministères de la Culture et des Relations extérieures du Québec et avec la Délégation générale du Québec à Bruxelles. ◆ Les Néerlandais sont-ils des gens heureux? Oui et non, si nous analysons les résultats du seizième Sociaal en Cultureel Rapport, publié fin 2004 par le Sociaal en Cultureel Planbureau (SCP). Cet organisme scientifique effectue des sondages indépendants sur les thèmes de société les plus divers et fait rapport au gouvernement néerlandais, au Parlement de La Haye, aux ministères, aux institutions publiques et aux organismes sociaux. L'enquête organisée à la demande du SCP tend à montrer que le Néerlandais est très satisfait de sa propre existence. Moins de 4% des personnes interrogées se déclarent insatisfaites de leur vie. Il en va tout autrement du jugement que les gens portent sur la société néerlandaise dans son ensemble. En 1999, elle recevait la cote 7; cinq ans plus tard, elle n'obtient même pas un 5. Le Néerlandais semble se faire bien des soucis, en particulier sur la criminalité, les normes et les valeurs, la sécurité sociale et la cohabitation entre autochtones et allochtones. Si ce même Néerlandais jette un regard vers l'avenir, il réclame surtout plus de solidarité, plus de sécurité, le rétablissement de certaines normes et valeurs et le maintien de l'Étatprovidence. Quand on leur demande ce qui, pour eux, disparaîtra au vingt et unième siècle, la moitié répondent l'armée néerlandaise, et un bon quart la Maison royale néerlandaise. Ne disparaîtront certainement pas: la langue néerlandaise et les petites pâtisseries favorites des Néerlandais. www.scp.nl ◆ Hugo Claus, Jozef Deleu, Christine D'haen, Luuk Gruwez, Gwy Mandelinck, Peter Verhelst: ce sont quelques-uns des dix-huit poètes repris dans l'anthologie De praalstoet van de taal. 18 West-Vlaamse dichters - Le Cortège fastueux de la langue. 18 poètes de Flandre occidentale. Éditée à la demande de la Députation permanente du Conseil provincial de la Province de Flandre-Occidentale, cette anthologie contient, en néerlandais et en version française, six poèmes de chacun de ces 18 auteurs ouest-flamands qui depuis 1955 se sont vu décerner le prix de poésie de Flandre-Occidentale ou le prix de poésie interprovincial. | |
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Adam-François van der Meulen, ‘Cheval blanc’, Musée du Louvre, Paris.
Floris Jespers, ‘De Gek’ (Le Fou), 1926 © SABAM Belgique 2005.
Le blason de la ville d'Amsterdam.
Le Cortège fastueux de la langue ne constitue pas seulement un intéressant florilège, mais présente aussi pour chacun des dix-huit auteurs une courte biographie et une bibliographie succincte. On regrettera toutefois que les titres figurant dans la bibliographie ne soient pas traduits, et qu'il ne soit pas fait mention des recueils de poèmes (de Hugo Claus ou de Jozef Deleu, par exemple) qui existent en traduction française. L'ouvrage s'ouvre sur une introduction fouillée de Jooris van Hulle. La traduction, très soignée, de cette introduction est l'oeuvre d'Urbain Dewaele. Les poèmes ont été traduits par Daniel Cunin, Danielle Losman, Monique Nagielkopf, Philippe Noble et Marnix Vincent. Anthologie éditée chez Lannoo à Tielt (www.lannoo.be). ISBN 90 209 5854 2. ◆ Savez-vous encore qui était Adam-François van der Meulen (1632-1690)? Voici que ce peintre flamand sort de l'oubli grâce à une Française, l'historienne de l'art Isabelle Richefort. Elle vient de publier Adam-François van der Meulen. Peintre flamand au service de Louis XIV, un ouvrage dans lequel elle retrace la vie et l'oeuvre de l'artiste en accordant aussi une grande attention au contexte historique et social. Adam-François van der Meulen naquit à Bruxelles, mais fit l'apprentissage de son art auprès d'un peintre de l'École d'Anvers. Il entra au service des ducs espagnols et se spécialisa dans la peinture des batailles. En 1662, Charles le Brun, Premier peintre de Louis XIV, fit appel à Van der Meulen pour renforcer l'équipe des collaborateurs qui devaient l'aider à mettre en images la vie et les hauts faits du roi de France. Sous la direction de Le Brun, l'art de Van der Meulen se conforma au classicisme français, mais il allait à son tour influencer les générations suivantes par l'importance qu'il accordait au paysage, par son sens aigu de la réalité et ses qualités de coloriste. Cet ouvrage, abondamment illustré, a été publié par le Fonds Mercator à Anvers (ISBN 2 86847 889 1) www.mercatorfonds.be ◆ | |
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Frans Baudouin, spécialiste de Rubens, est décédé au début de cette année à l'âge de quatre-vingtquatre ans. Après avoir été collaborateur au Rijksmuseum d'Amsterdam, le Malinois Frans Baudouin s'était établi à Anvers au début des années 1950. Il allait surtout accéder à la notoriété en tant que conservateur des musées d'art de la métropole: la Maison Rubens, le Musée Smidt van Gelder, le Musée Mayer-Van den Bergh et le Middelheim, musée en plein air dont la création faisait suite à une exposition de sculpture moderne organisée par Baudouin dans le Middelheimpark. Le nom de Baudouin demeurera à jamais associé à la Maison Rubens. Celle-ci ne possédait qu'un embryon de collection au moment où Frans Baudouin en a été nommé conservateur. Sous sa direction, le musée est devenu un véritable joyau, disposant de son propre centre d'étude scientifique sur Rubens et ses contemporains. Baudouin est également l'auteur de différents ouvrages, non seulement sur Rubens, mais aussi sur Dirk Bouts, Anton van Dyck et Jacob Jordaens. ◆ Jusqu'au 10 avril 2005 se tient au Musée provincial d'art moderne d'Ostende une exposition consacrée à une rétrospective de l'oeuvre de l'artiste flamand Floris Jespers (1889-1965). Pendant la première guerre mondiale et dans l'immédiat après-guerre, Floris Jespers et son frère Oscar ont fait partie du cercle de Paul van Ostaijen, ce poète influencé par le fauvisme, l'expressionnisme, le cubisme et le futurisme. Dans les années 1920, Floris Jespers avait rallié les groupes bruxellois Sélection et Centaure. A l'époque déjà, il était considéré comme un des grands expressionnistes flamands. Pendant les années 1930, il allait se tourner vers une peinture plus traditionnelle, non sans apporter encore sa contribution à la remise à l'honneur de l'art monumental avec ses projets de tapis destinés aux Expositions universelles de Paris et de New York. Après la seconde guerre mondiale, Floris Jespers est revenu au modernisme avant de commencer, dans les années 1950, à se ressourcer au contact de la ‘beauté congolaise’. L'oeuvre de Floris Jespers est captivante à plus d'un titre. Ajoutons que Jean F. Buyck, directeur scientifique d'honneur du Musée royal des Beaux-Arts d'Anvers, en retrace les différentes étapes dans le catalogue qui accompagne l'exposition. www.pmmk.be ◆ Surprise. J'ai toujours cru qu'aucune ville ne pouvait disputer à Bruges le titre de Venise du Nord. Or il y a Amsterdam. C'est ce que me fait opportunément remarquer Amsterdam. Le guide de l'étudiant Erasmus. Ce guide est paru dans la collection strasbourgeoise Impasses de l'Encre, consacrée au monde néerlandophone et éditée par le Département d'études néerlandaises de l'Université Marc Bloch. Amsterdam. Le guide de l'étudiant Erasmus a été écrit par des étudiants de première et de deuxième années (LEA, LIG et filières) sous la direction de Thomas Beaufils, maître de conférences. C'est une véritable mine d'informations culturelles, sociales et pratiques, agrémentées de nombreuses photos (prises par Thomas et Praditha Beaufils) et dessins (réalisés par Alain Beaufils, Praditha Beaufils, Marie-Aude Nemett, Cyril Puccio et Patricia Weiss). Comme le dit le texte de la jaquette, ‘ce guide est un outil essentiel pour une intégration réussie’. Adresse: Thomas Beaufils, Université Marc Bloch, Département d'études néerlandaises, 22, avenue Descartes, F-67084 Strasbourg cedex / impassesdelencre@yahoo.fr Voir Septentrion, xxxiii, no 4, 2004, p. 89. Hans Vanacker |
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