permis au grand public de découvrir une quarantaine de manuscrits magnifiquement enluminés, exécutés dans l'atelier que dirigeait Alamire près de Malines, et reproduisant des partitions de la musique la plus brillante de l'époque: la polyphonie flamande.
Petrus Imhoff - alias A-la-mi-re, pseudonyme emprunté à la théorie musicale de l'époque - naît à Nuremberg (en Bavière) vers 1470. Artiste bourré de talents - il est à la fois compositeur, musicien et copiste de partitions - il s'établit d'abord à Anvers, attiré sans doute par le dynamisme et la prospérité d'une ville en plein essor économique, prenant petit à petit le relais de Bruges, condamnée au déclin du fait de l'ensablement du Zwin.
Au tournant du siècle, Alamire se fixe à proximité de la cour de Malines où il entre comme ‘escripvain et garde de livres’ au service des Habsbourg. Philippe le Beau (1479-1506) et sa soeur Marguerite d'Autriche (1480-1530) d'abord, l'archiduc Charles (futur Charles Quint, 1500-1558) et sa soeur, Marie de Hongrie (1505-1558) ensuite commanderont au copiste allemand les manuscrits qui constitueront le fameux ‘trésor d'Alamire’ (titre retenu pour l'exposition) et sans lesquels on ignorerait à l'heure actuelle l'essentiel de la polyphonie flamande produite entre 1495 et 1535.
Antiphonaire de Malines. Miniature initiale, représentant Maximilien (ou Charles, son petit-fils et futur empereur) sur le trône, ‘Stadsarchief’, Malines.
L'exposition a réuni quelque quarante antiphonaires - on en a conservé une cinquantaine au total - comprenant plus de huit cents compositions (messes, motets, magnificat, lieder flamands, chansons françaises, etc.), oeuvres de plus de cinquante compositeurs parmi lesquels figurent les grands noms de la polyphonie flamande, tels Johannes Ockegem (vers 1420-vers 1495), Josquin Desprez (vers 1440-1521) et Adriaan Willaert (vers 1490-1562).
D'un raffinement prodigieux, ces antiphonaires étaient souvent offerts à des