Septentrion. Jaargang 25
(1996)– [tijdschrift] Septentrion– Auteursrechtelijk beschermd
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ActuellesFin 1995, paraissait aux Éditions Racine de Bruxelles Promenades. Art Nouveau à Bruxelles. L'auteur en est Louis Meers. Ce guide propose quatre circuits permettant de découvrir l'essentiel du patrimoine Art Nouveau à Bruxelles. On s'y intéresse aux typiques façades et intérieurs de style Art Nouveau et à l'histoire propre de chaque édifice. L'auteur présente
L'hôtel Tassel, 1893, détail de la façade.
également les conceptions des principaux architectes du mouvement Art Nouveau, notamment Victor Horta (1861-1947) et Paul Hankar (1859-1901). La copieuse introduction souligne l'influence anglo-saxonne. En effet, on peut considérer que l'Art Nouveau en tant que mouvement artistique trouve son origine dans la peinture des préraphaélites anglais. Le plus ancien édifice Art Nouveau de Bruxelles est l'hôtel Tassel, construit en 1893. De cette année au début de la première guerre mondiale, Bruxelles a vu s'ériger quelque 500 maisons ou façades Art Nouveau actuellement cataloguées. C'est pourquoi cette ville mérite sans conteste le titre de ‘capitale de l'architecture Art Nouveau’. Voir aussi Septentrion, XXII, no 4, 1993, pp. 64-66.
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1995 a vu la parution en langue chinoise de l'anthologie mondiale de la poésie, forte de dix volumes. Le tome trois est consacré à la France, à la Belgique et aux Pays-Bas. Les Pays-Bas sont représentés par plus de vingt poètes. L'intérêt couvre équitablement toute l'histoire de la littérature néerlandaise, à compter de poètes du xviie siècle comme Joost van den Vondel, P.C. Hooft et Bredero jusqu'à des écrivains modernes comme Lucebert (1924-1994), Rutger Kopland (o1934) et J. Bernlef (o1937). L'anthologie marque moins d'intérêt à la Flandre. Y figurent seulement des poèmes de Guido Gezelle (1830-1899), de Paul van Ostaijen (1896-1928) et de Hugo Claus (o1929).
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Le 12 janvier 1996, l'hebdomadaire du Nord de la France Autrement dit consacrait un large dossier au château des Comtes de Gand. Ce château, planté en plein centre-ville est la seule forteresse complète d'architecture médiévale qui subsiste en Flandre. Les origines du château des comtes remonteraient au xe ou xie siècle. En 1180, Philippe d'Alsace, comte de Flandre et de Vermandois, fit remplacer l'ancienne construction par une forteresse inspirée de l'architecture militaire des croisés de Palestine. En 1355, le château cessa d'être résidence comtale, Philippe de Male, beau-père de Philippe le Hardi, préférant une autre demeure. Le château servirait ensuite de siège à divers services | |
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publics, entre autres à l'hôtel des monnaies, au tribunal princier et, au xve siècle, au Conseil de Flandre. Le château atteignit le fond de la déchéance au xixe siècle, les vieux murs du château étant occupés par une usine textile. Au début du vingtième siècle on procéda une première fois à une restauration fondamentale. Pour l'instant, le château des Comtes abrite un Musée d'objets de justice. Autrement dit accorde une attention soutenue à la Flandre, sans se limiter à l'histoire ou à l'art. L'hebdomadaire s'intéresse aussi aux évolutions sociales et aux sujets socio-économiques. Adresse: 13, rue Jeanne d'Arc, BP 1353, F-59015 Lille.
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Fin janvier 1996, décédait à 69 ans l'actrice Ivonne Lex, l'une des personnalités les plus marquantes du théâtre flamand après la seconde guerre mondiale. Dès l'âge de sept ans, Ivonne Lex (de son vrai nom Ivonne Douliez) se produisait déjà sur les planches du Koninklijke Nederlandse Schouwburg (KNS - Théâtre royal d'expression néerlandaise) d'Anvers. A compter de 1958, elle fit partie du Koninklijke Vlaamse Schouwburg (KVS - Théâtre royal flamand) de Bruxelles. En 1971, elle fonda sa propre compagnie qui finit par disposer de deux salles à Anvers: Het Appeltje (La petite pomme) et Het Klokhuis (Le trognon). Sa nomination en 1986 à la tête du KNS marqua la première accession d'une femme à la direction d'un théâtre officiel en Flandre. Elle quitta le KNS en 1991 pour se consacrer à nouveau entièrement à sa propre compagnie. Ivonne Lex disposait de talents très divers. Elle remania et traduisit plusieurs pièces de théâtre et écrivit elle-même pour la scène. Outre une nouvelle, elle rédigea aussi des chroniques pour des quotidiens flamands. Au début de sa carrière, elle fréquenta le monde du cabaret et de la variété. Elle fut une chansonnière très demandée disposant d'un vaste répertoire personnel. Elle fut aussi quelque temps présentatrice à la télévision officielle flamande.
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Début février 1996, les Postes françaises ont sorti un timbre conçu par l'artiste néerlandais Jan Dibbets (o1941). Il représente une mer avec un horizon qui coupe l'image en diagonale. Dibbets était le dernier de douze plasticiens à recevoir ce type de commandes, passées à l'occasion de la mise en place du marché unique européen. Jan Dibbets connaît ces dernières années un franc succès en France. En 1993, il présenta un projet de 31 vitraux destinés à la cathédrale gothique Saint-Louis de Blois. L'année suivante, il conçut pour la municipalité de Paris 135 plaquettes de bronze incrustées dans les trottoirs pour matérialiser ‘le méridien de Paris’. Voir aussi Septentrion, XXII, no2, 1993, p. 95 et XXIII, no 4, 1994, p. 91.
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Le 13 février 1996, on présentait à la Maison Descartes d'Amsterdam l'ouvrage Geschiedenis van Nederland (Histoire des Pays-Bas), publié aux Éditions Arena. L'auteur en est Christophe de Voogd, qui fut des années durant directeur de l'Institut français de La Haye. Il est pour l'instant professeur à l'Institut d'études politiques de Paris. | |
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La version originale française de cette publication est parue chez Hatier (Paris) en 1992 sous le titre d'Histoire des Pays-Bas. En un peu plus de trois cents pages, De Voogd y donne un passionnant aperçu de l'histoire des Pays-Bas, de la préhistoire à nos jours. L'auteur n'a pas seulement synthétisé les différents développements politiques et socio-économiques, tous les chapitres contiennent également une mine d'informations culturelles. Voir aussi Septentrion, XXII, no 2, 1993, pp. 71-73.
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Du 13 au 17 février 1996, le Centre de recherches néerlandaises Michiel de Swaen a organisé avec la Vrije Universiteit Brussel le colloque ‘Regards sur les Flandres. Tendances culturelles dans le film moderne en Flandres’. Les réunions se sont tenues dans les locaux de l'Université Charles de Gaulle - Lille III et furent rendues possibles notamment par le soutien de la Nederlandse Taalunie (Union linguistique néerlandaise). Gilbert van de Louw, titulaire de la chaire de néerlandais à Lille III en assura la présidence. Pendant cinq jours, on y traita entre autres de la politique cinématographique de la Flandre et du film comme ‘indicateur culturel’ en Flandre. On y mit en pleine lumière l'oeuvre de quelques metteurs en scène de premier plan et on s'y intéressa aussi aux genres dans lesquels la Flandre s'est acquis une certaine réputation, comme le documentaire et le film d'animation. Voir aussi Septentrion, I, no 2, 1972, pp. 22-30, IX, no 2, 1980, pp. 17-24 et XX, no 1, 1991, pp. 60-63.
◆ Le 22 février 1996 était le centenaire de la naissance à Anvers du poète, prosateur et essayiste Paul van Ostaijen. Van Ostaijen fit ses débuts sous les auspices du dandysme littéraire. Après une période d'expressionnisme ‘humanitaire’ et une phase dadaïste, il se lança dans des expériences inspirées d'une poétique personnelle qualifiée d'expressionnisme
Paul van Ostaijen (1896-1928).
‘organique’. Par l'isolement complet du mot et la multiplication des associations sonores, il tenta de créer un lyrisme ‘pur’. A sa mort prématurée en 1928, il laissait une oeuvre poétique impressionnante par son caractère novateur. On le qualifie souvent de premier poète moderne de la néerlandophonie. Il publia aussi quelques grotesques et des essais consacrés à la littérature et à la peinture. La ville d'Anverse célèbre le centenaire de la naissance de Paul van Ostaijen par un programme varié intitulé ‘Paul van Ostaijen 100’ et constitué notamment de présentations littéraires et musicales, de représentations théâtrales, d'une exposition sur la vie et l'oeuvre de Paul van Ostaijen, d'une exposition de statues et d'une exposition de gravures et de dessins de contemporains. Le programme se poursuit jusqu'en novembre 1996. Septentrion consacrera un grand article à Paul van Ostaijen dans le numéro trois de sa vingt-cinquième année (1996). Voir aussi Septentrion, VII, no 2, 1978, pp. 12-17, VIII, no 1, 1979, pp. 39-50, XV, no 3, 1986, pp. 25-29 et XXV, no 1, 1996, p. 93.
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Le 1er mars 1996, la reine Beatrix procéda à l'ouverture de la nouvelle aile du Musée Teyler des arts et sciences de Haarlem. Ce musée du xviiie siècle est le plus ancien des Pays-Bas. Il fut créé à l'instigation du négociant Pieter Teyler van der Hulst (1702-1778), qui collectionnait des gravures et avait la passion des sciences naturelles. La pièce maîtresse du musée est la ‘Salle ovale’, qui abrite entre autres des instruments de physique, des objets naturels, des dessins et des gravures. La nouvelle construction, en grande partie transparente, a été conçue par l'architecte Hubert Jan Henket. Elle comprend une salle d'exposition, un cabinet des livres, un pavillon éducatif et un café. La salle d'exposition a été construite à part du musée existant, de façon à influer le moins possible sur l'éclairage des salles plus anciennes consacrées aux fossiles et aux instruments scientifiques. Voir aussi Septentrion, XXII, no 3, 1993, pp. 45-49.
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Fin mars 1996, l'abbé Luc Flamand (o1938), directeur du Werk der Vlamingen (OEuvre des Flamands) et curé des Belges de France, a quitté Paris où il exerçait son apostolat depuis 1981. Luc Flamand était membre de quelques associations belges et flamandes de Paris, notamment des Vlamingen in Parijs (Flamands à Paris) et de l'Orde van de Prince (Ordre du Prince d'Orange). Son esprit ouvert et son engagement social lui valaient la sympathie générale de toute la communauté néerlandophone de France.
La ‘Salle ovale’ du Musée Teyler.
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Jusqu'au 31 mars 1996, le Musée des Beaux-Arts de Mons présentait une double exposition consacrée à l'oeuvre de l'artiste flamand Octave Landuyt (o1922) et au peintre wallon Charles Szymkowicz. Cette exposition faisait pleinement droit à la diversité d'Octave Landuyt. Outre quelques dessins, pastels et huiles, on y admirait aussi des meubles de style et des bijoux de sa conception. On ne pouvait manquer d'être frappé par les têtes humaines et animales typiques, qui prennent une grande place dans l'oeuvre de Landuyt. Charles Szymkowicz est un ‘ultraexpressionniste’ notoire, auteur notamment d'une foule d'autoportraits tourmentés. Son oeuvre trahit entre autres l'influence de Charles Baudelaire et d'Arthur Rimbaud. Cette exposition donna lieu à la publication d'un luxueux catalogue enrichi d'une foule de reproductions en couleurs. Voir aussi Septentrion, I, no 1, 1972, pp. 74-88.
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Alfred Cahen (o1929).
Fin 1996, Alfred Cahen (o1929) quittera les fonctions d'ambassadeur de Belgique à Paris qu'il exerçait depuis 1989. Alfred Cahen était un ambassadeur dynamique qui défendait excellemment les intérêts de son pays. Francophone, il parlait couramment néerlandais, ce qui en faisait l'ambassadeur de tous les Belges, de quelque communauté linguistique qu'ils fussent. Alfred Cahen est docteur en droit de l'Université libre de Bruxelles. Il fit une impressionnante carrière diplomatique et universitaire. En décembre 1956, il entra au service de l'État belge comme stagiaire de la carrière extérieure au ministère des Affaires étrangères. De janvier 1962 à décembre 1964, il fut deuxième secrétaire d'ambassade - Chef du secteur de Belgique à Léopoldsville (l'actuelle Kinshasa). A partir de décembre 1964, Cahen alterna les hautes fonctions dans des cabinets ministériels belges et les missions diplomatiques importantes, notamment celle de Premier secrétaire de la délégation belge auprès des Nations unies (mars 1966 - juillet 1968), et celle de Ministre-Conseiller des ambassades de Belgique à Kinshasa et Washington (respectivement de juillet 1970 à mars 1974 et de septembre 1974 à juin 1977). Alfred Cahen est une autorité sur le plan des relations politiques, diplomatiques et économiques internationales. Il enseigna dans diverses universités et hautes écoles, notamment à Kinshasa, Bruxelles et Lille. Il écrivit de nombreuses publications en français et en anglais, surtout consacrées à l'unification européenne.
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Georges Lory (o1950), Délégué culturel pour la Flandre auprès de l'Ambassade de France, a organisé le 27 mars 1996 à Gand un après-midi d'étude sur le thème ‘Cultuur en werkgelegenheidspolitiek’ (Culture et politique de l'emploi). On notait entre autres parmi les orateurs des responsables de la politique culturelle flamande aux niveaux national, provincial et communal. Ils pouvaient confronter leurs expériences aux considérations de trois participants français: Sylvie Eghbal, de l'Observatoire de l'emploi culturel, Adrien Goets, Conseiller pour la recherche, les relations extérieures et les publications auprès du directeur de l'École nationale du patrimoine, et Jean-Michel Djian, Directeur du Centre d'études de formation et de recherche pour l'art et la culture. Bien qu'on ne dispose guère en Flandre de chiffres exacts, il est clair qu'une politique culturelle cohérente est capitale pour la croissance de l'offre d'emplois.
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Le Monde diplomatique de mars 1996 a consacré un long article à ‘La culture flamande, toujours rebelle’. L'auteur en est Serge Govaert, administrateur du Centre de recherches et d'information socio-politiques (CRISP) à Bruxelles. Serge Govaert insiste sur le fait que la culture flamande a longtemps été bridée, d'abord par la domination francophone, puis par le magistère pesant de l'Église. Au cours des | |
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dernières décennies la culture de langue néerlandaise connaît une exceptionnelle floraison en Flandre. C'est en particulier le cas de la littérature dont le rebelle Hugo Claus (o1929) constitue un bon exemple. Depuis les années 70, la Flandre est elle-même responsable de sa politique culturelle. Selon Serge Govaert, elle mène souvent une politique créative, notamment à Bruxelles où la culture de langue néerlandaise est visiblement présente.
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Du 11 au 15 mars 1996, la section de néerlandais de l'Université Charles de Gaulle - Lille III a organisé un colloque intitulé ‘Hubert Lampo à travers les traductions’. Le prosateur flamand Hubert Lampo (o1920) est un des principaux représentants dans la littérature de langue néerlandaise de ce qu'il est convenu d'appeler le ‘réalisme magique’. Le colloque eut lieu avec le soutien de la Nederlandse Taalunie (Union linguistique néerlandaise). Il fut présidé par Gilbert van de Louw (o1942), professeur de néerlandais à Lille III. Quatre tables rondes avec des traducteurs de l'oeuvre d'Hubert Lampo alternèrent avec des considérations générales sur son oeuvres. Les actes paraîtront en français et en néerlandais dans la collection Alluvions bilingues. Voir aussi Septentrion, XIX, no 2, 1990, pp. 27-32.
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De la fin mars au début de mai 1996, Tine Ruysschaert (o1932) a présenté au Théâtre du Tourtour à Paris le monologue ‘Le blanc c'est toujours bien’. Ce texte est une version remaniée et traduite en français de la nouvelle Wit is altijd schoon (Le blanc c'est toujours bien) du prosateur flamand Leo Pleysier (o1945). La traduction est de Jenny Callens-Michiels. La mise en scène était confiée à Franz Marijnen, intendant du Koninklijke Vlaamse Schouwburg (Théâtre royal flamand) de Bruxelles. En 1994, Tine Ruysschaert avait présenté ce monologue au cours du Festival d'Avignon. Sa prestation avait alors été sélectionnée parmi les dix meilleurs spectacles. ‘Le blanc c'est toujours bien’ est un émouvant hommage de l'auteur à sa mère mourante. Leo Pleysier donne pour la dernière fois la parole à sa mère en un ‘babillage’ poignant. Voir aussi Septentrion, XXI, no 1, 1992, pp. 29-34.
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Le 4 mai 1996, eut lieu à l'Université catholique de Louvain-la-Neuve la première assemblée des membres de l'ANBF (Association des néerlandistes de Belgique francophone). Cette association fut fondée en 1995 et se propose de promouvoir les contacts entre les professeurs de néerlandais des universités et grandes écoles de Belgique francophone. L'ANBF publiera un bulletin périodique en néerlandais sur la langue et la culture de Flandre et des Pays -Bas. Adresse: Université de Liège, Philologie néerlandaise, place Cockerill 3, B-4000 Liège. Voir aussi Septentrion, XXIV, no 2, 1995, p. 95. Hans Vanacker |
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