Septentrion. Jaargang 25
(1996)– [tijdschrift] Septentrion– Auteursrechtelijk beschermdActuellesDepuis 1995, il existe aux Pays-Bas une Stichting De Romaanse Wortel (Fondation La racine romane). L'objectif de cette association est ‘la promotion de la recherche scientifique sur les racines romanes de la culture des Pays-Bas’. A l'origine de l'initiative, les inquiétudes suscitées par la faible connaissance des langues latine et française au pays des grands fleuves. Cette carence mène à une insistance unilatérale sur les autres influences et à terme à un appauvrissement de la culture néerlandaise. La fondation essaie de mettre en valeur les influences romanes, notamment en stimulant recherche, publications et réunions. Adresse: Kornalijnhorst 108, NL-2592 HZ Den Haag.
◆ Le 10 juillet 1996, l'écrivain Albert Helman (pseudonyme de Lou A.M. Lichtveld) nous quittait à l'âge de quatre-vingt-douze ans.
Jesualda Kwanten, buste d'Albert Helman, bronze, collection ‘Letterkundig Museum’, La Haye.
Helman était originaire de Paramaribo, la capitale du Surinam, mais il résidait alternativement au Surinam, aux Pays-Bas, en Espagne et à Mexico. Helman était l'un des principaux écrivains néerlandophones des territoires d'outre-mer. Son oeuvre littéraire comporte des dizaines de romans et de recueils de poèmes, des biographies, des | |
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traductions, des essais et des critiques. Il pratiqua aussi le journalisme, la linguistique, la musique, la politique et la diplomatie. De 1949 à 1951, il fut ministre de l'Éducation nationale et de la Santé du Surinam.
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En 1996 est paru Brugge en de Franstalige letterkunde (Bruges et la littérature française), un ‘guide des promenades littéraires’ en langue néerlandaise. Son auteur, Jo Berten (o1944) traite dans son introduction des liens entre Bruges et la littérature française. Vient ensuite la description de cinq promenades. Le lecteur aborde tour à tour les lieux qui ont joué un rôle dans la vie ou l'oeuvre de quelques écrivains français. Georges Rodenbach, auteur de Bruges-la-morte (1892), et Marguerite Yourcenar (songez à L'OEuvre au noir) se taillent la part du lion. Mais d'autres écrivains qui résidèrent une ou plusieurs fois à Bruges ne sont pas oubliés pour autant. Parmi les hôtes de marque, on note en particulier Victor Hugo, André Gide et Michel de Ghelderode. L'opuscule a été édité par la Centrale voor Culturele Vorming (Centrale de formation culturelle), Spiegelrei 14, B-8000 Brugge.
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Fin août 1996, le prix David Roëll a été attribué à la photographe néerlandaise Bertien van Manen. Cette distinction, assortie d'une somme de 100 000 florins (soit 330 000 FF ou deux millions de FB) est décernée tous les deux ans par le Prins Bernhard Fonds à un plasticien. Bertien van Manen a commencé sa carrière dans les années 70 comme photographe de mode, mais elle ne tarda pas à passer à la photographie documentaire. Elle manifeste une évidente sensibilité sociale qui s'exprime notamment dans ses reportages sur les mineurs, les sidérurgistes, le mouvement féministe et la vie au Nicaragua. L'oeuvre de Van Manen figure entre autres dans les collections du Musée de la ville et du Musée d'État d'Amsterdam, à La Maison européenne de la photographie de Paris et au Museum of Modem Art de New York,
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Fin août 1996, eut lieu le concert de clôture du Festival de musique de Vinça (près de Perpignan). Deux musiciens flamands y firent grande impression: l'organiste Stanislas Deriemaeker et le hautboïste Paul Dombrecht. Ils exécutèrent nombre d'oeuvres peu connues datant de la fin du xvie au xviiie siècle. Les deux maîtres flamands ont en commun un jeu admirablement articulé et leur mérite n'est pas mince d'avoir révélé une couleur bellement soyeuse dans les duos. L'audience était enthousiaste et multiplia les rappels.
◆ Au cours de la période qui allait du 4 au 25 octobre 1996, la Hoofdstedelijke Openbare Bibliotheek (Bibliothèque publique métropolitaine) de Bruxelles a proposé le vendredi quatre entretiens littéraires qui | |
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confrontaient un écrivain néerlandophone à un écrivain belge francophone. Les entretiens étaient menés par Jacques de Decker, membre du Comité de conseil de Septentrion. A l'origine de ces débats, la constatation que les littératures de langue néerlandaise et française coexistent mais se connaissent trop mal. Participèrent du côté néerlandophone, les prosateurs Tom Lanoye (o1958), Kristien Hemmerechts (o1955), Oscar van den Boogaard (o1964) et le journaliste-publiciste Marc Reynebeau (o1956). Leurs homologues francophones furent respectivement Marc Rombaut, Amélie Nothomb, Alain Berenboom et François Jongen.
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Jusqu'au 27 octobre 1996, se tenait à l'Institut néerlandais de Paris l'exposition ‘Avant-première d'un musée’. Cette exposition présentait un choix d'oeuvres empruntées au Musée d'art contemporain de Gand. Jan Hoet, conservateur du musée avait choisi quarante oeuvres d'art qui cadraient parfaitement avec l'atmosphère bourgeoise de l'Institut néerlandais. Jan Hoet (o1935) est une sommité dans le monde de l'art contemporain. En 1992, il fut directeur artistique des Documenta de Kassel. Cela fait des années que Hoet réclame de meilleurs locaux pour les amples collections de son musée. Ces collections sont toujours logées provisoirement dans le même bâtiment que le Musée des Beaux-Arts, Citadelplein, à Gand. A compter de 1998, on pourra admirer les collections de Jan Hoet dans l'ancien Casino tout proche, qui sera entièrement adapté aux exigences d'un musée moderne. Voir Septentrion, XVIII, no2, 1989, pp. 25-29 et XXI, no 2, 1992, pp. 3-6.
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Il y a quatre cents ans en 1996 que naissait le diplomate, homme de lettres et compositeur Constantin Huygens. Huygens appartenait à une famille patricienne. A partir de 1625, il fut secrétaire des princes d'Orange pour qui il accomplit nombre de missions diplomatiques. Huygens était un homme de lettres typique des idéaux de la Renaissance. Dès ses onze ans, il écrivait des vers latins, et à seize ans, il composait déjà des poèmes en français. En néerlandais, il ne se contenta pas de publier des centaines d'épigrammes, souvent moralisantes, mais aussi une abondante poésie ‘intellectuelle’ et d'inspiration religieuse. Sa pièce de théâtre Trijntje Cornelis (1657), doit à ses accents d'authentique farce de figurer encore au répertoire de grandes compagnies théâtrales. Huygens écrivit également une foule de morceaux de musique, dont la plupart furent édités. Cet ‘honnête homme’ fut tant sur le plan social que culturel l'un des principaux personnages du ‘Siècle d'or’. Voir Septentrion, XIX, no 2, 1990, pp. 41-46 et XX, no 2, 1991, pp. 52-57.
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Jusqu'au 24 novembre 1996, s'est tenue à Bordeaux (7, rue Ferrère) à I'Arc en rêve, centre d'architecture, une exposition intitulée ‘Nouvelle architecture en Flandre’, qui rassemble plus de quarante projets d'architectes flamands contemporains. Dans le dépliant-guide, Marc Dubois donne un aperçu de l'architecture contemporaine en Flandre qui fait référence aux évolutions historiques et au contexte social le plus large. Les architectes flamands peuvent compter sur un intérêt croissant hors de leurs frontières, qui s'explique par la présence de la Communauté flamande à la cinquième Biennale d'architecture à Venise en 1991. La publication d'un Jaarboek Architectuur Vlaanderen (Annales de l'architecture en Flandre) est également un puissant adjuvant. Ces annales comprennent un copieux appendice en français. Elles sont publiées par le ministère de Ia Communauté flamande, département Arts plastiques et Musées (Parochiaanstraat 15, B-1000 Bruxelles). En juin, paraissait un panorama des années 1994 et 1995. Voir Septentrion, XXI, no 2, 1992, pp. 19-22.
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A l'occasion du vingt-cinquième anniversaire de la revue, la rédaction de Septentrion a organisé, entre le 23 octobre et le 21 novembre 1996, quatre soirées littéraires. Ces manifestations, intitulées Une main tendue..., eurent lieu respectivement dans la Salle académique de l'Université de Liège, le Théâtre de la Monnaie de Bruxelles, la Halle aux Sucres de Lille et les Salons d'Iéna à Paris. Les quatre soirées attirèrent ensemble un public de 1500 personnes. La reine Fabiola honora de sa présence celle de Liège. La rédaction de Septentrion bénéficia pour ce faire du soutien du Gouvernement de la Flandre et des Ambassades néerlandaises de Bruxelles et Paris. Elle put également compter sur la collaboration de l'Ambassade de Belgique à Paris, de l'Institut néerlandais de Paris, du Consulat Général de Belgique à Lille, du Consulat des Pays-Bas à Lille et des sections de néerlandais de l'Université de Liège, des Facultés Universitaires
Josse de Pauw (o1952) prononçant l'‘Allocution aux Chefs de Lebak’ de Multatuli.
Notre-Dame de la Paix à Namur, de l'Université Libre de Bruxelles, de l'Université Catholique de Louvain, de l'Université Charles de Gaulle Lille III et de l'Université Paris IV Sorbonne. Le programme, intégralement présenté en français, comportait trois parties. Butinant dans la littérature de langue néerlandaise, l'acteur flamand Josse de Pauw (o1952) avait choisi cinq auteurs, à savoir Lucebert (1924-1994), Multatuli (1820-1887), Hugo Claus (o1929), Jeroen Brouwers (o1940) et Guido Gezelle (1830-1899). De Pauw présentait en un ensemble unique quelques-unes de leurs meilleures prestations. La prosatrice Charlotte Mutsaers (o1942) disait des fragments de ses recueils de nouvelles et romans. Enfin, le poète Leonard Nolens (o1947) déclamait six de ses poèmes. Cette initiative se voulait symbolique des objectifs de Septentrion. Comme le Rédacteur en chef le rappelait dans son mot d'accueil, la rédaction s'est en effet proposé, dès le départ, de faire de cette revue ‘une main tendue’ à la francophonie. ‘En diffusant en toute indépendance une information, aussi objective que possible, sur les arts et la culture de Flandre et des Pays-Bas, Septentrion crée un lien fondamental entre tous ceux qui sont persuadés que l'art et la culture sont indivisibles et que le beau appartient au patrimoine de l'humanité tout entière’. L'ensemble des textes présentés au cours des soirées Une main tendue... avaient été rassemblés en un livret-programme. Avec le soutien de la Nederlandse Taalunie (Union linguistique néerlandaise) on a également réalisé une enregistrement vidéo envoyé à tous les universitaires qui enseignent le néerlandais au sein de la francophonie.
Hans Vanacker |
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