Septentrion. Jaargang 18
(1989)– [tijdschrift] Septentrion– Auteursrechtelijk beschermdActuellesAu milieu du mois de mars 1989 paraissait De zwaardvis (L'espadon), une nouvelle de l'auteur flamand Hugo Claus (o1929). Cette publication servait de cadeau à la Boekenweek (semaine du livre), une grandiose campagne annuelle en faveur du livre qui a lieu dans tous les Pays-Bas. Dès le mois de mai 1989 sortait (aux Editions de Fallois - L'Age d'Homme - 22, rue de la Boétie, F-75008 Paris / 10, rue de Genève, Ch 1000 Lausanne) la traduction française L'Espadon. Le traducteur en est Alain van Crugten, qui a également traduit le bestseller de Claus Het verdriet van België (Le chagrin des Belges).
Le 11 mai 1989 décédait à l'âge de 69 ans Karel Geirlandt. Inspirateur et organisateur d'expositions modèles et publiciste influent, l'avocat gantois Karel Geirlandt a joué un rôle particulièrement stimulant dans le monde de l'art contemporain belge. En hommage à Geirlandt, le Museum voor Hedendaagse Kunst (Musée d'art contemporain) de Gand a exposé un choix de toiles du peintre abstrait bruxellois Antoine Mortier (o1908). Des années durant, Karel Geirlandt s'était dépensé pour pouvoir organiser lui-même une exposition consacrée à Mortier. La monographie sur l'oeuvre de Mortier qui sert de guide à l'éxposition s'enrichit d'un ample chapitre encore rédigé par Geirlandt.
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Depuis le printemps 1989 sont parues aux Editions anversoises Dedalus (Transvaalstraat 8, B-2600 Anvers) deux traductions néerlandaises de l'oeuvre d'Emile Verhaeren (1855-1916) et de Guy Vaes (o1927), tous deux représentants du groupe assez important d'auteurs flamands francophones. De Verhaeren qui se fit surtout un nom par sa poésie, on a traduit une serie de nouvelles moins connues sous le titre Herberg De goede dood (Auberge La bonne mort). Quelques-uns de ces récits évoquent une atmosphère étrange, parfois même passablement morbide. De l'Anversois Guy Vaes, on a publié Eindeloze zondag in oktober qui s'intitulait Octobre long dimanche dans la version originale. C'est le premier roman de Vaes. Il parut pour la première fois en 1956.
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Du 26 juin au 1er juillet 1989, s'est tenue à Amsterdam la treizième Internationale Conferentie voor de Geschiedenis van de Cartografie (Conférence internationale pour l'histoire de la cartographie). Jusqu'en décembre 1989, ce rassemblement a donné lieu à quatre expositions, trois à Amsterdam et une à La Haye. Au Scheepvaartmuseum (Musée de la navigation) d'Amsterdam, on a surtout exposé des cartes marines. Le cabinet des estampes du Rijksmuseum (Musée national) s'est plutôt penché sur la cartographie en tant qu'expression artistique. Au Historisch | |
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Museum (Musée historique), toujours à Amsterdam, on s'est essentiellement intéressé aux imprimeries du xixe siècle qui se consacraient aux cartes et aux atlas. L'exposition de La Haye a eu lieu au Museon. Les cartes qu'on a pu y voir ne sont pas imprimées, mais dessinées et coloriées à la main. Toutes ces représentations proviennent de la vaste collection de Bodel Nijenhuis (1797-1872), un juriste-éditeur amstellodamois passionné de livres et de cartes. ● Aux éditions néerlandaises De Bezige Bij (Van Mierveldstraat 1, boîte postale 5184, NL-1007 AD Amsterdam) vient de paraître, en août 1989, Au Pair, le dernier roman de Willem Frederik Hermans (o1921). Depuis la fin des années cinquante, Hermans a pris rang parmi les auteurs les plus célèbres des Pays-Bas. En 1973, il s'est fixé à Paris où il a habité sans interruption depuis. Aussi n'est-ce point un hasard si le récit de Au Pair se déroule pour une bonne part à Paris. Dans son roman, Hermans raconte les mésaventures d'une jeune Néerlandaise qui essaie en vain de se construire une existence prometteuse dans la capitale française. ● Depuis le début de l'année scolaire 1989-1990, les écoliers et étudiants francophones disposent d'une nouvelle brochure sur les Pays-Bas et la Flandre, intitulée Noord en Zuid in de kijker (Le Nord et le Sud dans le collimateur). L'opuscule, paru aux éditions De Boeck-Wesmael (avenue Louise 203/1, B-1050 Bruxelles), est de la main de Jean-Luc Leterme. L'auteur s'intéresse en particulier aux aspects touristiques, à la vie politique, à la mentalité, à la langue, aux médias et à la peinture. Outre les ressemblances, il évoque souvent les différences entre Pays-Bas et Flandre. Ce faisant il nous gêne parfois par quelques caractérisations par trop générales. La brochure est rédigée en néerlandais. Ainsi s'adresse-t-elle plutôt à des lecteurs qui possèdent la langue. ●
Partie du monument ‘Début de la science hollandaise’ à Tokyo.
Le 26 septembre 1989 s'ouvrait officiellement Europalia, l'événement culturel le plus prestigieux de Belgique. Il s'agit d'une impressionnante série d'expositions et d'autres activités culturelles, organisées pendant quelques mois dans divers musées et centres culturels belges. On s'y intéresse toujours au patrimoine culturel et au dynamisme artistique actuel d'un pays bien déterminé. Cette fois, c'était le tour du Japon. Entre le Japon et les néerlandophones existe depuis des siècles une relation tout à fait particulière. Les Pays-Bas sont en effet le seul pays européen avec lequel les Japonais aient entretenu des contacts quasiment ininterrompus pendant quatre cents ans. Au début du dix-neuvième siècle, le néerlandais était la première langue européenne à être apprise par les Japonais. Le néerlandais et la culture néerlandaise étaient leur miroir de l'Europe. Cet intérêt pour le néerlandais conduirait en 1959 à la fondation du monument ‘Début de la science hollandaise’ à Tokyo. Seize années plus tard fut créé le Japan-Nederland Instituut (Institut nippo-néerlandais) de Tokyo. Cette fondation s'intéresse surtout à l'histoire des relations néerlando-nipponnes et à la peinture néerlandaise. Voir i. van daalen, Het Japan-Nederland Instituut. Een moderne voortzetting van een eeuwenoude traditie, dans Ons Erfdeel, xxix, no 1, 1986, pp. 57-62. Fin septembre 1989 se déroula pour la neuvième fois le grand festival cinématographique intitulé De Nederlandse Filmdagen (Les journées néerlandaises du cinéma), consacré essentiellement cette fois aux prestations néerlandaises à l'étranger. Ce choix était influencé par l'intérêt croissant porté aux Etats-Unis à l'oeuvre de metteurs en scène, acteurs et cinéastes néerlandais. C'est en 1986 que l'intérêt américain se manifesta nettement pour la première fois. Cette année-là, le metteur en scène néerlandais Fons Rademakers remporta un Oscar pour son film tiré du roman à succès d'Harry Mulisch De Aanslag (L'Attentat). ● Patricia Carson a fait paraître en septembre 1989 Flanders in creative contrasts (La Flandre aux créatifs contrastes, Fonds David, Blijde Inkomststraat 78-81, B-3000 Leuven). Cette historienne anglaise, qui habite depuis plus de trente ans déjà dans la région de Gand, s'est acquis une solide renommée grâce à quelques études historiques très lues. Dès 1969, elle publiait The fair Face of Flanders, également traduit en français sous le titre de Miroir de la Flandre. Les oeuvres de Patricia Carson sont des analyses critiques de l'histoire flamande et de ce qu'il est convenu d'appeler la spécificité flamande. En dépit de la com- | |
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plexité parfois bien grande de la matière, elle use le plus souvent d'un style alerte de romancière qui lui permet d'atteindre un public étonnamment large. ● En septembre 1989, est paru aux éditions bruxelloises De Boeck-Wesmael (avenue Louise 203/1 B-1050 Bruxelles) une Grammatica Nederlands (Grammaire du néerlandais). L'auteur, Gerda Sonck, enseigne le néerlandais à l'Université libre de Bruxelles. Dans sa grammaire, elle ne s'intéresse qu'à la syntaxe et ne traite ni de la phonétique ni de la morphologie. Elle met l'accent sur les difficultés spécifiques rencontrées par des francophones, comme l'ordre des mots, la négation et l'emploi des temps. L'ouvrage vise un public le plus large possible. ● Depuis septembre 1989, l'écrivain néerlandais Rudy Kousbroek (o1929), après un long séjour à Paris, habite à nouveau
(Photo Hans Aarsman.)
aux Pays-Bas. Kousbroek se fixa très jeune à Paris où il passa une partie de sa période estudiantine. Au début des années 1950, il se fit un nom comme précurseur de la poésie expérimentale aux Pays-Bas. Par la suite, Kousbroek, mathématicien et naturaliste de formation, fut surtout célèbre comme auteur d'essais rationalistes. Il y traitait des sujets les plus divers, en particulier en rapport avec la politique, la science, la culture, l'orthographe et la magie. ● Les éditions néerlandaises Fragment (Conraadstraat 23, NL-1018 NE Amsterdam viennent de sortir en septembre 1989 un album intitulé Hollandse taferelen (Tableaux hollandais) qui nous propose une quarantaine de photos consacrées à la vie aux Pays-Bas. Les photos ont été prises par Hans Aarsman qui, une année durant, a sillonné les Pays-Bas, en quête d'images et d'événements intéressants, mettant toutefois l'accent sur le quotidien et non sur le spectaculaire. Ses photos ont d'abord paru dans le quotidien néerlandais Trouw (Fidélité) et ont été exposées au Stedelijk Museum (Musée municipal) d'Amsterdam au cours des mois de décembre 1988 et de janvier 1989. ● Dans la Zandstraat (rue des Sables) à Bruxelles, a eu lieu, le 3 octobre 1989, l'ouverture solennelle du Belgische Centrum van het Beeldverhaal (Centre belge de la bande dessinée). Le nouveau centre occupe un immeuble restauré des anciens Magasins Waucquez, conçu par le célèbre architecte Art Nouveau Victor Horta (1861-1947). Le visiteur y trouve notamment une exposition permanente des dessinateurs belges de bandes dessinées, une importante bibliothèque et une librairie spécialisée. Ce ‘complexe de la bande dessinée’, unique au monde, est une nouvelle preuve du grand succès de la bande dessinée belge. | |
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En 1989, le Nederlands Dans Theater (La troupe de danse néerlandaise) fête ses trente ans d'existence. Cet anniversaire a été entre autres fêté par une série de représentations données début octobre 1989 au Théâtre de la Ville à Paris. Le Nederlands Dans Theater pratique un ballet classique de grande classe. On a déjà pu plusieurs fois l'admirer à Paris. ● Le regretté Georges Simenon (1903-1989) avait comme chacun sait des liens très intimes avec la Belgique. Il n'a jamais voulu renoncer à sa nationalité belge. Il adorait de surcroît faire allusion à sa ville natale de Liège. Pour la Flandre aussi Simenon avait une certaine affinité. Un de ses romans les plus célèbres se déroule dans une petite ville de Flandre-Occidentale (Le bourgmestre de Furnes). Il y a d'ailleurs encore d'autres exemples ainsi La maison du canal ou un roman au titre significatif comme Chez les Flamands. Ainsi peut-on dire que la Flandre est également bien présente dans l'oeuvre de ce grand écrivain. ● Cette année on a commémoré en de nombreux lieux le centième anniversaire de la naissance de Frans Masereel (1889-1972). Masereel s'est acquis une réputation mondiale par ses nombreuses gravures sur bois dont beaucoup, par leur dénonciation de l'abus de pouvoir et de l'oppression, manifestent des préoccupations sociales. Il illustra également des romans, notamment de M. Maeterlinck, d'E. Verhaeren et d'E. Zola. La célébrité de Masereel ne se limita pas à l'Europe mais fut très grande jusqu'en Chine où fut créée dans les années 1930 une véritable ‘Ecole-Masereel’. Les événements politiques de 1989 confèrent à nouveau à bien des oeuvres de cette école une actualité exceptionnelle. ● Selon les chiffres officiels, les Pays-Bas peuvent se réjouir d'avoir la plus grande ‘densité de musées’ du monde. Le pays compte en effet plus de huit cents musées, chiffre pour le moins impressionnant. Tout aussi réjouissant, le nombre des visiteurs! L'année passée les musées néerlandais ont attiré quelque vingt millions de personnes. A titre de comparaison: en 1950, les visiteurs n'étaient encore que deux millions six! ● A Amstelveen (un faubourg d'Amsterdam) on travaille à la construction d'un nouveau complexe de musées et de magasins intitulé Mondaine Plein 1990 (place Mondaine 1990). Une des parties les plus intéressantes de ce complexe en construction sera le nouveau Museum voor Moderne Kunst (Musée d'art moderne), lequel abritera deux importantes collections du groupe Cobra. A côté, on y trouvera entre autres un centre culturel, une école de musique, une bibliothèque et des locaux pour une université populaire. |
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