Septentrion. Jaargang 24
(1995)– [tijdschrift] Septentrion– Auteursrechtelijk beschermdActuellesAu printemps 1995 s'ouvrait, dans le quartier populaire amstellodamois ‘De Jordaan’, un musée consacré à la vie et à l'oeuvre du prosateur Theo Thijssen (1879-1943). Le musée est aménagé dans la maison natale de Thijssen, lequel se fit un nom comme auteur de livres évoquant des enfants. C'est surtout son roman aux allures autobiographiques Kees de Jongen (Kees le garçon) qui fut très populaire. Il devint par la suite meneur syndical et député socialiste au Parlement néerlandais. Le musée présente surtout des matériaux empruntés aux riches archives familiales. L'attention ne s'y porte pas seulement sur l'oeuvre littéraire, mais aussi sur la jeunesse de Thijssen, sa carrière d'instituteur, la période parlementaire et la vie familiale quotidienne. On y trouve notamment des manuscrits, des premières éditions, des lettres et des photos. Adresse: Eerste Leliedwarsstraat 16, NL-1015 TA Amsterdam.
◆ Le 21 mai 1995 décédait, à l'âge de 84 ans, l'écrivain néerlandais Annie M.G. Schmidt. Elle était l'auteur de livres pour enfants la plus célèbre et la plus décorée des Pays-Bas. Elle écrivit des centaines d'histoires et de poèmes d'une émouvante beauté, souvent sur des sujets quotidiens et familiers et toujours dans une
Dessin de Fiep Westendorp, extrait d'Annie M.G. Schmidt, ‘Otje’, Querido Junior, Amsterdam, 1980.
langue simple. Beaucoup de ses publications devaient également leur succès aux illustrations de Fiep Westendorp avec laquelle elle collaborait le plus souvent. Annie M.G. Schmidt écrivit également quelques séries radiodiffusées et télévisées à succès et acquit un grand renom comme auteur de | |
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sketches, de comédies musicales et de vaudevilles. Voir aussi Septentrion, XV, no 2, 1986, pp. 24-28.
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Le 22 mai 1995, l'écrivain néerlandais Albert Alberts (o1911) recevait le prix P.C. Hooft, la plus haute distinction littéraire de toute la néerlandophonie, assortie d'une somme de 125 000 florins (soit 2,5 millions de francs belges ou 400 000 francs français). Le prix lui était décerné pour l'ensemble de son oeuvre, comportant une vingtaine de titres. Il est l'auteur de courts récits, de nouvelles, de romans historiques et de mémoires. Il décrivit notamment ses expériences de fonctionnaire en Indonésie et au ministère des Colonies à Paris. Sur son séjour dans la capitale française peu avant la seconde guerre mondiale, Alberts écrivit Aan Frankrijk uitgeleverd (Extradé en France). Quelques romans historiques comptent parmi ses meilleures oeuvres. Dans chaque publication, Alberts démontre son talent de conteur sans fioritures. Voir aussi Septentrion, XIX, 1990, no 2, pp. 3-15.
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Au printemps 1995, La Différence publiait le premier numéro des Cahiers irréguliers de poésie, une initiative d'Alain Bosquet. Ces Cahiers paraissent ‘quand ils peuvent, quand ils doivent’. Ils présentent un choix de textes inédits, tout récemment rédigés par des poètes reconnus ou non. Le premier numéro comporte entre autres le liminaire d'un long ‘Mémorial’ écrit par Liliane Wouters (o1930), poétesse et traductrice. Le lecteur y trouve nombre de références à la vie en Flandre et à la culture flamande. Voir aussi Septentrion, XXII, no 4, 1993, pp. 19-21.
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Le printemps 1995 a vu la parution du cinquième volume d'Archipel. Cahier international de la littérature. Son initiateur et directeur Alain Germoz proposait de nouveau un numéro intéressant et varié regroupant prose, poésie et essais d'auteurs de groupes linguistiques et de continents divers. Dans cette livraison, on trouve notamment un essai sur ‘La profanation’ de la main du célèbre artiste graphique et plastique et historien de l'art abstrait Michel Seuphor (o1901). un poème en néerlandais du Brugeois Bart Vonck (o1957) sur la ‘Bekentenis van de roos’ (Reconnaissance de la rose) y figure en version originale et dans la traduction française d'Alain Germoz. Très belle est la nouvelle de l'écrivain d'Afrique du Sud Riana Scheepers (o1957) ‘Dans les deux sens’ traduite de l'afrikaans. Le numéro comporte aussi une ample interview de Jozef Deleu (o1937). Il y aborde une foule de thèmes comme son expérience de ‘citoyen de la | |
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frontière’, la position actuelle et l'avenir du néerlandais en Europe, la cohabitation pacifique des diverses communautés culturelles en Belgique. L'interview est suivie de deux poèmes de Jozef Deleu en néerlandais et dans la traduction française de Marnix Vincent. Adresse: Archipel, Jan van Rijswijcklaan 7/2, B-2018 Antwerpen.
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Les 3 et 4 juin 1995, le pape Jean-Paul II s'est rendu en Belgique pour la béatification du missionnaire flamand, le père Damien (1840-1889). Le vrai nom du père Damien était Jozef de Veuster. Il était membre de l'ordre des picpuciens. A partir de 1863, il résida comme prêtre aux îles Hawaï. Pendant les seize dernières années de sa vie, le père Damien oeuvra sur l'île aux lépreux de Molokai. Il y construisit une église, y fit ménager un petit port et y assista quotidiennement les lépreux dans leurs souffrances et leur agonie. Il finit par contracter lui-même la maladie et fut enterré à Molokai. En 1936, ses cendres furent rapatriées en Belgique. Le père Damien restera une des plus grandes figures de l'histoire d'Hawaï. La reconnaissance des îles de l'archipel pour l'engagement désintéressé du missionnaire flamand s'exprima très clairement en 1959, année ou l'État d'Hawaï devint membre des États-Unis. Chaque nouveau membre des États-Unis a le droit de faire réaliser une statue de deux éminentes figures de son propre passé. Ces sculptures sont placées dans le National Hall of Statuary du Capitole à Washington. Le choix se porta sur Kamehameha Ier, le premier roi d'Hawaï unifié, et sur le père Damien. La statue en bronze de Damien est l'oeuvre de l'artiste vénézuélienne Marisol Escobar. Une copie de la statue se trouve à Honolulu, devant le Parlement de l'État d'Hawaï. Voir aussi Septentrion, XVIII, no 4, 1989, pp. 43-47.
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Le 13 juin 1995, l'écrivain néerlandais Huub Beurskens (o1950) s'est vu décerner le prix VSB de Poésie 1995. Cette distinction annuelle est destinée à ‘un recueil de poésie néerlandaise paru dans les douze mois précédant l'année d'attribution du prix’. Elle s'agrémente d'une somme de 50 000 florins (soit 160 000 francs français ou un million de francs belges). Beurskens a été choisi pour Aangod en de afmens (Anadieu et le catahomme), selon le jury, ‘un recueil puissant et soigneusement construit, où le poète excelle à élaborer, avec une grande virtuosité linguistique, un univers personnel’. Outre poète, Beurskens est aussi prosateur, essayiste, critique poétique et traducteur.
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Jusqu'au 14 août 1995 s'est tenue dans l'aile Sully du Musée du Louvre une exposition consacrée à huit oeuvres de Hans Memling (entre 1435 et 1440-1494), un des Primitifs flamands les plus renommés. Cette exposition a voulu mettre en évidence certains aspects de l'oeuvre de Memling, notamment la différence stylistique entre grands et petits formats, le traitement minutieux de petits diptyques ou triptyques de dévotion privée, le rôle de Memling dans le renouveau du portrait, les liens du peintre avec l'Italie et enfin sa fortune critique. Les Éditions de la Réunion des musées nationaux ont réalisé le catalogue de cette exposition. En 1994, une grande rétrospective commémorait à Bruges le cinq centième anniversaire de la mort de Memling. Les oeuvres exposées au Louvre n'en faisaient pas partie. Voir aussi Septentrion, XXIII, no 2, 1994, pp. 3-6.
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Jusqu'au 31 octobre 1995, le Musée provincial Émile Verhaeren de Sint-Amands propose une exposition consacrée à la vie et à l'oeuvre de l'écrivain flamand d'expression française Marie Gevers (1883-1975). | |
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Marie Gevers était encore très jeune quand elle fit la connaissance d'Émile Verhaeren (1855-1916). Peu à peu se tissèrent entre eux de solides liens d'amitié. Encouragée notamment par Émile Verhaeren, elle écrivit quelques recueils de poèmes dont son premier ouvrage Missembourg (1914). Elle se fit surtout un nom dans la prose, notamment par ses trois romans scaldéens: La Comtesse des digues, La Grande Marée et Madame Orpha ou La Sérénade de Mai. Marie Gevers traduisit aussi à partir de plusieurs langues dont le néerlandais. Adresse: Provinciaal Museum Émile Verhaeren, Kaai 22, B-2890 Sint-Amands.
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Le parc néerlandais à contes de fées et à attractions De Efteling fête en 1995 le centième anniversaire de la naissance d'Anton Pieck (1895-1987). Ce peintre, dessinateur, illustrateur et graphiste conçut la fascinante ‘section contes de fées’, qui a déjà attiré à De Efteling plusieurs générations d'enfants des Pays-Bas et de l'étranger. Un nouvel édifice d'entrée en forme de selle à trois points relevés donne accès au ‘monde plein de prodiges’. L'ensemble respire l'atmosphère des créations de Pieck. Chaque jour se tient une grande parade Anton Pieck et l'on a également organisé une exposition Anton Pieck. De Efteling se trouve à Kaatsheuvel (au nord de Tilburg); le parc est ouvert jusqu'au 29 octobre 1995.
◆ En 1955 est parue la deuxième édition augmentée du recueil de poèmes bilingue Grens van zand
Marie Gevers (1883-1975) (Photo Inbel).
en wind. Frontière de sable et de vent. L'auteur en est le poète flamand Fernand Florizoone (o1925). Marcel Hennart en a assuré la traduction française. Le recueil s'agrémente de quelques dessins de A. Gaillarde. En plus de trente poèmes, souvent consacrés à des villes, le poète évoque le caractère typique des Pays-Bas français. C'est ainsi que Lille, Hondschoote, Bergues, Cassel, Dunkerque et Bailleul font l'objet d'une description poétique. Le poète souligne aussi le caractère artificiel de la frontière d'État franco-belge, qui coupe en deux une seule et même région. Cette édition bibliophile a été réalisée à l'occasion de l'hommage rendu à Fernand Florizoone pour son soixante-dixième anniversaire par la municipalité de Nieuport, le Werkgroep Frans-Vlaamse Veertiendaagse (Groupe de travail Quinzaine de la Flandre française) et la Stichting Orde Driekoningen (Fondation Ordre des trois rois). La diffusion en est assurée par les Éditions De Klaproos, Klinieklaan 7, B-8630 Veurne.
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Le Theater Instituut Nederland (Institut de théâtre des Pays-Bas) et le Vlaams Theater Instituut (Institut | |
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flamand de théâtre) ont publié conjointement en 1995 un ouvrage en français intitulé Rendez-vous. L'art du spectacle aux Pays-Bas et en Flandre. Les deux institutions sont une sorte de centre d'étude, de documentation, de conseil et de production. Elles veulent participer aux tendances et nouveautés actuelles dans le monde du théâtre et faire connaître le théâtre auprès du public. Rendez-vous rassemble neuf articles sur le théâtre aux Pays-Bas et en Flandre, le terme théâtre étant pris dans sa plus large acception. C'est ainsi qu'on y trouve des articles sur le théâtre pour jeunes, l'opéra-ballet, le mime et les démêlés de la littérature et du théâtre. On y publie aussi une intéressante liste des festivals aux Pays-Bas et en Flandre. On peut se procurer l'ouvrage en s'adressant soit au Theater Instituut Nederland, Herengracht 168, NL-1016 BP Amsterdam, soit au Vlaams Theater Instituut, Square Sainctelette 19, B-1000 Bruxelles.
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En 1995 est paru Marcinelle, oeuvre du poète flamand Willie Verhegghe (o1947). Cette publication est un hommage lyrique aux victimes de la catastrophe minière de Marcinelle, la plus dramatique de l'histoire de la Belgique. Le 8 août 1956, deux cent soixante-deux mineurs y trouvèrent la mort. Plus de la moitié était d'origine italienne. Marcinelle comporte dix-neuf poèmes, tous en trois langues: néerlandais, français et italien. La traduction française est de Serge Meurant et de Frank de Crits. Le recueil comporte aussi quelques poignantes illustrations. Il est édité par le Poëziecentrum, Hoornstraat 11A, B-9000 Gent.
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En 1995 est paru aux Éditions Maren Sell et Calmann-Lévy Gilles et la nuit de l'auteur flamand Hugo Claus (o1929). Ce monologue théâtral a été adapté par Jean-Claude Carrière et traduit du néerlandais par Marnix Vincent. La version néerlandaise Gilles! (1988) fut consciemment conçue pour l'acteur flamand Jan Decleir (o1946) qui l'a jouée un très grand nombre de fois devant des salles combles. L'homme qui nous parle est Gilles de Rais, ancien compagnon de Jeanne d'Arc, alchimiste, pédéraste et assassin. Il représente la lutte entre ce qui est moral et immoral, vue chaque fois du point de vue de l'Église et de celui de l'individu. Voir aussi Septentrion, XVIII, no 1, 1989, pp. 89-90 et XXIV, no1, 1995, pp. 55-60. Hans Vanacker |
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