Septentrion. Jaargang 15
(1986)– [tijdschrift] Septentrion– Auteursrechtelijk beschermd
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Forissier: ‘Lumière du soir dans le port d'Amsterdam’, 1978.
métier, montée à Paris, études et premiers succès. Doté d'une ‘palette d'avant l'impressionnisme’ et manifestant la ‘volonté de transgresser les règles de la mode’, Forissier apporte un ‘témoignage vivant de la continuité en art’ dans une ‘intransigeante fidélité à la nature’. L'auteur s'attarde volontiers sur ‘l'exaltation du dépaysement’ et la ‘véritable fascination’ que Forissier subit en 1951-1952 en découvrant les Pays-Bas, et plus particulièrement Amsterdam. Peintre visiblement attiré par l'eau, ‘Il s'installe dans le silence de la lumière d'Amsterdam. Il jongle avec les gris multicolores, avec la brique brunâtre des façades et leur ombre bleuie par les eaux. Il note le contraste entre l'eau qui reflète et le ciel qui dissout le mât des navires et le clocher des églises, il répartit sur sa palette la rosée de l'aurore et le plafond menaçant du soir, il réduit la terre ferme à une ligne d'horizon, ourlet d'une eau tissée en fils d'acier. Forissier ne voit cependant pas une Hollande froide et humide, un Amstel paresseux dans un décor de quais sévères. Au contraire, la mélancolie de ses paysages de ville et de port, loin d'être accablante, dégage un sourire de complicité: voilà ta ville, Amsterdam, telle que je la vois, telle que je sais qu'elle est dans son écrin de lumière, offerte comme un être désiré. Forissier peint une atmosphère de canal, de quai, de port avec une autonomie du regard qui nous permet, à nous, spectateurs, d'accompagner le peintre dans son examen, de partager sa sensibilité, son émotion’. Amsterdam, souvent retrouvée, a ‘préfacé en quelque sorte l'oeuvre de Forissier, cette porte d'accès à la poésie du Nord’. D'autres horizons d'une douzaine de pays et, depuis 1981, le paysage sculptural de New York, avec ‘des échappées aux couleurs de Hollande, avec des contrastes à la Rembrandt’, ont ensuite enrichi l'oeuvre picturale considérable de ce paysagiste accompli. De Gorter évoque avec affinité et sympathie l'odyssée et la vision artistique de ce ‘peintre par essence traditionnel’ établi depuis vingt ans à Recloses, en forêt de Fontainebleau: ‘son témoignage attribue aux choses vues une densité spirituelle qui repose essentiellement sur le goût, la foi et le savoir. Religieusement, il colore l'existence des teintes du souvenir, la mémoire visuelle ayant besoin de la couleur pour imposer l'autonomie du regard’. L'ouvrage comporte également une biographie illustrée, un catalogue sommaire, 32 illustrations en couleurs et 20 en noir et blanc, dont une douzaine consacrée à Amsterdam. Willy Devos
sadi de gorter, Forissier, La Bibliothèque des Arts, Paris, 1986, 140 p., 25×26,5. |
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