rafraîchir à une atmosphère informelle et confraternelle, laquelle, conformément à la tradition, donnait la primauté au cinéaste et à son oeuvre plutôt qu'au négoce et autres mécanismes du marché.
Le programme avait été conçu de façon à ranger tous les films - plus de deux cents - ainsi que le grand nombre de documentaires, de courts métrages et de films vidéos, sous diverses rubriques. Ainsi,
Jour de Fête de Tati menait-il la
Bogdan Dumitrescu, ‘Thalassa, Thalassa. Rückkehr zum Meer’.
petite catégorie chargée de lancer le centenaire du cinéma. Sans parler en mal de
Die Perücke (1925) de Bertold Viertel, ni du
Tartufe (1925) de Friedrich Wilhelm Murnau, ni de
Münchhausen (1944) de Josef von Baky non plus que de
Martha (1973) - film fait pour la télévision par Rainer Werner Fassbinder et que nous avons pu redécouvrir -, il faut bien dire que la première projection de gala de
Jour de Fête (1949) en version couleur - soutenue par l'accompagnement d'une fanfare française, et en présence de Sophie Tatischeff, la fille du cinéaste -, restera à jamais dans les mémoires. S'ils sont revenus pour une part à Tati, les applaudissements qui retentirent à la fin de la séance ont salué tout autant les prodiges déployés par les restaurateurs. Alors qu'il avait filmé les scènes tant en noir et blanc qu'en couleur, Tati dut se satisfaire dans ces années de l'après-guerre d'une version noir et blanc coloriée de la seule lumière d'un feu arrière de bicyclette. La version couleur, fruit d'une recherche informatique de longue haleine, ajouta encore - sans nous donner un film ‘meilleur’ - à l'air de fête de la célébration du centenaire du septième art.
Citons dans le même ordre d'importance la projection d'une nouvelle copie du Magicien d'Oz (1939) de Victor Fleming, un film de légende qui introduisait la catégorie ‘Films d'Oz’. Dans sa retraite forcée, Salman Rushdie a écrit un essai sur l'univers bizarre d'Oz, tenant par la même un plaidoyer en faveur de l'imaginaire comme moyen d'échapper à la réalité; cette inspiration a incité les responsables du Festival à retenir un certain nombre de films qui sont tout entiers tournés vers le fantastique et dont les réalisateurs recourent avec un plaisir non dissimulé aux trucages appropriés au genre. Le public a pu ainsi revoir ces attendrissants coups d'essai que sont Die Puppe (1919) d'Ernst Lubitsch et Le testament d'Orphée (1959) de Jean Cocteau, mais aussi voir des créations récentes dont Cool World de Ralf Bakshi, un film qui mélange personnages humains et de dessin animé, ou encore The secret Adventures of Tom Thumb de Dave Borthwick, un film qui fait la part belle aux scènes d'épouvante.
L'année passée, The Cow une création récente du vétéran tchèque Karel Kachyna, avait été la révélation du festival. Sorti de l'académie du cinéma de Prague en 1950, ce cinéaste réalisa quelques documentaires avant de se consacrer, sur commande de l'armée, à des films traitant de la vie militaire. Hope (1963) et Long live the republic!