effectifs, faisaient mettre leurs salariés en incapacité de travail au lieu de les licencier, profitant à cet effet de dispositions extrêmement souples. A l'heure actuelle, ces ‘facilités’ sont beaucoup plus restreintes.
Il se confirme par ailleurs que le revenu moyen par habitant est plus élevé aux Pays-Bas qu'en Allemagne, Belgique, France et Grande-Bretagne. Un article, paru à l'automne 1999 dans l'hebdomadaire britannique The Economist (intitulé The World in 2000), prévoit pour 2000 les chiffres suivants:
Produit intérieur brut par habitant en dollars: Pays-Bas: 27 200; Allemagne: 25 970; Belgique: 25 670; France: 24 956; Grande-Bretagne: 23 947 Croissance PIB en %: Pays-Bas: 2,7; Allemagne: 2,3; Belgique: 2,6; France: 2,7; Grande-Bretagne: 2,0 Inflation en %: Pays-Bas: 2,0; Allemagne: 1,4; Belgique: 1,6; France: 1,1; Grande-Bretagne: 2,5. Les chiffres mentionnés ci-dessus sont, au moins pour ce qui concerne les Pays-Bas, déjà obsolètes. La croissance du PIB sera supérieure à 4% et l'inflation devrait atteindre 2,5%. Le taux d'inflation relativement plus élevé et la présence plus faible de la population active sur le marché du travail sont d'ailleurs les deux éléments qui distinguent, défavorablement, l'économie néerlandaise de celles des pays voisins. Il est peu probable toutefois que ces ombres au tableau compromettent la tendance à la hausse des revenus disponibles aux Pays-Bas.
Le bond en avant de l'économie néerlandaise a permis de parachever l'assainissement des finances publiques, depuis 1982 principal objectif de la politique budgétaire menée aux Pays-Bas. Alors qu'on s'attendait pour 1999 à un déficit budgétaire de 0,6%, l'exercice a été excédentaire (+ 0,3%). On prévoit cette année-ci une excédent s'élevant à 1%. Dans le budget présenté en septembre 1999, on tablait encore sur un déficit de 0,3% en 2000. Résultat: cette année-ci, le gouvernement pourra disposer d'une ‘cagnotte’ non budgétée de 5 milliards d'euros, soit 1,6 milliard d'euros provenant d'économies réalisées dans la branche allocations de chômage et 3,4 milliards d'euros au titre de recettes fiscales supplémentaires.
Les trois partis composant la coalition gouvernementale sont divisés sur le partage de cette manne inattendue. L'accord qui a donné naissance à l'actuel gouvernement stipule qu'un tel excédent doit être affecté moitié à la réduction de la dette publique, moitié à des baisses d'impôts. Le VVD (libéraux de droite) entend respecter l'accord conclu. En revanche, le principal parti de la coalition, le PvdA (sociaux-démocrates) veut consacrer au moins une partie de l'excédent budgétaire à des dépenses plus substantielles dans les secteurs de la santé et de l'enseignement au détriment d'éventuels allégements fiscaux. D66 (libéraux de gauche), le partenaire le plus petit au sein de la coalition, souhaite destiner une partie de la cagnotte aux soins de santé et à l'enseignement, et affecter le reste à la réduction de la dette publique. Il est probable que les trois partis réussiront à trouver une solution de compromis. Le Premier ministre, Wim Kok, s'est dit convaincu que la situation budgétaire donne toute latitude au gouvernement de mener conjointement deux actions: d'une part, accélérer la compression de la dette publique - qui, même sans amortissements supplémentaires, passera en l'an 2000 en dessous de la barre des 60% du PIB - et, d'autre part, relever le montant des crédits accordés aux soins de santé et à l'enseignement. Notons au passage que la réduction de la dette publique est avant tout perçue comme un important moyen permettant de s'assurer contre le vieillissement de la population auquel on sera fatalement confronté au cours des prochaines décennies.
Sur le long terme, l'évolution de l'économie néerlandaise se présente elle aussi sous de riants auspices. Le Parlement néerlandais vient de donner son aval à une profonde réforme fiscale laquelle entrera en vigueur le 1er janvier 2001. Le nouveau système fera la distinction entre les revenus du travail et ceux du patrimoine. Les taux