Paul Joostens, ‘La sirène’, vers 1922.
s'affichaient comme
De nieuwe beelding (La nouvelle expression plastique) et qui, dans les années 20, pratiquaient l'art abstrait, ont disparu de la scène vers les années 30 pour différentes raisons de nature personnelle. En dehors de ces deux mouvements majeurs se manifestait encore le néo-réalisme qui connut un certain succès surtout en Wallonie, la partie francophone de Belgique. Reste le surréalisme. A partir du manifeste qu'avait publié André Breton ce mouvement littéraire, philosophique, politique et plastique connut un déploiement considérable en France mais aussi en Belgique. La figure de proue en fut sans aucun doute le Belge René Magritte et, d'une manière discutable, Paul Delvaux. C'est un courant qui a connu ses adeptes par-delà les époques et les frontières linguistiques et malgré les disputes, même fondamentales, avec Breton.
L'existence en Belgique, surtout pendant la période entre les deux guerres, d'une avant-garde quand même assez remarquable quoique peu structurée et adaptée au caractère spécifique des deux parties du pays, valait une étude approfondie. La voilà réalisée dans un très beau livre édité par le Fonds Mercator d'Anvers L'art moderne en Belgique, 1900-1945. C'est une publication de haut niveau scientifique dirigée par Robert Hoozee (o1949), conservateur du Musée des Beaux-Arts de Gand et avec la collaboration de plusieurs historiens d'art de grande qualité. Si mes souvenirs sont bons, je crois que c'est la première fois que la période décrite a été ressuscitée d'une manière quasi parfaitement objective et systématique. Les illustrations sont astucieusement choisies et proviennent en grande partie de collections privées, ce qui les rend exceptionnelles. L'édition se complète d'un appareil exhaustif de notes, d'une chronique 1900-1944, de biographies et d'une bibliographie ce qui en fait un instrument scientifique pour l'étude approfondie de cette curieuse période de l'art belge.
Ludo Bekkers
robert hoozee (réd.), L'art moderne en Belgique, 1900-1945, Fonds Mercator, Anvers, 446 p.