à Paris s'explique, en partie, par l'application, à Schiphol, de normes écologiques d'une sévérité unique au monde. Afin de réduire la pollution phonique dont se plaignent les riverains, le nombre de vols nocturnes sera de plus en plus restreint. Pour ceux qui continueront à être autorisés, des projets actuellement à l'étude prévoient une augmentation des droits d'atterrissage.
La décision prise par Federal Express ne constitue qu'un petit accident de parcours qui ne dément nullement le succès croissant que se taille Schiphol. Elle illustre cependant le côté négatif de la croissance rapide qu'enregistre l'aéroport. En 1997, le nombre de passagers (31,6 millions) a augmenté de 13,6%. Schiphol occupe ainsi la quatrième place derrière Londres (90,6 millions), Paris (60,45 millions) et Francfort (40,3 millions), ayant au sein de ces quatre ‘grands’ accru sa part de marché de 13,2% à 14,2%. Pour ce qui concerne les mouvements d'avions commerciaux, là aussi Schiphol se hisse au rang de numéro quatre européen (349 500) derrière Londres (761 200), Paris (632 600) et Francfort (377 000).
La croissance et le succès qu'enregistre Schiphol coïncident avec l'éclatante santé qu'affiche la compagnie aérienne néerlandaise KLM. Une compagnie nationale aussi solide que KLM constitue pour Schiphol un atout essentiel. Aussi la décision prise par la compagnie italienne Alitalia de conclure un accord de coopération avec KLM (et non avec Air France) a-t-elle soulevé l'enthousiasme des responsables aéroportuaires.
Le développement de Schiphol tient sans doute aussi à la bonne réputation dont jouit l'aéroport néerlandais. En avril 1998, l'IATA (association internationale du transport aérien) a publié les résultats d'une enquête, effectuée durant cinq ans auprès de 78 000 passagers, d'où il ressort que parmi les grands aéroports (totalisant
plus de 25 millions de passagers par an) Amsterdam obtient le meilleur score. Mais cette croissance suscite de plus en plus la grogne des riverains concentrés dans la zone fortement urbanisée autour de Schiphol et dont les doléances en matière de nuisances sonores ont été reçues cinq sur cinq par diverses formations politiques.
Alarmé à son tour, le gouvernement s'est engagé à prendre des mesures visant à limiter la surcharge sonore. Ceci étant, l'opinion comprend parfaitement que le développement rapide de l'aéroport génère un nombre considérable d'emplois. On en recensait 46 500 en 1997, en progression de 7,2% par rapport à l'année précédente. Des calculs ont révélé qu'un coup d'arrêt donné à l'extension de Schiphol empêcherait la création de 20 000 à 40 000 emplois. En 1998, à la suite des restrictions imposées par la loi, seuls 360 000 vols pourront être effectués sur les quelque 420 000 demandés. A partir de l'année prochaine, s'y ajouteront 20 000 par an jusqu'en 2003.
En raison de ce contingentement, il ne restait déjà plus de places sur les vols autorisés en 1998 lorsque, en mai dernier, devait se disputer, à Amsterdam, la finale de la Coupe d'Europe des clubs champions, opposant le Real Madrid à la Juventus Turin. Il n'y avait plus qu'une solution: demander au ministre des Transports d'accorder une dérogation afin de permettre aux supporters des deux équipes d'assister au match. Le fiat ministériel ne se fit pas attendre, sans qu'il se heurtât cette fois-ci à l'opposition des défenseurs de l'environnement. Il semble d'ailleurs que l'opinion publique commence à manifester une