Septentrion. Jaargang 20
(1991)– [tijdschrift] Septentrion– Auteursrechtelijk beschermdActuellesL'Association du Patrimoine artistique (rue aux Laines 20, B-1000 Bruxelles) a publié en 1990 un Guide de Bruxelles XIXe & Art Nouveau, ouvrage qui donne une idée claire du patrimoine architectural de la capitale belge pour le xixe siècle et la première moitié du xxe. L'objectif des auteurs est de convaincre les responsables de protéger ces richesses contre la démolition et la dégradation. Dans le passé, d'ambitieux travaux d'urbanisme y ont en effet déjà entraîné la perte d'une foule d'immeubles bruxellois de style. Chaque chapitre traite d'un quartier bien déterminé. Après un aperçu historique, le secteur urbain étudié est présenté sous forme de promenade. Les endroits les plus intéressants font l'objet d'une description détaillée. L'intérêt porte en particulier sur les bâtiments publics, les musées, les grands magasins, les boutiques spécialisées et les habitations privées. On s'y convainc que Bruxelles a bien plus à offrir que sa Grand-Place, son Palais royal et son Palais de justice. C'est ainsi que la ville présente nombre d'élégants pignons Art Nouveau. Et pourtant, il est urgent d'intervenir pour éviter la perte totale d'une quantité de quartiers intéressants. Le Guide de Bruxelles est joliment illustré de photos en noir et blanc et de plans très suggestifs.
Les Éditions Manteau (Isabellalei 76, B-2018 Anvers) ont publié en 1990 De fabels van La Fontaine. Cette traduction néerlandaise ne comprend pas seulement toutes les fables de Jean de la Fontaine mais aussi le célèbre discours à Madame de la Sablière, les dédicaces au Dauphin et à Madame de Montespan ainsi que les diverses considérations par lesquelles l'auteur introduisit et conclut ses fables. Jusqu'à maintenant on ne disposait toujours pas d'une traduction néerlandaise complète de l'oeuvre de La Fontaine. La version néerlandaise est due à Jan van den Berg. Bien qu'il ne s'écarte guère du texte original, sa transposition moderne est plutôt une ludique adaptation à l'esprit du temps.
A l'automne 1990, le Gantois René Jacobs (o1946) a été nommé directeur artistique du Théâtre royal de Versailles. Il y est responsable de la programmation des concerts et représentations théâtrales. | |
[pagina 91]
| |
Willem Frederik Hermans (o1921), docteur honoris causa de l'Université d'État de Liége.
René Jacobs s'est acquis une réputation mondiale de ténor, de chef d'orchestre et de musicologue. Sa prédilection va à la période baroque. Grâce à divers enregistrements et concerts, il a réussi à donner un nouveau lustre à la voix de ténor dans la musique baroque. (cf. Septentrion, XVII, no1, 1988, pp. 54-56).
En 1990, est parue chez Gallimard (5, rue Sébastien Bottin, F-75007 Paris) une biographie de la célèbre femme de lettres Marguerite Yourcenar (1903-1987). L'auteur en est Josyane Savigneau qui opta pour le titre Marguerite Yourcenar - L'invention d'une vie. Comme fil d'Ariane tout au long de l'existence de Marguerite Yourcenar on note surtout son aspiration à la liberté et sa grande ténacité. Marguerite Yourcenar descendait par son père d'une famille noble flamande. Durant toute sa vie, elle garda un grand intérêt pour la Flandre, qu'elle introduisit plus d'une fois dans ses livres. C'est ainsi que L'OEuvre au noir se déroule en grande partie en Flandre à l'époque des guerres de religion. Zénon, le personnage principal, y naquit même à Bruges, ville que Marguerite Yourcenar affectionnait tout particulièrement. Dans Archives du Nord, ouvrage autobiographique, sa Flandre française natale joue un grand pôle. Ce qui frappe, ce n'est pas seulement la minutieuse analyse, le sens du détail et la solide structure mais aussi l'époustouflante imagination et la prédilection pour de pittoresques anecdotes (cf. Septentrion, XIV, no1, 1985, pp. 33-37).
Le 24 novembre 1990, l'écrivain néerlandais Willem Frederik Hermans (o1921) a été élevé à la dignité de docteur honoris causa de l'Université d'État de Liège pour sa grande érudition, sa maîtrise linguistique et la précision de son style. Willem Frederik Hermans compte parmi les plus importants prosateurs néerlandais contemporains. Il s'est en outre fait un nom comme polémiste et essayiste. Il a également publié sporadiquement poésie et pièces de théâtre. Il habite Paris depuis 1973.
Depuis octobre 1990 paraît en Wallonie Anderzijds (D'autre part). Cette publication intégralement néerlandophone est un bulletin d'information périodique du gouvernement wallon qui présente aux Flamands la partie française de la Belgique. L'intérêt y porte surtout sui l'actualité. On y aborde divers thèmes politiques, socioéconomiques et communautaires (adresse de la rédaction: rue du Fer 42, B-5000 Namur).
Ces dernières années on manifeste en France un grand intérêt à l'écrivain de la Renaissanie Joost vanden Vondel (1587-1679), sou- | |
[pagina 92]
| |
vent considéré comme l'écrivain le plus important de la littérature néerlandaise. Particulièrement passionnant, entre autres, l'article de Walter Thys (o1924), ex-professeur de néerlandais à l'université de Lille (paru dans les Actes du XXe Congrès de l'Association Internationale de Littérature Comparée, Munich, 1988, pp. 300-305). Thys y brosse un aperçu historique de l'étude de Vondel et des diverses traductions, dont certaines en français (cf. Septentrion, XVI, no2, 1987, pp. 3-6).
A l'automne 1990, l'écrivain flamand Hugo Claus (o1929) et l'acteur néerlandais Tom Hoffman ont tous deux obtenu un prix au festival cinématographique de Genève. Hugo Claus fut couronné meilleur metteur en scène pour son film Het Sacrament, adaptation de son propre roman Omtrent Deedee (A propos de Deedee). Tom Hoffman reçut l'oscar du meilleur acteur pour son rôle de protagoniste dans De avonden (Les soirs), adaptation cinématographique de l'ouvrage du même nom publié par l'écrivain néerlandais Gerard Reve (o1923).
Les Éditions La Longue Vue (chaussée de Waterloo 363B, B-1060 Bruxelles) ont publié Le perroquet et autres nouvelles de l'écrivain flamand Gilbert Grauws (o1953). La version originale s'intitulait De papegaaieschommel (La balançoire à perroquets). Les traducteurs en sont Colette Toussaint et Xavier Hanotte. Dans chacun des septs récits l'auteur se livre à une cinglante analyse de sévices, de souffrances physiques ou de désarroi moral.
Le 14 novembre 1990 décédait l'écrivain néerlandais K.L. Poll (o1927). Il était surtout célèbre comme rédacteur en chef du fort prisé Cultureel Supplement du journal de qualité NRC-Handelsblad. Poll dirigea cette annexe hebdomadaire pendant vingt ans. Au cours de cette même période, il fut aussi l'unique rédacteur du Hollands Maandblad (Mensuel hollandais) qu'il avait lui-même fondé. Outre nombre d'essais, Poll publia des oeuvres en prose et de la poésie.
Fin novembre 1990, deux films belges ont remporté un prix au Festival international du film d'art organisé à Paris par l'UNESCO. Van Eyck: het mysterie Schilderkunst (Van Eyck: la peinture mystère) du peintre Harold van de Perre (o1937) obtint le prix du meilleur film d'art pédagogique. Ce documentaire télévisé est une analyse de l'Agneau mystique du primitif flamand Jan van Eyck (?-1441). Luc de Heusch (o1927) obtint le grand prix de mise en scène. Son film Je suis fou, je suis sot, je suis méchant est une évocation artistique de la vie et de l'oeuvre du peintre James Ensor (1860-1949).
Le 22 novembre 1990 fut institué officiellement à l'Université catholique de Louvain le prix Roger Henrard, décerné tous les trois ans au meilleur mémoire de licence de littérature néerlandaise présenté dans ses murs. L'initiative en revient au Département d'études germaniques en hommage au professeur Roger Henrard (o1921), lequel y occupa la chaire de littérature néerlandaise de 1966 à 1986. Le prix fut attribué à Christian Aernout pour son mémoire intitulé De problematiek van de literaire genres. Het geval van Hugo Claus' ‘Jessica’ (La problématique des genres littéraires. Le cas de la Jessica d'Hugo Claus).
Le 25 novembre 1990, le journaliste flamand Geert van Istendael (o1947) a reçu le prix Dirk Martens du meilleur essai. Cette distinction est attribuée chaque année par la ville d'Alost. Geert van Istendael obtenait ce prix pour son livre Het Belgisch labyrint (Le labyrinthe belge, paru chez De Arbeiderspers, Singel 262, NL-Amsterdam), où il brosse un tableau passionnant et critique de la vie politique, communautaire et culturelle de la Belgique (cf. Septentrion, XVIII, no4,1989, pp. 75-76).
Fin novembre 1990, les professeurs Jozef Schell (o1935) et Marc van Montagu (o1933) ont reçu le prix Leopold Mayer, décerné par l'Académie des sciences française. Tous deux travaillent au Laboratoire de génétique de l'Université d'État de Gand. Ils se sont acquis une réputation internationale par leur oeuvre de pionnier dans le domaine des manipulations génétiques de plantes.
L'Institut néerlandais de Paris (121, rue de Lille, F-75007 Paris) a organisé, le 10 décembre 1990, une soirée-débat consacrée à la vie et à l'oeuvre de l'écrivain néerlandais Belle van Zuylen, plus connue dans la francophonie sous le nom d'Isabelle de Charrière (1740-1805). Simone Dubois et Isabelle Vissière y parlèrent. Simone Dubois a publié, en collaboration avec son mari Pierre Dubois, les OEuvres complètes d'Isabelle de Charrière (1979-1984). Ils préparent tous deux une nouvelle biographie. Isabelle Visière est maître de conférences à l'université d'Aix-en-Provence. Elle a publié en 1988 Isabelle de Charrière, une aristocrate révolutioinaire. La soirée était présidée par Johanna Stouten, professeur de langue et de littérature néerlandaises à la Sorbonne Paris-IV (cf. Septentrion V, no1, 1976, pp. 18-29, IX, no2, 1980, pp. 93-94, XVI no4, 1987, pp. 31-34 et XIX, no4, 1990, pp 3-7).
Depuis la fin de 1990, les Pays-Bas comptent plus de 15 millions d'habitants, soit quelque 440 au kilomètre carré, ce qui fait des Pays-Bas, après le Bangladesh, le pays le plus densément peuplé du monde. Ces dernières décennies, la population y a crû très rapidement. En 1945, les Pays-Bas en comptaient encore que 9 millions d'habitants.
Jusqu'au 28 janvier 1991, le Musée des Beaux-Arts de Lille a organisé une exposition intitulée L'Europe de la faïence, XVIIe et XVIIIe siècles. | |
[pagina 93]
| |
On pouvait y admirer plus de 300 oeuvres d'art, dont bon nombre venues des Pays-Bas et de Belgique. Une attention particulière y était accordée à la faïence bleue de Delft, mondialement réputée, et à la faïencerie bruxelloise du XVIIe siècle.
Jusqu'à fin février 1991 s'est tenue à la National Gallery of Art de Washington une rétrospective de l'oeuvre du peintre flamand Antoon van Dyck (1599-1641), à l'occasion du 350e anniversaire de sa mort. Antoon van Dyck fut d'abord élève de Pieter-Paul Rubens. Suite à un long séjour en Italie, il y subit aussi la forte influence de l'école vénitienne, notamment du Titien. Van Dyck résida également bien longtemps en Angleterre. A compter de 1632, il y fut peintre de cour du roi Charles Ier. Van Dyck acquit une renommée internationale par ses nombreux portraits réussis, notamment de sommités de la noblesse, qui frappent par leur attitude souvent vivante et gracieuse. Ses représentations d'enfants manifestent plus d'une fois une rare beauté.
Jusqu'en mars 1991, le Musée d'Orsay (Paris) présente ses acquisitions des sept dernières années. L'exposition s'intitule De Manet à Matisse. Parmi les nouvelles oeuvres à voir on trouve notamment un paysage de l'impressionniste néerlandais Georges Hendrik Breitner (1857-1923) et un tableau de pêche des débuts de Piet Mondriaan (1872-1944). On peut aussi y admirer quelques meubles Art Nouveau pleins de style, dus à l'architecte flamand Henri van de Velde (1863-1957).
Le 8 février 1991 Ed Craanen (o1947) a été nommé directeur de l'Institut néerlandais (121, rue de Lille, F-75007 Paris). Ed Craanen remplit depuis septembre 1989 les fonctions de conseiller auprès de l'Ambassade des Pays-Bas à Paris.
Le château d'Alden Biesen, situé dans la commune de Bilzen (Limbourg belge) a reçu en 1990 le prix Europa Nostra et l'‘American Express Award’. Les deux distinctions sont accordées par l'organisation de coordination Europa Nostra qui se dépense pour la préservation du patrimoine culturel. Le château était au départ une commanderie rurale de l'Ordre germanique et sert maintenant de centre moderne de culture et de congrès. ■
|
|