Publications de la Société Historique et Archéologique dans le duché de Limbourg. Deel 10
(1873)– [tijdschrift] Jaarboek van Limburgs Geschied- en Oudheidkundig Genootschap– AuteursrechtvrijPriviléges, organisation.Comme on l'a vu, la seigneurie de Reckheim était un fief immédiat de l'Empire. Elle nous apparaît comme tel depuis un temps immémorial, et c'est ce qu'attesta, en 1629, l'électeur de Cologne, aussi bien que les états du cercle de WestphalieGa naar voetnoot(3). Un jurisconsulte liégeois du siècle dernier écrit, il est vrai, que le comté de Reckheim faisait autrefois partie du | |
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comté de Looz, et l'on sait que, le 23 novembre 1484, la seigneurie de Reckheim et Boorsheim, comprise dans le Maasland, a été relevée à la salle de CurangeGa naar voetnoot(1). Mais il ne faut pas perdre de vue que, si beaucoup de ceux qui possédaient des terres impériales, avaient été obligés, par les circonstances, de les relever de quelque puissant seigneur voisin, ils n'en conservaient pas moins les priviléges qui y étaient attachés avant ce second relief, lequel exceptait toujours tout service contre l'Empire, et ne donnait point de juridiction sur la terre de celui qui le prêtaitGa naar voetnoot(2). Ces priviléges et franchises, Regalia, avaient été octroyés aux seigneurs de Reckheim par différents empereurs, notamment par Charles IV, dans une charte donnée à Nuremberg, en 1356; ils leurs furent confirmés en 1442, par un diplôme de Frédéric IV, où la terre de Reckheim est qualifiée de Baronnie impériale. Plus tard, elle fut reconnue comme fief féminin, par l'empereur Rodolphe II; puis élevée au rang de Comté, par le diplôme de Ferdinand II, du 31 mars 1623Ga naar voetnoot(3). Le comte de Reckheim siégeait, tant aux diètes de l'Empire qu'à celles du cercle de Westphalie, après le comte de Gronsveld. Sa taxe matriculaire fut réduite, en 1769, à six florins et remise pour quinze ans; il fournissait à l'entretien de la chambre impériale cinquante-deux rixdalers et quarante-cinq kreutzers par termeGa naar voetnoot(4). | |
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Il n'était pas soumis aux impositions du district dans lequel il était compris; il avait le droit de tonlieu par terre et par eau; celui d'imposer gabelles, daces et autres contributions, le droit de régale et d'exception; celui de frapper des monnaies d'or, d'argent et de cuivre, au coin de ses armoiries, tant au château de Reckheim, que dans la seigneurie de WezetGa naar voetnoot(1). Enfin il entrait en campagne avec ses vassaux particuliers, et sous sa propre bannière. Le comte avait le droit de faire grâce et de suspendre l'exécution des criminels. Sa justice était souveraine, et ses sujets ne pouvaient être traduits devant des juges étrangers, suivant une charte de l'empereur Charles V, du 9 Juin 1545. Les sentences rendues par les juges du seigneur étaient sans appel, hormis celles qui concernaient des différends excédant cinq cents florins d'or d'Allemagne, dont on pouvait appeler à la chambre impériale. M. Stas, dans un rapport sur les coutumes du comté de Looz et de quelques pays voisins, ajoute encore: ‘Terre de l'Empire, Reckheim était soumis à la loi romaine, qui en constituait le droit commun. Cependant là, comme dans les autres pays de droit écrit, règnaient certains usages locaux, dictés par l'utilité et consacrés par les moeurs. A Reckheim ces usages s'établirent et se perpétuèrent par les précédents judiciaires et les traditions des praticiens. Les tribunaux aussi y donnaient des records. La seigneurie se divisait en deux bancs de justice, le premier exerçant sa juridiction sur Reckheim, Uyckhoven et Wezet, le second sur Boorsem, Cothem et Hallen. Le seigneur nommait les échevins sur une liste de présenta- | |
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tion, faite par le collège et contenant trois ou quatre candidats. Le seigneur nommait également le drossard. La collation de la cure de Reckheim appartenait à la riche abbaye de Hocht, en vertu d'une ancienne charte du dimanche après la fête de tous les Saints, de l'année 1261. Cependant le seigneur disposait du bénéfice attaché à l'autel de S. Nicolas; il nommait également, à titre de patron, à la cure et à la place de marguillier à Boorsem etc.’ Les trois paroisses, du comté, celles de Reckheim, d'Uyckhoven et de Boorsheim, faisaient partie du diocèse de Liége, et étaient comprises dans l'archidiaconé de CampineGa naar voetnoot(1). Reckheim avait S. Pierre pour patron, S. Georges était celui de BoorsheimGa naar voetnoot(2), et S. Nicolas celui d'Uykhoven. Ajoutons qu'il y avait autrefois dans ce dernier village une chapelle, dépendance de l'église de Geule, à laquelle était attaché un bénéfice; elle fut plus tard érigée en paroisse, et la collation de la cure en appartint à l'abbé de Cornélimunster près d'Aix-la-Chapelle; mais par suite d'un échange, elle fut attribuée au seigneurGa naar voetnoot(3). |
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