Sciences
Beverwijk, centre spécialisé en greffes de peau
Au débouché du canal de la mer du Nord qui sert d'accès à Amsterdam, on peut voir les hauts fourneaux d'IJmuiden. Sous les fumées de l'usine sidérurgique se dresse l'hôpital de la Croix-Rouge de Beverwijk, spécialisé dans le traitement des brûlures. Rares sont ceux, aux Pays-Bas, qui établissent entre les deux une corrélation. Autrefois, on avait coutume d'y amener, entre autres, des ouvriers victimes de brûlures dues aux projections d'acier en fusion. Devant la fréquence de tels accidents, les médecins ont fini par se spécialiser dans le traitement des brûlures. Maintenant, on vient du monde entier à Beverwijk pour y étudier les procédés de guérison mis en oeuvre et particulièrement les greffes cutanées.
La peau n'a pas seulement une fonction protectrice, elle empêche également la perte en protides et en liquides organiques. Même lorsque l'étendue de la brûlure n'atteint que 10% de la surface corporelle, elle met en péril des organes tels que les reins ou les voies respiratoires. A Beverwijk, on faisait jadis appel à une thérapeutique traditionnelle. Mais bientôt on décida de recourir au prélèvement sur la partie saine du corps d'un greffon de peau et à son implantation sur la partie lésée. (Pareille méthode était déjà en usage aux Pays-Bas pour le remplacement d'une peau gelée).
A mesure que le centre spécialisé de Beverwijk étendait sa renommée, le nombre d'admissions augmentait et on prit la décision de stocker les greffons de peau provenant de donneurs. A Beverwijk fut mis au point une sorte de rabot électrique pour prélever la peau sur un cadavre. Une soixantaine de donneurs, par adjonction d'un codicille, se sont fait connaître dans le pays, nombre trop restreint pour répondre aux besoins. C'est toutefois à Beverwijk que la plus importante banque de peau du monde a été organisée. C'est ainsi qu'il a fallu résoudre, entre autres, le problème de la conservation des greffons. Au début, on gardait la peau dans un composé d'azote à -180° C, procédé plutôt aléatoire. Ces dernières années, on utilise une solution de glycérol à 100%, l'avantage de cette dernière méthode étant de garantir une meilleure régénération.
A Beverwijk s'est développée en outre une méthode qui consiste à étirer et à perforer les lambeaux de peau d'un donneur, cette ‘résille’ étant ensuite suturée sur la ou les plaies cutanées.
Des recherches sont actuellement en cours, en collaboration avec l'Akademisch Ziekenhuis (le C.H.U.) de Leyde, sur les techniques de culture de peau: un fragment de peau, prélevé par exem-