H. van der Noot (Gravure coloriée d'A. Clement) (Collections M.R.A., Bruxelles).
que des Pays-Bas). Vander Noot prit contact avec les Prussiens, le Royaume-Uni et la République pour appuyer son plan de rattacher les Pays-Bas du sud à la République et de rétablir ainsi l'unité des Pays-Bas, brisée au
xvie siècle. Les démocrates restèrent dans le pays, fondèrent une société secrète nommée ‘Pro Aris et Focis’ et complotèrent contre Joseph II. Aidés financièrement par les grandes abbayes, les démocrates créèrent, d'abord dans la principauté épiscopale de Liège et plus tard dans la République, un corps de volontaires placé sous le commandement du général J. Vander Meersch. Cette petite armée à peine exercée et mal équipée fit irruption dans le pays le 24 octobre 1789. Le bonheur souriait aux Patriotes: l'Autriche était empêtrée dans une guerre contre les Turcs et la puissance numérique de leurs troupes d'occupation était insuffisante. En outre, les soldats autochtones désertèrent. Une paire de semaines suffirent à libérer le pays des Autrichiens qui se retirèrent dans la forteresse de Luxembourg.
La République des États Belgiques Unis proclamée le 11 janvier 1790 était un État fédéral dont seules la défense nationale et les relations extérieures étaient confiées à un congrès communautaire, composé de délégués des États. L'avocat Vander Noot et le chanoine P. Van Eupen y remplissaient les rôles de ministre et de secrétaire d'État du nouvel État. C'est en vain qu'ils essayèrent d'extorquer de la Prusse, du Royaume-Uni et de la République des Pays-Bas des garanties susceptibles de les protéger contre une prévisible attaque de l'Autriche.
Dans une première impulsion spontanée, on supprima toutes les institutions administratives et ecclésiastiques ‘autrichiennes’. Quand les démocrates voulurent aller plus loin en Brabant et démocratiser la composition des États, on en vint à une rupture avec les traditionalistes (Étatistes). En mars 1790, tous les meneurs démocrates furent contraints de fuir Bruxelles. Beaucoup comme Verlooy et Vonck aboutirent en France. En Brabant, le pouvoir était maintenant tout entier entre les mains des traditionalistes.
Dans les autres principautés, la révolution ne suivit pas forcément le même cours. Dans la capitale de la Flandre, Gand, l'introduction du suffrage universel masculin permit pour la première fois l'élection démocratique de la municipalité. Mais dans cette même Flandre, les fermiers de la région d'Oudenaarde se soulevèrent contre la révolution. Ils exigeaient la suppression immédiate de la dîme et déclaraient vouloir le retour de l'empereur. Celui-ci comptait encore des partisans dans la classe ouvrière des villes flamandes et parmi un certain nombre d'intellectuels pénétrés de l'esprit des ‘Lumières’. Ces derniers étaient très proches des démocrates.
Le sort de la jeune république fut scellé le 27 juillet 1790 quand la Triple Alliance