Septentrion. Jaargang 25
(1996)– [tijdschrift] Septentrion– Auteursrechtelijk beschermdActuellesDébut 1996 paraissait un nouveau numéro de Nefoscoop. Revue du Néerlandais en France. Cette revue est éditée par Peter de Klerk, professeur de néerlandais à l'université de Grenoble, avec l'aide de la Nederlandse Taalunie (Union de la langue néerlandaise) et de l'AFEN (Association française d'études néerlandaises). Adresse de la rédaction: Peter de Klerk, Université Stendhal, BP 25X, F-38040 Grenoble cedex 9. Ce numéro 1 de l'année 1996 compte 12 pages et comporte un article circonstancié sur les mots d'origine néerlandaise en français contemporain. On y trouve aussi le compte rendu d'une réunion de professeurs de néerlandais en France qui eut lieu à Paris le 2 décembre 1994 et fut essentiellement axée sur la place du néerlandais dans le système scolaire français.
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Les Éditions Flammarion ont fait paraître en 1996 deux études consacrées à l'art et au commerce d'art aux Pays-Bas au cours du xviie siècle. Le Siècle d'or en Hollande de Mariët Westermann fait partie de la collection ‘Tout l'art’ et a été traduit de l'anglais par Isabelle Leymarie. Il s'agit d'une histoire de l'art néerlandais au xviie siècle savante, claire et logiquement conçue. L'ouvrage repose sur la conviction que l'analyse de la culture néerlandaise au xviie siècle doit s'appuyer sur une description minutieuse des circonstances économiques, politiques et religieuses. Le marché de l'art aux Pays-Bas est paru quant à lui dans la collection ‘Art, histoire et société’. L'auteur en est John M. Montias, spécialiste du marché de l'art néerlandais au xviie siècle. Montias reconstitue avec une admirable précision le commerce et la circulation des tableaux.
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1996 a vu la parution, aux Éditions De Boeck Université, des tomes 5, 6 et 7 de Patrimoine littéraire européen. Cette anthologie réunit dans une seule collection des passages choisis de chacune des littératures d'Europe. Des notices d'introduction présentent les auteurs, les oeuvres anonymes ou les genres et les situent dans leurs contextes littéraire et historique. Les tomes 5, 6 et 7 s'intitulent respectivement ‘Premières mutations. De Pétrarque à Chaucer | |
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1304-1400’, ‘Prémices de l'humanisme 1400-1515’ et ‘Établissement des genres et retour du tragique 1515-1616’. Divers collaborateurs ont enrichi cette publication de notices sur la littérature d'expression néerlandaise. L'intérêt s'y porte notamment sur le théâtre moyen-néerlandais, le rhétoriqueur brugeois Antoine de Roovere (vers 1430-1483), Érasme (1467-1536) et la poétesse anversoise Anna Bijns (1493-1575). Le ‘secteur littérature néerlandaise’ se trouvait sous la haute responsabilité de Sonja Vanderlinden, professeur de littérature néerlandaise à l'Université catholique de Louvain.
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Michel Baudson a publié en 1996 aux Éditions Flammarion un ouvrage intitulé Panamarenko. Cette monographie se propose d'éclairer l'oeuvre et les idées du plasticien flamand Panamarenko (o1940). La publication se compose essentiellement d'interviews qui donnent surtout la parole à Panamarenko. Panamarenko est un des artistes flamands les plus intrigants des dernières décennies. Il s'applique surtout à la conception de véhicules futuristes et doit l'essentiel de sa célébrité à la construction d'un grand nombre d'‘avions’ aux formes les plus diverses. Voir aussi Septentrion, XIII, no3, 1984, pp. 18-23.
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Avril 1996 a vu la parution du numéro 24 de la revue GL. Sonja Vanderlinden y consacre notamment un article en néerlandais aux récentes évolutions dans la littérature en prose néerlandaise. L'auteur est professeur de littérature néerlandaise à l'Université catholique de Louvain. Elle y évoque quelques tendances qui ont marqué la littérature néerlandaise au cours des dix dernières années. Ce texte convient parfaitement au lecteur qui voudrait se faire une idée d'ensemble de la prose d'expression néerlandaise en Flandre et aux Pays-Bas. GL est publié par l'Association des germanistes de l'Université catholique de Louvain. Adresse de la rédaction: place Blaise Pascal 1, B-1348 Louvain-la-Neuve.
◆ A l'automne 1996, on a annoncé que Jacques Delors présiderait désormais le conseil d'administration du Collège de l'Europe à | |
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Bruges. L'arrivée de l'ex-président de la Commission européenne peut valoir au collège un surcroît de rayonnement. Le Collège de l'Europe est le plus ancien centre post-universitaire d'études européennes. Créé en 1949, il offre à de jeunes diplômés la possibilité de se spécialiser pendant une année académique dans tous les aspects de l'intégration européenne. Les cours, donnés en anglais et en français, sont un complément appréciable aux études suivies au pays d'origine. Voir aussi Septentrion, XX, no 4, 1991, pp. 17-22.
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Une lettre inconnue de l'écrivain néerlandais E. du Perron (1899-1940), Chère Mademoiselle, est parue en 1996, munie des annotations de Paul E. Voorhoeve. Cette publication compte douze pages. Le tirage se limitait à 140 exemplaires dont 125 réservés à l'Association E. du Perron (adresse: Eikenlaan 2, NL-1399 HC Muiderberg). La lettre est adressée à Mlle Suzanne Lonneux, à qui E. du Perron faisait la cour. Mlle Lonneux n'épousa pas Du Perron mais son ami Pascal Pia. Les notes évoquent tout le contexte et indiquent comment Du Perron traita l'événement dans quelques-unes de ses publications. E. du Perron naquit aux Indes néerlandaises. Il se révéla un critique et un essayiste autorisé et fut l'un des principaux poètes et essayistes néerlandais de l'entre-deux-guerres. Son oeuvre la plus connue est un roman autobiographique intitulé Het land van herkomst (Le pays d'origine, 1935). Dans l'article liminaire de Septentrion, I, no1, 1972, André Malraux analysait le rôle du protagoniste de Het land van herkomst.
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Le 18 mai 1996 décédait, à l'âge de 67 ans, Roel d'Haese, l'un des principaux sculpteurs flamands de sa génération. Il jouissait d'une renommée internationale. C'est ainsi qu'en France on organisa plusieurs expositions autour de son nom. Le thème central de son oeuvre est le visage humain, qu'il n'a cessé de déformer avec une imagination mutine. En un certain sens, il continuait ainsi la tradition ‘fantastique’ qu'on retrouve chez des peintres comme Jérôme Bosch (vers 1453-1516) et James Ensor (1860-1949). Il utilisait le bois, le bronze, le cuivre ou l'or. Voir aussi Septentrion, II, no2, 1973, pp. 23-24.
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Au cours du printemps 1996, les Éditions Maren Sell et Calmann-Lévy publiaient Le chevalier est mort de Cees Nooteboom (o1933). L'original s'intitule De ridder is gestorven; la traduction est de Christian Marcipont. Les Éditions Denoël avaient déjà sorti une première traduction en 1967. Le chevalier est mort constitue une fascinante méditation sur l'écriture. L'on assiste à une vertigineuse mise en abîme dont la mort, par le biais de l'écriture, est le véritable maître-d'oeuvre. Le prosateur, essayiste et poète Cees Nooteboom appartient au cercle restreint des écrivains néerlandais à s'être acquis une certaine réputation dans le monde francophone. Une grande partie de son oeuvre a été traduite en français. Voir aussi Septentrion, XIV, no1, 1985, pp.2-11.
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De mai à octobre 1996, Malines organise une ‘Commémoration de Flor Peeters’. Ce musicien flamand (1903-1986) jouissait d'une grande renommée internationale. La ‘commémoration’ comprend notamment une exposition et l'exécution de récitals d'orgue et de musique de chambre de la main de Peeters. Fin octobre 1996, on éditera un timbre consacré à Peeters. | |
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C'est surtout comme organiste virtuose que Flor Peeters s'est rendu célèbre auprès du grand public. Il était aussi un compositeur talentueux. Son oeuvre comporte surtout de la musique d'orgue et de la musique vocale. Pédagogue musical, il a eu la chance de pouvoir former toute une pléiade d'élèves. Voir aussi Septentrion, XIII, no1, 1984, pp. 25-27.
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Le 4 juin 1996, le poète néerlandais Leo Vroman (o1915) s'est vu remettre le prix VSB 1996 de Poésie. C'était son recueil Psalmen en andere gedichten (Psaumes et autres poèmes), publié en 1995, qui lui valait cette distinction. On considère généralement le prix VSB comme l'un des plus importants prix littéraires de toute la néerlandophonie. Il est assorti d'une somme de quelque 160 000 FF ou 1 000 000 FB. Leo Vroman habite, depuis les lendemains de la seconde guerre mondiale, aux États-Unis, où
Leo Vroman, autoportrait, dessin, 1995.
il est devenu une autorité dans le domaine de l'hématologie. Son oeuvre poétique, pleine d'humour et de sensibilité, s'adresse directement au lecteur dans une sorte de riche conversation. Les thèmes les plus marquants de son oeuvre sont le bien et le mal, la vie et la mort, le moi et la famille. Voir aussi Septentrion, XII, no1, 1983, pp. 22-24.
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Début juin 1996, le Flamand Gust Gils (o1924) s'est vu remettre le prix triennal couronnant une carrière d'écrivain, distinction décernée par le ministère de la Communauté flamande. Gust Gils s'est surtout fait un nom dans la poésie. En 1955, il fonda avec Hugues C. Pernath (1931-1975) et Paul Snoek (1933-1981) la revue Gard Sivik, qui jouerait un rôle de premier plan dans la percée de la poésie expérimentale en Flandre. Gils écrivait au départ des recueils hermétiques pleins d'images étonnantes et d'étranges phantasmes. Ses poèmes devinrent graduellement plus accessibles, tant dans le contenu que dans la forme. En 1994, le poète fit paraître une anthologie personnelle de son oeuvre poétique. Comme prosateur aussi, Gils était en quête de la réalité derrière l'apparence quotidienne et s'opposait à toute règle formelle et à toute linéarité. Au début de sa carrière, il pratiquait également les arts plastiques. Il réalisa notamment des toiles qui rappellent COBRA ainsi que des sculptures en bois. Voir aussi Septentrion, XXIV, no3, 1995, pp. 77-78.
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Le 9 juin 1996 décédait, à l'âge de 77 ans, l'écrivain néerlandais Bert Schierbeek. Schierbeek publia des oeuvres en prose, de la poésie et des essais. Il se nommait lui-même un ‘styliste de la langue’. Il se fit surtout un nom par Het boek ik (Le livre moi, 1951), un roman expérimental à la structure morcelée, aux transitions lyriques et associatives, aux monologues intérieurs et à la typographie anomale, anticipant ainsi le mouvement de | |
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profond renouvellement qui marquerait la littérature des années 1950. Son oeuvre se caractérise par son attitude critique vis-à-vis de la société, par son humour et sa joie de vivre. En 1991, Schierbeek reçut le prix Constantin Huygens, l'une des plus importantes distinctions littéraires de toute la néerlandophonie. Voir aussi Septentrion, XXI, no2, 1992, pp. 77-79.
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Le Nederlands Fonds voor de Film (Fonds néerlandais pour le cinéma) a décerné le 21 juin 1996 son premier ‘prix pour l'oeuvre’ au cinéaste Bert Haanstra (o1916). Cette distinction va désormais être attribuée tous les deux ans à un cinéaste dont l'oeuvre constitue une composante importante du patrimoine cinématographique néerlandais. Elle est assortie d'une somme de 100 000 florins (soit 330 000 FF ou 2 000 000 FB). Bert Haanstra a tourné quelques longs métrages, mais il doit l'essentiel de sa réputation à ses documentaires, souvent marqués par sa fascination pour la mer. Il réalisa aussi des reportages sur des usines et des jardins zoologiques et d'émouvants tableaux de la vie de tous les jours. Haanstra n'a cessé d'user de nouvelles techniques. Voir aussi Septentrion, IX, no2, 1980, pp. 17-24 et XVI, no 4, 1987, pp. 42-45.
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Le 2 juillet 1996, décédait, à l'âge de 67 ans, le prosateur néerlandais G.L. Durlacher. Durlacher ne se lança dans l'écriture qu'à un âge avancé, devenant d'emblée l'un des écrivains les plus appréciés de toute la néerlandophonie. Son oeuvre est en grande partie autobiographique. Durlacher décrit la croissante angoisse à laquelle le jeune Juif qu'il était fut confronté dans les années qui précèdent la seconde guerre mondiale, les horreurs de la persécution des Juifs et l'écrasante tâche de digérer le passé. En 1937, la famille judéo-allemande Durlacher se réfugia aux Pays-Bas. Au cours de l'Occupation, le jeune Durlacher et ses parents furent déportés en camp de concentration. G.L. Durlacher fut le seul de toute sa famille à survivre à l'holocauste. Voir aussi Septentrion, XXIV, no2, 1995, pp. 78-79.
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Le 2 juillet 1996, l'écrivain Leo Pleysier (o1945) s'est vu décerner le prix triennal de la Communauté flamande pour la prose narrative, assorti d'une somme de 500 000 FB (soit 83 000 FF). Leo Pleysier recevait cette distinction pour son roman De gele rivier is bevrozen (Le fleuve jaune est gelé), paru en 1993. Dans cet ouvrage, il donne la parole à une tante qui voyagea en Chine en qualité de missionnaire et finit par se fixer en Inde. Le jury loua surtout la manière dont Pleysier ‘transmue la langue dans laquelle il a grandi en instrument d'une subtile distanciation avec le conformisme et ainsi d'élargissement de sa vue du monde’.
Leo Pleysier (o1945) (Photo Patrick de Spiegelaere).
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L'oeuvre de Leo Pleysier est caractéristique. Ses livres sont souvent des monologues où le protagoniste est un parent qui s'exprime dans son propre dialecte campinois. L'usage du parler régional n'est pas un but en soi mais un moyen d'évoquer une atmosphère spécifique. Wit is altijd schoon (Le blanc c'est toujours bien, 1989) constitue un sommet du genre: la mère de Pleysier y prend, de manière émouvante, congé de la vie. Voir aussi Septentrion, XXI, no1, 1992, pp. 29-34.
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Du 19 au 21 septembre 1996, s'est tenu, à l'université de namur, un colloque intitulé ‘Tussenfiguren. Schrijvers tussen de culturen in’ (Passeurs. Écrivains médiateurs entre deux cultures). Cette rencontre était organisée par les Facultés universitaires Notre-Dame de la Paix de Namur avec la collaboration de l'Université de Liège et de l'Université d'Amsterdam. L'intérêt s'y portait sur les gens de lettres qui vivent et oeuvrent à l'interface de deux ou plusieurs cultures. On y mit notamment en lumière l'oeuvre des Antillais Cola Debrot (1902-1981) et Tip Marugg (o1923), du Guyanais (du Suriname) Albert Helman (1903-1996) et de l'Américanonéerlandais Leo Vroman (o1915).
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Septembre 1996 a vu la parution de l'ANBF-Nieuwsbrief, revue de l'Association des néerlandistes de Belgique francophone. Cette première livraison compte 26 pages; elle est entièrement rédigée en néerlandais. La présidente Sonja Vanderlinden et le secrétaire Guy Janssens ont signé le compte rendu de la première réunion des membres. Le lecteur y trouve aussi un article de Nathalie Delattre sur un recueil de nouvelles de l'écrivain néerlandais J.M.A. Biesheuvel (o1939) et un article de Philippe Hiligsmann sur le genre des abréviations. Très instructive, la rubrique ‘Aankondigingen en mededelingen’ (Annonces et informations) renseigne sur des colloques, des journées d'études et des publications. Adresse de la rédaction: M. Philippe Hiligsmann, Université de Liège, Section de néerlandais, place Cockerill 3, B-4000 Liège. Voir aussi Septentrion, XXV, no 2, 1995, p. 95.
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Le 16 octobre 1996, le département de néerlandais de l'Université de Liège organise un après-midi d'étude consacré à ‘La nouvelle orthographe du néerlandais et les apprenants francophones’. Les conférences seront données par S. Theissen, G. Janssens, Ph. Hiligsmann et P. van der Wijst. Les orateurs vont expliquer et évaluer les nouvelles règles d'orthographe. On y donnera également un panorama critique des nouveaux guides d'orthographe, des abrégés et des correcteurs électroniques. Pour plus de renseignements s'adresser à: Université de Liège, Section de néerlandais, place Cockerill 3, bureau 5.16, B-4000 Liège (tél.: + 32 (0)4 366 53 77 - fax: + 32 (0)4 366 54 79).
Hans Vanacker |
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