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Le Musée des Lettres et Centre de Documentation néerlandais
Le Musée des Lettres et Centre de Documentation néerlandais (Nederlands Letterkundig Museum en Documentatiecentrum), fondé en 1953, est, comme son nom l'indique, un musée national des Lettres. Il s'efforce de rassembler des documents littéraires provenant d'auteurs néerlandais ou les concernant et, le cas échéant, de les exposer. Le terme ‘documents’ est pris dans son sens le plus large: manuscrits, correspondance, portraits, photos, comptes rendus, livres dédicacés, etc., appartiennent au domaine de collecte, pour autant du moins qu'ils aient quelque rapport avec la littérature néerlandaise postérieure au milieu du xviiie siècle.
Depuis sa fondation, le Musée est établi à La Haye; de 1967 à 1982, il y occupait un bel immeuble du xviiie siècle, 11, Juffrouw Idastraat (rue Mademoiselle Ida); au mois d'août de 1982, il a été transféré dans le nouveau complexe de la Bibliothèque royale (Koninklijke Bibliotheek) près de la Gare Centrale. Cette nouvelle implantation n'offre pas seulement au Musée la possibilité de conserver de façon optimale les documents qui lui sont confiés, elle lui permet aussi d'organiser pour la première fois, dans les quelque 1000 m2 disponibles à cet effet, une exposition permanente qui fournit un panorama illustré de la littérature néerlandaise postérieure à 1750. Cette exposition s'ouvrira au printemps 1985. Jusqu'à maintenant, le manque de place dans son immeuble propre permettait seulement d'organiser des expositions temporaires, la plupart du temps trois ou quatre par an.
Depuis 1983, le Musée héberge le Bureau Basisvoorziening Tekstedities (bureau d'approvisionnement d'éditions de textes) qui a pour mission d'élaborer les éditions historico-critiques de l'oeuvre de nos écrivains les plus importants.
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Historique.
En 1923, l'archiviste de la ville de La Haye en fonction à l'époque, le Docteur W. Moll, conçut le dessein d'aménager dans ses archives une collection littéraire. Grâce à une active politique d'acquisitions, le succès ne bouda certes pas son entreprise: trente ans plus tard, sa collection comportait 360 boîtes remplies de documents sur quelque 1500 auteurs, parmi lesquels des manuscrits et des lettres de Marcellus Emants, de Willem Kloos et de Louis Couperus, trois des plus éminents auteurs des environs du changement de siècle. En 1954, la ville de La Haye céda cette collection en dépôt permanent à la Stichting Nederlands Letterkundig Museum en Documentatiecentrum (Fondation du Musée des Lettres et du Centre de Documentation néerlandais), dépôt qui constitua une solide base de départ pour un élargissement ultérieur de la collection, laquelle compte pour l'instant plus de 7500 acquisitions nouvelles (dons, dépôts et achats) qui concernent quelque 5000 auteurs. Jusqu'en 1984, la Fondation était subventionnée par le Ministère du Bien-Etre, de la Santé et de la Culture ainsi que par la ville de La Haye; depuis 1984 uniquement par le ministère.
D'emblée on a voulu donner à la Fondation un caractère national. On ne s'est pas contenté d'ouvrir dès le départ le bureau aux représentants de l'Etat et de la ville de La Haye, on y a également accueilli ceux de la Maatschappij der Nederlandse Letterkunde (Société des Lettres néerlandaises) de la Vereniging van Letterkundigen (Association des Gens de Lettres) et de la Koninklijke Nederlandse Uitgevers Bond (Fédération royale des éditeurs néerlandais). La Koninklijke Bibliotheek (Bibliothèque royale) entretient également des rapports étroits avec le Musée: le bibliothécaire en est le directeur ès qualités.
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La collection.
Le Musée dispose d'un budget d'achat réduit et doit donc subsister grâce à des dons et des dépôts d'auteurs et de leurs proches parents. On peut avancer d'une manière générale que la
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L'ancien Musée des Lettres et Centre de Documentation néerlandais, Juffrouw Idastraat 11, La Haye.
majeure partie, et de très loin, de la collection a été mise et est encore mise gracieusement à la disposition du Musée. Toutefois les Pays-Bas aussi ont vu, ces dernières années, naître un marché pour manuscrits d'hommes de lettres de premier plan: d'importantes successions littéraires ou des parties de celles-ci aboutissent actuellement plus volontiers dans des ventes aux enchères que ce n'était le cas il y a quelques années, ce qui pose au Musée des problèmes financiers, en dépit de l'aide financière apportée incidemment par la Stichting Vrienden van het Letterkundig Museum (Fondation des Amis du Musée des Lettres), par le Ministère du Bien-Etre, de la Santé et de la Culture et par le Prins Bernhard Fonds.
A ce jour, comme je l'ai dit, plus de 7500 acquisitions ont été confiées au Musée. Il n'y a pas que des auteurs néerlandais à être représentés dans notre collection par des manuscrits, on y trouve aussi des auteurs étrangers. C'est ainsi
Musée des Lettres et Centre de Documentation néerlandais, Prinses Irenepad 10, La Haye (Photo: Martijn van Faassen).
que le Musée conserve entre autres, pour m'en tenir aux écrivains français, des lettres de Julien Benda et de Paul Valéry à J. Huizinga, de Léon Blum et de J.K. Huysmans à Arij Prins, d'André Gide et Roger Martin du Gard à Jef Last et d'Emile Zola à Frans Netscher.
Les acquisitions sont d'importance variable: cela va des successions plus ou moins complètes de nos plus grands auteurs, tels Herman Gorter, Willem Kloos, Louis Couperus, Arthur van Schendel, Menno ter Braak, E. du Perron, S. Vestdijk et A. Roland Holst, jusqu'à telle petite lettre mineure d'un auteur mineur à un autre auteur mineur. Le seul critère de sélection appliqué est que la lettre, la photo, le manuscrit ou le tableau doivent se rapporter à un auteur néerlandais postérieur à 1750. Nous entendons par auteur un écrivain qui a fait paraître séparément au moins deux publications. Le Musée est donc ‘omnivore’ et il l'est du fait de son
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objectif: il est en effet destiné à rassembler une documentation centrale concernant la littérature néerlandaise depuis le milieu du xviiie siècle.
Les archives du Musée sont là pour offrir aux historiens de la littérature et aux autres personnes intéressées la possibilité de distinguer, maintenant ou plus tard, la balle du bon grain. Voilà pourquoi nous essayons de gérer avec autant de zèle les héritages de nos plus grands poètes et ceux de la foule d'écrivains qui n'ont jamais atteint les sommets du Parnasse et n'ont peut-être jamais eu cette ambition. Ces derniers aussi sont intéressants pour reconstituer le climat littéraire d'une période donnée. Le fait que ces héritages trouvent de plus en plus souvent leur place dans le Musée est réjouissant. Il est en effet du plus haut intérêt pour les chercheurs et les autres amateurs que la conservation des documents littéraires sur une période donnée se fasse en un lieu central. Cela évite au chercheur investigations, frais de copie et temps perdu en déplacements.
On irait hélas trop loin si l'on affirmait que les héritages littéraires de tous les écrivains néerlandais postérieurs à 1750 reposent au Musée des Lettres. W. Bilderdijk et Multatuli ont leur propre musée à Amsterdam, cependant que les héritages des Tachtigers (école littéraire des années quatre-vingt du siècle précédent) Frederik van Eeden et Albert Verwey sont conservés à la bibliothèque universitaire d'Amsterdam. La Société des Lettres néerlandaises dont la fondation remonte à 1766 et la Bibliothèque royale de La Haye possèdent elles aussi une importante collection de manuscrits qui va jusqu'à des écrivains qu'on peut classer dans notre littérature moderne, à savoir des xviiie et xixe siècles. Il n'y a même pas moins de quarante institutions publiques ou non qui conservent des documents et du matériel iconographique concernant les femmes de lettres Betje Wolff et Aagje Deken, qui publièrent en 1782 notre plus important roman par lettres Sara Burgerhart.
Il est heureux toutefois que le Musée joue de plus en plus, ces dernières décennies, le rôle de dépôt central où peuvent trouver place les héritages d'auteurs du xxe siècle. Peut-être est-ce ici le lieu d'indiquer que les Pays-Bas se trouvent à cet égard dans une position assez unique. L'Allemagne de l'Ouest a son Schiller-National-Museum / Deutsches Literaturarchiv (Musée national Schiller / Archives des lettres allemandes) à Marbach, qui servit de modèle à la création du Musée des Lettres et Centre de Documentation néerlandais; la Flandre possède à Anvers son Archief en Museum voor het Vlaamse Cultuurleven (Archives et Musée de la vie culturelle flamande); mais les autres pays, hormis ceux du bloc de l'Est, ne connaissent pas d'archives nationales des lettres assorties d'un musée.
Nous avons déjà indiqué ci-dessus que le Musée rassemble des documents littéraires postérieurs à 1750, ces termes étant entendus dans leur acception la plus large. En règle générale, les livres n'en font pas partie; ils appartiennent au domaine de collecte de la Bibliothèque royale. Mais il y a quelques exceptions à la règle qui exclut les livres des collections. Le Musée dispose d'une ample collection de revues littéraires, d'un grand nombre de livres qui, du fait de leur dédicace à un ami et collègueauteur, sont devenus des documents et d'ouvrages dotés de projets de couvertures et de jaquettes caractéristiques. Le Musée possède aussi une collection des premières éditions des oeuvres de Louis Couperus et de parts significatives des bibliothèques d'auteurs importants comme Willem Kloos et J. Slauerhoff. Ces
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Portrait du dramaturge Herman Heijermans (1864-1924) par J.H. Speenhoff.
Manuscrit d'un poème de Herman Gorter (1864-1927) de la série ‘Mijn leermeesters’, inséré après sa mort dans le recueil ‘De arbeidersraad’, 1931.
livres ne font pas l'objet de prêts; ils servent exclusivement aux expositions et à des fins bibliographiques.
On ne collectionne pas tant le livre que tout ce qui le précède ou le suit. En vrac: coupures de presse, manuscrits et frappes à la machine (correspondance comprise), épreuves corrigées, annotations, contrats avec les éditeurs, menus de fête, portraits, illustrations de livres, vignettes, effigies, images à légende rimée, enregistrements magnétiques, disques, bandes vidéo et même des objets rares comme la canne de promenade de Herman Gorter, la machine-à-écrire-sans-t de S. Vestdijk et les bottes de Jan Cremer. Il convient de dire que le Musée ne collectionne de telles curiosités qu'avec une grande réticence.
Chaque acquisition est décrite globalement et numérotée dans le registre des acquisitions. Chaque page appartenant à la même acquisition est estampillée au verso avec le même numéro d'acquisition. Puis les documents sont répartis en rubriques (lettres de, lettres à, manuscrits, épreuves, etc.), décrits sur des
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fiches de catalogue et rangés dans la collection de l'auteur qu'ils concernent. L'acquisition n'est donc pas conservée comme dans un dépôt d'archives, mais, pour prendre un exemple, de nouvelles lettres d' E. du Perron sont jointes à la collection du Perron déjà existante. L'avantage évident de cette façon de procéder est que l'amateur trouve groupés tous les documents qui concernent un même auteur et n'a pas besoin de consulter, le cas échéant, des dizaines de collections. Celui qui veut savoir de quelle donation ou de quel dépôt provient un document peut en rechercher le numéro dans le registre des acquisitions afin d'y trouver toutes informations à ce sujet.
Les documents ne font pas l'objet de prêts si ce n'est pour une exposition bien gardée ou, aux bibliothèques universitaires, pour les besoins de publication de textes ou de lettres. C'est ainsi qu'en ce moment une grande partie de la collection Leopold repose à l'Institut de néerlandistique d'Utrecht où le Professeur A.L. Sötemann prépare une édition historico-critique de la poésie de Leopold. Pour un motif du même genre, Nescio se trouve à l'Institut de néerlandistique d'Amsterdam, cependant que le Professeur M. Schenkeveld de l'Université Libre a reçu la disposition momentanée des lettres qu'échangèrent pendant près d'un demi siècle Henriette, Rik et Adriaan Roland Holst.
La consultation de textes non publiés, et a fortiori leur publication, sont entourés des précautions qui s'imposent. La consultation n'est accordée qu'après autorisation écrite de l'auteur ou, quand son décès remonte à moins
E. du Perron (1899-1940), auteur de ‘Het land van herkomst’, traduit en français par Philippe Noble (Le pays d'origine); à gauche, Pascal Pia, Paris, juillet 1925.
de cinquante ans, de son ayant droit. Quand il s'agit de lettres, on exige aussi l'accord du destinataire. Aux fins de publication, l'autorisation des bénéficiaires des droits d'auteur reste toujours exigée aux termes de la loi, disposition qui vaut donc également plus de cinquante ans après la mort de l'auteur. Le Musée met à la disposition de ses éventuels amateurs de consultation ou de publication des formulaires destinés à solliciter des ayants droit l'autorisation de consulter voire de publier.
La collection comporte encore d'autres choses un tantinet moins dignes des Muses que le manuscrit du Mei (Mai) de Herman Gorter. Elle comprend des archives-photo très étendues que les éditeurs, les média et les auteurs de thèses et
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André Gide, à gauche, avec Jef Last (1898-1972) à côté de lui.
de mémoires utilisent intensément. Un grand nombre de portraits peints ou dessinés d'hommes de lettres dus entre autres à la main de Paul Citroen, Isaäc Israëls, Le Fauconnier, Fernhout, Kees Verwey, Jan et Cornelis Veth et C. Willink, mais aussi des oeuvres plastiques d'écrivains qui maniaient aussi le pinceau (W. Bilderdijk, J.J. Cremer, Marcellus Emants et ainsi de suite) sont présentés au public dans les salles d'exposition. Au foyer on peut admirer six peintures murales de Lucebert qui enchâssent 36 citations littéraires. S'y ajoute encore un vaste fonds de coupures constitué par des comptes rendus parus dans des dizaines de quotidiens et d'hebdomadaires néerlandais et flamands. Dans la salle de lecture annexe, ces présentations d'ouvrage s'offrent à la consultation, en particulier des scolaires, qui y puisent de quoi confectionner leur mémoire. Il est également possible de commander des photocopies de ces comptes rendus. Le Centre Néerlandais de Bibliothèque et de Lecture fait reproduire et distribue les comptes rendus les plus importants à l'usage des bibliothèques publiques. Il y a enfin des archives sonores et visuelles: une collection de disques, de bandes magnétiques et vidéo littéraires. Le Musée dispose de son propre équipement audio-visuel qui permet d'enregistrer des programmes de radio et de télévision et de recopier les bandes existantes.
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Portrait de Menno ter Braak (1902-1940), peinture à l'huile par Paul Citroen (1896-1983).
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Publications.
Le Musée assure aussi un certain nombre de publications dans le domaine de l'histoire de la littérature et de la bibliographie.
Commençons par ce dernier point: depuis sa première année d'existence, il assure la parution des Mededelingen van de Documentatiedienst (Informations du Centre de Documentation), un système de cartes bio- et bibliographiques concernant les auteurs néerlandais et flamands. Chaque année, il paraît plus de cent cartes.
Des Schrijvers Prentenboeken (Albums sur les écrivains), petites expositions littéraires sous forme de livre consacré à un auteur ou à une école, vingt-trois livraisons sont parues à ce jour, consacrées entre autres à Marcellus Emants, aux Tachtigers, à Louis Couperus, à E. du Perron, à J. Slauerhoff, à S. Vestdijk, aux Vijftigers (école littéraire des années cinquante du vingtième siècle) et à Gerrit Achterberg. Ils sont diffusés par les Editions De Bezige Bij.
La série Achter het Boek (Derrière le Livre) est une publication sous forme de revue de documents littéraires, destinée à un public plus spécialisé que celui des albums. Les livraisons les plus récentes sont: Amice et Waarde heer Veen (Lettres de Louis Couperus à son éditeur), De Brieven van J.C. Bloem aan Aart van der Leeuw (Les lettres de J.C. Bloem à Aart van der Leeuw), De Brieven van J.C. Bloem aan P.N. van Eyck (Les lettres de J.C. Bloem à P.N. van Eyck), le premier volume de la correspondance entre Albert Verwey et Lodewijk van Deyssel et le journal intégral de Nicolas Beets dont la Camera Obscura (1849) fut également traduite en français (1856).
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Le Musée est en outre (administrativement) partie prenante dans la Bibliographie des Etudes Linguistiques et Littéraires Néerlandaises. Il publie enfin des fac-similés de manuscrits de poèmes célèbres, des cartes postales représentant des écrivains et trois fois par an Juffrouw Ida, organe de presse domestique. Ce dernier est envoyé aux quelque 900 amis en guise de dédommagement pas si négligeable pour leur versement annuel d'un minimum de 30 florins.
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Expositions.
Vu que le bulletin Juffrouw Ida publie entre autres les discours prononcés à l'occasion de l'ouverture de nos expositions, cela nous amène à la fonction muséologique du Musée. En fait, à cause du manque de place, nous avons jusqu'à présent joué plutôt le rôle de dépôt d'archives que celui d'organisateur d'expositions. Du fait de l'exiguïté de nos locaux qui dura de la fondation à 1965, année du déménagement au 11, Juffrouw Idastraat, il nous était strictement impossible de remplir sous notre propre toit notre mission de musée. A l'extérieur, à savoir au Gemeentemuseum, nous avons assuré toutefois diverses expositions dans les années 1954-1965. A compter de 1965 à 1982, des dizaines de petites expositions temporaires allant de Gerrit Achterberg à Karel van de Woestijne inclus furent organisées au 11, Juffrouw Idastraat; à partir de 1975, elles connurent jusqu'à 1982 un prolongement dans le Kasteel Groot Hoenlo près de Olst et (ou) ailleurs. La conjugaison du manque de place et de collaborateurs avec l'absence de gardiens ne nous a pas permit jusqu'à présent d'organiser une exposition permanente qui permettrait une présentation visualisée de notre littérature nationale postérieure à 1750. Par contre, le nouvel immeuble quant à lui offre bien cette possibilité: à partir de mars/avril 1985 on y exposera l'oeuvre de quelque 200 écrivains. En outre, on y organisera chaque année quatre expositions temporaires.
anton korteweg
Conservateur en chef du Nederlands Letterkundig Museum en Documentatiecentrum.
Traduit du néerlandais par Jacques Fermaut.
Adresse du Musée: Prinses Irenepad 10, NL-2595 BG Den Haag
Adresse de Correspondance: Postbus 90515, NL-2509 LM Den Haag
La salle de lecture est ouverte tous les jours de la semaine de 9.00 à 17.00 heures.
Le Musée même ouvrira ses portes au printemps 1985. |
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