Septentrion. Jaargang 13

Les Auvergnats aux Pays-Bas

Dans le Cahier de l'Association, inclus dans le numéro 3/1983 de Septentrion, nous vous avions entretenus des travaux d'un groupe de recherches sur l'émigration des Auvergnats en Hollande et en Belgique. M.N.C. Balkenende, éminent universitaire néerlandais, avait servi de correspondant aux chercheurs auvergnats - plus exactement aux chercheuses (Mmes Coupas et Meynial) - en retrouvant sur place les descendants de ces émigrés.

Un pas de plus vient d'être franchi. Ces Néerlandais de souche auvergnate ont décidé de se rassembler dans une association ‘Vrienden van Auvergne’ (Amis de l'Auvergne) dont l'assemblée constitutive se tiendra aux Pays-Bas le 27 octobre. A l'issue de cette assemblée, un lunch réunira les adhérents autour d'une table garnie de produits d'Auvergne; enfin, le Professeur E. den Tex, qui possède une résidence secondaire dans le Haut Vivarais et a dirigé plusieurs stages en France pour des Hollandais, étudiants en géologie, fera une conférence sur le volcanisme dans le Massif Central. Les fondateurs de ‘Vrienden van Auvergne’ souhaitent qu'il leur soit possible à chaque réunion d'avoir ainsi un conférencier évoquant un aspect de l'ancienne patrie de leurs adhérents.

Cette information, qui semble de peu d'importance, apparaît à France-Hollande comme capitale en ce sens qu'elle ouvre une voie à suivre dans notre effort pour une compréhension mutuelle plus complète. Ne faut-il pas réserver une place de choix à ces recherches sur les migrations qui révèlent des liens de sang dont le souvenir s'était perdu entre Français et Néerlandais? Le Secrétaire de ‘Vrienden van Auvergne’, M. Paul Weesie, est, en réalité, en dépit de l'altération phonétique et orthographique depuis deux siècles, l'un de ces Veyssier ou

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Vayssier qui pullulent dans le Cantal et dont beaucoup sont ses lointains cousins!

Si l'on songe que cette émigration auvergnate n'avait concerné qu'environ deux cents personnes pour tout le département du Cantal entre 1796 et 1806, combien fructueuses pourraient être les découvertes qui résulteraient d'une étude sur les mouvements migratoires à partir de régions françaises tournées vers le nord de l'Europe. Et cela, sans parler de l'immense mouvement résultant de la révocation de l'Edit de Nantes auquel nos Cahiers consacreront les pages qu'il mérite.

Une fois de plus, France-Hollande se déclare prête à seconder, dans la mesure de ses moyens, les initiatives qui pourraient être prises dans diverses provinces afin de retrouver et de resserrer des liens que le passé a tissés et qui, presque enfouis dans l'inconscient de nos peuples, sont néanmoins la trame qui fait si forte notre ardeur à nous connaître, - à nous reconnaître-.

l.h.i.