Poésie flamande contemporaine
Convaincue qu'ils ‘méritent d'être mieux connus en dehors de leur propre région linguistique’, la revue π(PI) consacre un double numéro (no 3-4, 1988) à quelques poètes belges de langue néerlandaise, française et allemande. Côté flamand, on trouve des poèmes de Gwij Mandelinck (traduits en allemand), de Leonard Nolens, Hedwig Speliers et Stefaan van den Bremt (traduits en français).
Abordant, dans un article pénétrant (pp. 47-64), le problème de ‘l'identité’ de la poésie flamande contemporaine, Eugène Van Itterbeek, rédacteur en chef de la revue et maître d'oeuvre du dossier, distingue deux groupes de poètes: d'une part les ‘traditionalistes’ tels que Hubert van Herreweghen, Dirk Christiaens et Koen Stassijns, qui restent profondément ancrés en Flandre; d'autre part, ceux qui, s'éloignant de plus en plus de leur ‘pays d'origine’, cherchent à se rapprocher des Pays-Bas (où certains, comme par exemple Geert van Istendael et Leonard Nolens, se font d'ailleurs éditer).
Signalons aussi, dans le même article, les pages consacrées à l'analyse du monde poétique de Claude van de Berge, ‘si universel dans ses ambitions poétiques’ qu'il s'avère difficile de lui attribuer une quelconque identité flamande, phénomène qu'on observe également chez la nouvelle génération de poètes (notamment chez Dirk van Bastelaere, Erik Spinoy, Charles Ducal et Bernard Dewulf). A en croire Van Itterbeek, à l'heure où, à l'instar de tant d'autres pays, la Flandre éprouve de plus en plus de difficultés à préserver son identité propre face à la mondialisation de la culture, on aurait tort de trop s'en étonner.
Urbain Dewaele
π(PI), Trimestrieel Tijdschrift voor Poëzie (Revue trimestrielle de poésie), Blijde Inkomststraat 9, B-3000 Leuven.