Septentrion. Jaargang 23
(1994)– [tijdschrift] Septentrion– Auteursrechtelijk beschermdActuellesDébut 1994 paraissait le roman Je viendrai comme un voleur de l'écrivain flamand Eric de Kuyper (o1942). L'auteur a écrit ce thriller psychologique directement en français. Je viendrai comme un voleur a pour cadre ce | |
[pagina 90]
| |
monument de l'Art déco qu'est le Résidence Palace, à quelques pas du Berlaymont à Bruxelles. L'ouvrage est paru aux Éditions Labor (chaussée de Haecht 156-158, B-1030 Bruxelles). Eric de Kuyper fut fortement influencé par Roland Barthes qu'il apprit à connaître à Paris lors de ses études de sémiologie. Il s'est surtout fait un nom au sein de la néerlandophonie par un cycle romanesque partiellement situé à Bruxelles. C'est ainsi que De hoed van tante Jeannot (Le chapeau de tante Jeannot, 1989) et Mowgli's tranen (Les larmes de Mowgli, 1990) consacrent de beaux passages à sa jeunesse dans la capitale belge. De Kuyper est également grand amateur de danse et de cinéma. Il assura pendant quelques années la direction du Filmmuseum (Musée cinématographique) d'Amsterdam. Voir aussi Septentrion, XXII, no 4, 1993, pp. 23-33.
❧
Les Éditions Lannoo (Kasteelstraat 97, B-8700 Tielt) ont consacré un ouvrage somptueusement illustré à l'oeuvre du peintre, dessinateur, aquarelliste et graveur flamand Médard Verburgh (1886-1957). L'auteur en est l'historien d'art Serge Goyens de Heusch (o1939). Médard Verburgh naquit dans la ville ouestflamande de Roulers. Ses premières oeuvres, de facture impressionniste, font penser au style de Monet et de Sisley. Mais peu à peu Verburgh se détache de l'impressionnisme. Impossible d'inscrire son oeuvre dans une tendance particulière: elle connaît des phases diverses et parfois contradictoires. Verburgh entre notamment en contact avec les fauvistes brabançons dont la figure de proue était Rik Wouters (1882-1916). On est frappé par son souci croissant de construction, dû sans doute à son étude approfondie de Cézanne et de Gauguin. L'oeuvre de Médard Verburgh doit beaucoup à l'environnement où il travaillait. Des visites répétées à Ostende nous valent d'impressionnantes marines et scènes de pêche. Lors d'un séjour à New York, ce sont les gratte-ciel et les larges avenues qui l'impressionnent. Verburgh a également résidé longtemps dans les îles espagnoles d'Ibiza et de Majorque. L'oeuvre de cette période marque une prédilection pour la lumière éclatante et les nuances de couleurs vives.
❧
Les Éditions Livre de poche ont publié en 1994 Nederlandse verhalen (Nouvelles néerlandaises) dans le cadre de leur collection Les langues modernes, qui s'adresse à tous ceux qui désirent découvrir le plaisir de lire directement dans la langue d'origine des oeuvres choisies pour leurs qualités littéraires autant que pour leur intérêt linguistique. Les Nederlandse verhalen sont présentées par Laurent Philippe Réguer, enseignant au Lycée international de Saint-Germain-en-Laye, et Claran Wielenga, collaborateur de l'Institut néerlandais de Paris. Des nouvelles des auteurs néerlandais Cees Nooteboom (o1933), Maarten 't Hart (o1944), Jan Siebelink (o1938) et Harry Mulisch (o1927) alternent avec celles de l'écrivain flamand Kristien Hemmerechts (o1955). L'ouvrage comporte aussi un lexique étendu et de courts exercices grammaticaux.
❧
Les Éditions Actes Sud ont publié en septembre 1994 le roman Le Maître de la descente (titre original: De Meester van de neerdaling) de la femme de lettres néerlandaise Hella S. Haasse (o1918). Dans Le Maître de la descente, Hella S. Haasse allie classicisme, symbolisme et nysticisme aux techniques les plus contemporaines du roman noir. Hella S. Haasse est l'un des plus célèbres prosateurs néerlandais. C'est surtout le passé qui fait l'objet de ses prédilections. Ses romans sont souvent commandés par la quête de l'identité propre. Quelques ouvrages de Hella S. Haasse ont déjà été traduits en français. Ainsi en 1989 Un goût d'amandes amères (titre original: Een nieuwer testament), dont l'Empire romain en | |
[pagina 91]
| |
décomposition constitue la toile de fond. Elle perça en 1991 dans le monde francophone avec En la forêt de longue attente (titre original: Het woud der verwachting), une volumineuse ‘biographie romancée’ de Charles d'Orléans. La même année paraissait Le lac noir (titre original: Oeroeg), qui évoque l'impossible amitié entre un jeune Indonésien et le fils d'un colonial néerlandais. Voir aussi Septentrion, XVII, no 1, 1988, pp. 34-38, XX, no 3, 1991, pp. 76-77 et XX, no 4, 1991, pp. 74-76.
❧
Le 9 septembre 1994, on inaugurait dans la ville balnéaire de Scheveningen le nouveau musée Beelden aan zee (Statues en bord de mer). C'est le premier musée des Pays-Bas à être complètement consacré aux statues. Collection et édifice sont exclusivement dus à l'initiative privée. Au point de départ, on trouve la collection de Th. Scholten et A. Scholten-Miltenburg. Ce couple collectionna à partir de la fin des années 60 quelque 650 statues figuratives groupées autour du thème de ‘l'image humaine’. Ils demandèrent à l'architecte néerlandais Wim Quist (o1930) de concevoir un nouveau musée moderne. Quist réalisa une sorte de bastion de béton avec vue sur la mer. Des parois de verre et de béton séparant les lumineuses salles et espaces extérieurs. Les patios sont d'une taille impressionnante. On y trouve aussi une terrasse extérieure qui s'étage sur trois niveaux. Adresse: Harteveldstraat 1 (Boulevard), NL-2508 DG Scheveningen. Voir aussi Septentrion, XIX, no 3, 1990, pp. 47-51.
❧
Fin octobre 1994, on inaugurait à Paris une oeuvre de l'artiste néerlandais Jan Dibbets (o1941), qui la décrit lui-même comme ‘un monument imaginaire établi sur une ligne imaginaire, le méridien de Paris’. Sur ce trajet, à travers la ville, Dibbets a placé 135 plaquettes de bronze de douze centimètres de diamètre chacune. On peut les voir en bien des lieux célèbres comme le Jardin du Luxembourg, le Louvre, le Palais royal et la place Pigalle. Les donneurs d'ordre étaient la Ville de Paris et le ministère de la Culture et de la Francophonie.
Jan Dibbets, une des 135 plaquettes.
Le ‘monument’ de Dibbets est un hommage au savant et politicien français du xixe siècle François Arago. Jusqu'à la seconde guerre mondiale, on trouvait sur la place de l'Ile de Sein (xvie arrondissement) une petite statue en bronze d'Arago. Elle fut fondue pendant la guerre comme beaucoup d'autres à Paris. Il n'en reste que le socle, réutilisé maintenant comme centre de l'oeuvre de Dibbets: depuis la place de l'Ile de Sein, la traînée de plaquettes insérées dans le sol s'étire dans les deux directions opposées. Jan Dibbets est un des artistes néerlandais les plus célèbres. Début 1994, une partie de son oeuvre figurait dans l'exposition consacrée à l'art moderne néerlandais par le Musée d'art moderne de la ville de Paris. Voir aussi Septentrion, XVIII, no 2, 1989, pp. 74-75.
❧
Jusqu'au 30 octobre 1994, au Centre Xavier Battini de L'Isle-sur-la-Sorgue (entre Avignon et Gordes), l'association Campredon Art et Culture consacrait une exposition à la peinture flamande de 1880 à 1940. | |
[pagina 92]
| |
Diverses Écoles y étaient représentées: réalisme, néo-impressionnisme, symbolisme, expressionnisme, fauvisme, ainsi que les débuts de l'art abstrait. On y notait en particulier James Ensor (1860-1949), les pointillistes Émile Claus (1849-1924) et Théo van Rysselberghe (1862-1926), Valerius de Saedeleer (1867-1941), membre de la première École de Latem, Constant Permeke (1886-1952), figure de proue de la seconde École de Latem, le fauviste Rik Wouters (1882-1916) et Frans Masereel (1889-1972).
Valerius de Saedeleer, ‘Sneeuwlandschap in Etikhove’ (Paysage de neige à Etikhove), 1924.
Le Centre Xavier Battini n'avait pas attendu cette exposition pour s'intéresser vivement à la Flandre. Cette même année 1994, il avait organisé des expositions consacrées à l'art flamand du xvie au xixe siècle. Adresse: Centre Xavier Battini, 20, rue du Docteur Tallet, F-84800 L'Isle-sur-la-Sorgue.
❧
Du 18 au 27 novembre 1994, s'est déroulée à Liège une ‘semaine flamande’, organisée par l'asbl Cirque Divers (13, en Roture). Cirque Divers offrait un programme ‘flamand’ varié accé sur la vie culturelle contemporaine, en particulier sur le cinéma, la musique moderne, les arts et la littérature. Parmi les participants figuraient le cinéaste Erik van Looy, le compositeur Wim Mertens, le groupe pop Gorki, le peintre Frank Maieu et l'auteur Eric de Kuyper. En marge de cette manifestation s'est tenu un débat sur les concepts ‘région’, ‘peuple’, ‘communauté’ et ‘nation’. Hans Vanacker |
|