Septentrion. Jaargang 23
(1994)– [tijdschrift] Septentrion– Auteursrechtelijk beschermdConnie Palmen:
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Connie Palmen (o1955) (Photo Leendert Jansen).
à travers le dédale de la philosophie. Relation platonique. 4. Le prêtre: jésuite depuis longtemps défroqué, professeur de philosophie à l'université de Groningue et bossu. Avec lui la jeune femme commence à s'apercevoir du sacerdoce de l'écriture, sacerdoce qui aboutira à sa thèse de doctorat sur SocrateGa naar eind(1). Avec le prêtre s'amorce, pour la première fois, une relation sexuelle, mais le coeur n'y est pas (encore). 5. Le physicien: homme marié et collaborateur de l'Institut d'astrophysique à Paris que la jeune femme rencontre à l'enterrement de l'astrologue. Fascinée par toutes les implications concrètes qui opposent la physique à la philosophie, elle demande à cet homme de l'initier à tous les secrets du corps. Relation érotique sans lendemain. 6. L'artiste: avec ce dernier prend naissance une passion presque absolue, mais destructrice. La jeune femme se rend compte que l'amour la rend littéralement malade et elle finira par opter radicalement pour sa carrière dans les lettres et la philosophie. Puis, sur la recommandation du ‘philosophe’, elle devient assistante à l'Université d'Amsterdam. 7. Le psychiatre (c'est à lui que sera dédié le livre à la fin): comme elle ne sait plus, après cet échec sentimental, où elle en est avec son existence, elle cherche refuge auprès du père de l'‘épileptique’ qui est psychiatre. Objectif du traitement: guérir des pensées des autres, guérir de la vie d'autrui, devenir enfin ‘bonne’. Et au cours d'une séance de psychanalyse va survenir maintenant un souvenir de jeunesse particulièrement déconcertant qui fournira au lecteur la clef de la personnalité de la ‘chercheuse de lois’. Ce souvenir met en scène un jour de son adolescence où, lors d'une procession, elle refuse de s'agenouiller devant la statue de sainte Odile, patronne de son village natal (et du village natal de Palmen elle-même). Or, ce refus lui vaut la rage du curé et la jette dans la confusion la plus profonde: ‘A genoux, a-t-il sifflé, à genoux devant le Tout-Puissant, la blanche! Je ne me suis pas agenouillée, je me suis effondrée sur mes genoux. Je voulais prier pour me faire pardonner, je crois, mais je ne savais plus qui devait m'accorder son pardon, Dieu, mon grand-père ou M. Sartre.’ Voilà donc un rétrospectif qui en dit long sur la formation et la déformation de l'héroïne et qui illustre, en même temps, la grande force évocatrice de Connie Palmen et l'art de sa traductrice. En effet, nous avons devant nous un très beau roman, en langue française, où l'effort de traduction demeure invisible. Paul Gellings connie palmen, Les lois (titre original: De wetten), Actes Sud, 1993, 211 p. |
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