Théâtre
Le ‘Arkprijs voor het Vrije Woord’ pour Tone Brulin
Le Arkprijs voor het Vrije Woord (prix de l'Arche de la Parole Libre) a été déceré à l'auteur dramatique Tone Brulin. Le jury a déclaré unanimement qu'il couronnait ‘l'inspirateur de l'idée de liberté dans l'art théâtral. Tone Brulin a abordé les thèmes de la puissance et de l'impuissance sous une forme renouvelée. C'est en écrivain, metteur en scène, acteur, mais aussi en créateur de décors et de costumes qu'il a développé son art total. Grâce à son Théâtre du tiers monde, il a en outre démontré que le théâtre possède un langage universel’. C'est la 36e fois que ce prix est décerné, la récompense est purement honorifique. La remise du prix, le 7 mai 1986, est donc un geste symbolique. Le nom du lauréat est gravé sur le socle de l'Arche, statue d'argent qui est la propriété de la Stichting Arkcomité van het Vrije Woord (Fondation du Comité de l'Arche de la Parole Libre) et qui est conservée aux Archives et Musée de la vie culturelle flamande à Anvers.
C'est probablement à l'occasion du dixième anniversaire de sa compagnie de théâtre
Tiedrie que cette distinction échut à Brulin. Sinon, il n'y a aucune raison apparente pour que cela ait lieu cette année. Le jury a voulu de toute évidence témoigner son estime
Tone Brulin (o1926).
pour l'oeuvre tout entière de l'artiste: voilà pourquoi il parle d' ‘art total’. En effet, Brulin a souvent assumé les diverses fonctions dont est constituée une représentation théâtrale: celle d'auteur, de metteur en scène, de décorateur, voire d'interprète.
Tone Brulin (o1926) fit ses débuts comme auteur dramatique avant 1950; plusieurs de ses pièces ont été jouées à l'étranger, notamment Les Chiens (1960) et Maintenant que le village n'existe plus (1955). Il avait déjà publié une vingtaine de textes dramatiques lorsqu'à la fin des années soixante il opta pour le théâtre ‘alittéraire’, manifestement sous l'influence d'Artaud, de Grotowski et du Living Theatre, entre autres. L'année dernière il s'est remis à écrire, mais n'a pour le moment publié aucun texte nouveau.
Entre 1956 et 1975, il parcourut une grande partie du globe, visitant tous les continents. En 1975, il fonda avec l'actrice malaise Siti Fauziah la compagnie Tiedrie (Théâtre du tiers monde en Europe). Ces dix dernières années, il a témoigné dans une douzaine de productions ‘d'une conception globale du monde, fondée sur l'universalité des liens qui unissent tous les hommes, quelles que soient leurs opinions’. Des tournées ont été organisées en Europe, Asie et Amérique centrale. En Europe même, la compagnie a collaboré avec des immigrés. Chaque minorité, selon Bru-