Mededelingen van het Cyriel Buysse Genootschap 13
(1997)– [tijdschrift] Mededelingen van het Cyriel Buysse Genootschap– Auteursrechtelijk beschermd-31-(60)
Paris, le 13 février 86.
Ma chère Tante Virginie,
J'ignorais absolument que vous ayez été, et étiez encore souffrante. Au reçu de votre lettre j'ai écrit à NicaGa naar eind(1) pour avoir des explications. Je sens comme elle beaucoup de pitié pour vous dans le triste état où vous vous trouvez. Quelle privation que de ne plus pouvoir vous occuper comme d'habitude! Mais tout cela va | |
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changer bientôt; cela n'est qu'un mauvais moment à passer, je l'espère. Puisque vous ne pouvez pas travailler il faudrait en profiter pour faire un petit voyage à la rue Amelot, où votre chambre est toujours prête nous vous ferions prendre de l'excercice et maintenant que vous connaissez assez bien Paris nous retournerions aux endroits que vous préférez. D'ici un peu plus d'un mois Paris sera si joli à voir, et je suis sûre que vous ne regretterez pas votre voyage, qui nous fera bien plaisir, à nous. Votre livre m'a fait une grande joie. Non certes, je n'ai pas eu de deception à la fin. Cependant, un soir, je suis allée me coucher tout découragée, je venais de terminer le chapître où la r[é]ligieuse abandonne son petit mort avec cette indifference si atroce.Ga naar eind(2) J'étais révoltée et complêtement démoralisée. Si le livre avait fini lá j'aurais été furieuse. Heureusement qu'il n'en était rien, et que bien de bonnes douces et même joyeuses pages se succédaient laissant le plus profond souvenir dans la mémoire. Quel bon et utile livre, que tout le monde devrait pouvoir comprendre ici. Mr et Madame Moutard sont venus me voir: on parla littérature. Je ne pus m'empêcher de dire que j'avais lu un livre, si beau! Mr Moutard est alsacien, il s'empressa d'ouvrir votre livre et d'en traduire à vue, mot pour mot les deux premières phrases. Enhardi par son succès il me demanda de pouvoir emporter mon livre promettant de me le rendre après avoir appris une nouvelle langue, disait-il. Depuis, l'oncle EdouardGa naar eind(3) m'a raconté que Mr Moutard était dans l'enthousiasme de votre roman qu'il disait très bien comprendre et lire avec grand plaisir. Merci encore de votre délicate attention. - Je n'avais pas besoin de tous ces articles élogieux écrits d'un bout à l'autre des deux pays pour en reconnaître la valeur, mais ils m'ont prouvé que votre roman avait déjà bien été lu et apprécié et je vous ai été très reconnaissante de leur envoi. L'oncle Edouard s'intéresse bien à votre santé: il croit avoir éprouvé la même chose il y a quinze ans. Aussi vous donne-[t]-il le conseil de ne rien faire, et de vous donner du mouvement et de la distraction. Juste ce que je vous recommande; en venant nous voir vous serez tout à fait en vacance intellectuelle. Je pense bien aller à Gand, mais seulement aux grandes vacances. Vous ne pouvez vous imaginer combien les bonnes nouvelles de CyrilleGa naar eind(4) | |
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[vervolg in de linker- en rechtermarges:] m'ont fait plaisir. Tante Pauline et l'oncleGa naar eind(5) ne nous répondent pas vite. JulietteGa naar eind(6) se rappelle parfaitement de vous: elle connait très bien votre portrait dans l'album qu'on lui montre comme grande récompense ainsi que le beau livre vous lui avez dédiéGa naar eind(7). EmileGa naar eind(8) va trés bien mais les affaires marchent très mal et nous ne sommes pas sans inquiétude au sujet des troubles de LondresGa naar eind(9), pour peu que cela continue; ici, nous en pourrions bien avoir le contre-coup. Au revoir. Je vous embrasse bien affectueusement en attendant de vos nouvelles. Nos amitiés à l'oncle et à la tante MathildeGa naar eind(10) et à toute leur familie.
Votre Lia.
Bonnes amitiés de l'oncle[,] des tantes[,] de Mme Delgobe et de Lucie. Que devient Mr Schatteman. Un bon souvenir quand vous le verrez. |
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