Publications de la Société Historique et Archéologique dans le duché de Limbourg. Deel 5
(1868)– [tijdschrift] Jaarboek van Limburgs Geschied- en Oudheidkundig Genootschap– Auteursrechtvrij
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Trois documents sur Wittem.Comme preuves à l'appui de ce que M. le professeur Ubaghs raconte dans son intéressante Notice sur GaloppeGa naar voetnoot(1) par rapport à Floris II de Palant, comte de Culembourg, seigneur de Wittem, nous donnons ici d'après les bulletins de la Commission royale d'histoire de Belgique, tom. VIII, p. 318, trois pièces concernant l'envoi, fait par la duchesse de Parme, de Guillaume de Hinckart au comte de Culembourg, sur l'avis qu'elle avait en de faits scandaleux en matière de la religion qui se passaient dans les terres de ce seigneurGa naar voetnoot(2): 1er - 17 juin 1366. | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
I.
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II.
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auroit, il n'y a pas longtemps, faict faire en la seigneurie de Withem presches et chanteries contraires à la religion catholicque et la maniére observée jusques ores ès églises de par deça; aussi qu'il s'est dict qu'il aurait faict debvoir de introduyre pareille nouvellité en la ville de Culembourgh, de quoy bonne partie des bourgeois l'auroyent requis se voulloir deporter. Ce que lediet Hinckart déclairera audict Sr de Culembourgh estre choses que Sa Majesté n'entent aulcunement tollérer ny comporter estre faictes en son pays, où est gisant ledict Withem, ny au mytant de son pays comme est ledict Culembourgh, dont à Sa Majesté, pour en estre seigneur féodal et protecteur, affiertGa naar voetnoot(1) d'avoir regard, pour le scandale, mauvais exemple et infection qu'en peuvent prendre ses subjectz, tant voisins desdicts lieux que aultres. Et l'admonestera partant de myeulx penser à son faict, bien et salut dont Son Altèze est désireuse, se desfaire desdicts prescheurs, se réduysre au chemin que ont tenu ses prédécesseurs, et du tout se conformer aux bonnes admonitions que ledict Hinckart luy fera en cest endroict, remédiant aux choses susdictes et donnant ordre qu'elles ne passent à ultérieur scandale, à ce que Sa Majesté ne soit occasionnée à plus grand mescontentement et ressentiment en son endroict: à quoy, oultre ses debvoir, bien et salut, l'oblige aussy la promesse, faicte par les seigneurs et gentilzhommes de la compaignie, après la présentation de la requeste, en la bonne sepmaine passée, qu'il ne se feroit aulcun acte de scandale pendant que s'attendroit la response de Sa Majesté sur ladicte requeste. Et s'efforcera ledict Hinckart à bien vivement remonstrer et représenter audict conte de Culembourg combien il luy importe et au bien de sa maison de se contenir en la bénivolence de Sadicte Majesté, et partant l'induisre à ce que dessus par les raisons susdictes et tous aultres bons moyens et persuasions que bien il sçaura adjouster à ce propos et effect, rapportant à Son Altèze response sur ce que dessus. Faict à Bruxelles, le premier jour de juing 1366. | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
III.
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le contenu de son instruction (ayant laissé audict Sr conte le double de son instruction, estant bien à son contentement): Assçavoir, que Son Altèze auroit entendu que ledict seigneur conte mettoit en avant quelques novellitez scandaleuses endroict la religion catholicque, entretenant prescheurs mavais par lesquelz il auroit faict faire en sa seigneurie de Witthem presches et chanteries contraires à la religion catholicque et manière observée aux églises de par deçà. Sur quoy ledict seigneur conte dict estre fort marry des faulx rapportz et mavaises intelligences qu'on ast faict entendre à Son Altèze: car ne désire ny prétend autre chose que le debvoir, service et l'obéyssance à Sa Majesté et aussi de Son Altèze, et le bien et repos publicque du pays, et n'estre scandaleux à personne. Car, quant au point des quelques prescheurs qu'estoient venuz devers luy à Culembourg, les ast renvoyez toutz, ne restant qu'ung, lequel estoit aussi sur son partement: asseurant ledict seigneur conte de le renvoyer, et n'estre non plus en son service ny gaiges que nulz des autres ont estez. Et quant au faict des presches en sa seigneurie de Witthem, n'en scait autre choche, sinon que le curé (estant ung des confrères et prestres portantz la croix blanche de la commanderie au vilaige de Mechelen, seigneurie de Witthem) avoit faict chanter, devant et après son sermon, en allemant, la Patre nostre, le Credo in Deum et quelques pseaulmes; et après son sermon, incontinent ung autre prestre de leurs confrères commençoit la messe accoustumée à noz églises; et que d'autre choche il ne sçavait à parler, mais qu'il pensoit aller audict Witthem, où mandroit son drossart, pour plus particulièrement entendre, et après en mettre mélieur ordre. Et quant à ce qu'il estoit dict que ledict seigneur conte auroit faict devoir d'introduire pareille novellité en sa vile de Culembourg', dict n'avoir riens changé ny voloir changer en cela; mesmes qu'il at faict publier ung mandement, audict Culembourg, de s'abstenir de quelques conventicules ou presches nocturnes et extraordinaires, ou des dissensions entre eux, soubz paine d'estre chastiez au corps. Et aussi dict ne voloir excéder en riens ny avoir excédé l'obligation et promesse faicte par les seigneurs et gentilzhommes, après la présentation de leur requeste à Son Altèze, en la bonne semaine passée, mais attent la bénévolence de Sa Majesté, pour à icelle se conformer en tout devoir, léaulté et service. Et est sommairement ce que ledict Hinckart peult avoir entendu dudict Sr conte de Culembourg, pour en faire rapport à Son Altèze: volant ledict conte de Culenbourg plus s'adviser sur ceste bonne admonition de Son Altèze et s'informer mieulx sur le tout, pour donner à Son Altèze mélieur contentement, et plus particulièrement responce par luy-mesmes ou par le moyen de quelqu'ung des signeurs, à qui il requireroit et escriveroit plus au long en faveur de ses excuses et raisons. (Minutes et orig., aux Arch. du royaume.) | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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Histoire du droit pénal dans l'ancien duché du Brabant, en réponse à la question suivante, proposée par l'Académie royale: Faire l'histoire du droit pénal dans l'ancien duché du Brabant. Tel est le titre d'un mémoire important, dû à la plume de M. Edmond Pouillet, professeur d'histoire nationale à l'Université de Louvain, qui s'est déjà fait connaìtre avantageusement par plusieurs publications relatives à notre histoire nationale et spécialement à celle du Brabant. Nul ignore que pendant un long espace la ville de Maestricht appartenait indivise aux Ducs de Brabant et aux Princes-Evéques de Liége, et qu'une partie du Limbourg actuel, de même que la province presque entière du Brabant septentrional faisaient partie intégrante de l'ancien Duché de Brabant. Le traité de M. Poullet intéressera par conséquent au plus haut degré tous ceux qui consacrent leurs loisirs aux annales de ces provinces. La valeur intrinsèque de ce travail est suffisamment prouvée par les suffrages de l'Académie royale de Belgique, qui l'a couronné dans sa séance du 7 mai 1867, et qui en a ordonné l'impression dans le Recueil des mémoires couronnés et mémoires des savants étrangers. Il se trouve dans le Tome XXXIII des dits Mémoires. Les tirages à part forment un volume de 316 pages in 4o, Bruxelles, M. Hayez, imprimeur de l'Académie royale de Belgique 1867. Nous avons cru devoir appeler l'attention des lecteurs des Publications de la Société historique et archéologique sur cet important ouvrage, et pour leur prouver toute l'étendue et tout l'intérêt du sujet, il suffira de transcrire ici la page que l'auteur consacre dans l'introduction à l'exposé du plan qu'il a suivi: Notre travail, dit-il, comprendra trois livres, divisés en chapitres et subdivisés en paragraphes d'inégale longueur. Le premier livre traitera exclusivement des origines et des développements historiques du droit criminel brabançon. Dans un premier chapitre nous ferons un résumé, aussi rapide que possible, des institutions criminelles de l'empire carlovingien. Dans le second, nous parlerons des modifications que ces mèmes institutions subirent pendant la période féodale pure, c'est-à-dire pendant la période lotharingienne impériale. Dans le troisième enfin, nous rechercherons comment sont né es ces Keures, ces chartes générales et locales qui caractérisent la période contumière, et ces édits qui les complétèrent dans la suite; Keures et édits qui forment le droit criminel brabançon, proprement dit.’ ‘Le second livre contiendra l'exposé détaillé de l'organisation judiciaire et de la procédure criminelle pendant la période coutumière. Dans le premier chapitre, nous rechercherons quels étaient les officiers criminels en Brabant, quels étaient leurs pouvoirs et quelles garanties ils devaient présenter aux justiciables. Dans le second, nous étudierons les caractères et la composition des différents tribunaux criminels du duché. Dans le troisième, nous parlerons de la vengeance privée des parties lésées, des restrictions mises à son exercice, et des contrats qui apai- | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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saient la haine des familles. Dans le quatrième enfin, nous traiterons de l'action publique et de la procédure criminelle devant les diverses juridictions brabançonnes; mais, comme les institutions judiciaires du duché continuèrent à présenter des caractères particuliers jusqu'à la fin du siècle dernier, méme après que le droit criminel se fut presque unitié dans les pays de par-deçà,Ga naar voetnoot(1) il nous arrivera quelquefois de pousser nos investigations jusqu'au dix-huitième siècle.’ ‘Le troisième livre sera exclusivement consacré à l'étude des dispositions pénales des Keures et des édits brabançons du troisième au seizième siècle. Le premier chapitre sera rempli par des considérations générales sur les délits et les peines en Brabant, les agents criminels punissables et responsables, la tentative, la récidive, les circonstances atténuantes et aggravantes etc. Le deuxième expliquera quelles étaient les peines usitées dans le duché, quels principes présidaient à leur exécution ou à leur extinction, quelles restrictions les libertés publiques du pays avaient apportées au droit de grâce du souverain. Le troisième et dernier chapitre traitera enfin des principales infractions explicitement prévues et punies par les lois du Brabant.’ P.W. - Historia provinciae Flandro-Belgicae Societatis Jesu quam e veteribus documentis collegit C.W. Waldack ejusdum societatis. Annus unus, speciminis causa 1658. Bruxelles chez H. Goemaere, 1867. Volume in folio de 102 pages de texte et 51 pages d'appendices. Cette publication est d'un grand intérêt pour l'histoire de Maestricht à cause de plusieurs documents qui s'y trouvent ayant trait à un épisode assez obscur de ses annales. En l'année 1658, une tentative de trahison contre la garnison de Maestricht conduisit à l'échafaud plusieurs bourgeois et quelques religieux de cette ville. Beaucoup de personnes sensées ont eu de la peine à ajouter foi à la culpabilité de ces ecclésiastiques. Il est certain que, mème selon le cours de la justice de ce temps, le commandant militaire, de Golsteyn, avait usé de beaucoup trop de sévérité et de partialité à leur égard; en sorte que les Etats généraux de la Hollande, soit par esprit de repentir, soit pour étouffer cette triste affaire, avaient par un édit du 2 septembre 1658 interdit la vente et la propagation d'une brochure qu'avait publiée sur cette affaire un ministre protestant de Maestricht, nommé Philippe Ludovici. Outre cette brochure et une petite relation composée par le frère du malheureux père Servais Vinck, on ne connaissait aucun document un peu détaillé sur les victimes du complot de 1638. Le livre du pére. Waldack vient donc de mettre cette affaire en plein jour. On y rencontre trois mémoires circonstanciés, ainsi que plusieurs pièces justificatives, qui à défaut des actes de la procédure, nous semblent étre les meilleures sources auxquelles un historien puisse s'adresser. | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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Le premier memoire, en latin, semble avoir été redigé par le père ministre du couvent des Jésuites à Maestricht; il n'ocupe pas moins de 45 pages d'impression in folio. L'auteur qui conduit son récit jusque dans l'année 1646, entre jusqu'à la prolixité dans tous les détails. Le deuxième mémoire, écrit en latin comme le premier, et dont l'auteur est inconnu, est moins circonstancié que le précédent, mais il parait plus ancien; l'auteur qui a été témom oculaire dit qu'il connait la plupart des choses par autopsie. Le troisième récit de ce triste épisode est écrit en français. On croit qu'il a eu pour auteur le duc de Bouillon, gouverneur de Maestricht, qui l'aurait dicté a son secrétaire. L'auteur y jette un blàme bien mérité sur le commandant de Maestricht, le sieur de Golsteyn, juge et persécuteur outré des victimes de ce complot. Le récit français occupe le No XVI de l'appendice. Les pièces justificatives, au nombre de dix, sont pour la plupart des documents diplomatiques echangés sur cette matière entre les cours de France, de Liége et de La Haye; ils donnent un singulier relief aux mémoires précités. Le travail du père Waldack se clôt dignement par une courte notice sur la vie et la conversion au catholicisme du duc de Bouillon, gouverneur de Maestricht, depuis la prise de cette ville par les Hollandais en 1632, jusqu'à l'année 1641, époque où il rentra en France. Nous recommandons cet important ouvrage aux amateurs de l'histoire de Maestricht, et nous émettons le voeu, qui est aussi celui du père Waldack, que bientôt l'un ou l'autre archéologue retrouvera et mettra en lumière les pièces de la procédure de cette tentative de trahison, afin que la vérité soit connue entierement et intégralement. - Prochainement paraitra dans ces Publications une chronique inédite du pays d'Outre-Meuse, composée par un habitant de Beek, près de Sittard. C'est un excellent travail, très détaillé et d'une haute portée pour l'histoire de notre province vers l'époque si agitée des ducs de Bourgogne. Le règne de Charles le téméraire et de ses successeurs y est décrit par l'auteur contemporain avec intérét et beaucoup de connaissance des choses. Le manuscrit authentique finit avec l'année 1507, probablement à la mort de l'auteur. On nous a également remis pour être publiées: des chroniques du coucouvent de Ste-Agnès à Maeseyck, et des Annonciades à Venlo, ainsi que des notices contemporaines concernant les troubles religieux de Weert, sous le gouvernement du malheureux Philippe de Montmorency, comte de Horne. - Le monastère de Bilsen (monasterium Belisiense, Munsterbilsen), de l'ordre de St-Benoit, fut fondé par sainte Landrade, proche parente du B. Pippin de Landen et de S. Arnulphe, née vers 621, morte à la fin du VIIme siècle, le 8 juillet. Dès les premiers temps ce monastère était double, il renfermait des religieux et des religieuses. A la première église | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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bàtie par Landrade et consacrée en l'honneur de la Mère du Sauveur, par S. Lambert, évêque de Maestricht, le comte de Looz, Odulphe ou Clodulphe, en ajouta, vers 850, une autre dans laquelle il transporta de Maestricht les Reliques de S. Amour; celle-ci devint plus tard collégiale, tandis que la première devint paroissiale. Après avoir été ravagé par les Normands, le monastère fut rebâti et sécularisé, c'est-à-dire, érigé en Collége ou Chapitre. Ce Chapitre, ayant pour patrons les saints Amour et Landrade, était régi par une Abbesse, et comprenait, outre les chanoinesses, qui devaient être nobles, quatre chanoines. A ce sujet, M.G. Arndt, collaborateur de M. Pertz aux Monumenta Germaniae, nous a communiqué l'inscription suivante, qu'il a trouvée dans un Evangéliaire, in-folio, du Xme siècle, se trouvant chez les Bollandistes, où on lit au verso d'une page: Anno incarnationis Domini M.C.XXX Ind. X Regnante rege Lûtario Rexit cenobium beatissimi Amoris confessoris Mathildis abbatissa Belisie cum fratribus et devotissimis sororibus ita nominatis. Nomina iunctorum per pacis federa fratrum
V.V. - A la bibliothèque du petit séminaire épiscopal de S.-Trond existent les manuscrits suivants, ayant rapport à la ci-devant abbaye de Rolduc (Kloosterrade.) 1o Historia fundationis Monasterii Rodensis ab anno Dni 1104 usque ad annum 1156 exserpta ex antiquissimis membranis in archivo Rodensi reconditis. Cette chronique de l'abbaye est suivie d'une notice sur le même monastère faite par le père Nicolas Heyendal XXXVme abbé de Rolduc, commençant en l'année 1158 et finissant en l'annèe 1700. Le tout a éte publié par M. Lavalleye, tome VI de l'histoire du Limbourg, par S.P. Ernst. 2o Exercitia spiritualia sex dierum, servientia religiosis Rodensibus pro recollectione annua renovationi votorum praemittenda. Primo die, de amore Dei p. 1 ad p. 29. Secunda die de fraterna charitate p. 29 ad p. 79. Tertia die, de oratione et omnibus pietatis excercitiis p. 79 ad 147. Quarto die, de voto paupertatis p. 147 ad 183. Quinto die, de voto chastitatis et iis quae illi connexa sunt p. 183 ad p. 241. Sexta die, de Obedientia p. 241 ad 277. | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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3o Historia de Reformatione Monasterii Rodensis. Cette intéressante notice de 78 pages in folio est restée inédite. Il serait à désirer que pour compléter l'histoire de Rolduc elle fùt livrée à l'impression. 4o Historia Reformationis Monasterii Rodensis. Ce manuscrit traite de la même matière que le précédent. A quelques variantes près c'est le même ouvrage. In 4o de 173 pages. 4o Trois lettres authentiques. L'une de l'abbé Chaineux. La seconde de Louis duc de Brunswick et la troisième du chanoine Ernst concernant la traduction faite par ce dernier des: Mémoires du procureur fiscal palatin contre quelques agents du complot formé pour entever, dans la ville d'Aix-la-Chapelle pendant l'été 1785 les papiers de S.A.S. Mgr le duc Louis de Brunswick-Lunebourg. Ces trois lettres précèdent les mémoires précités. Un volume in 4o de 126 pages. - Parmi les vieux documents conservés dans les archives communales de notre province, les plus utiles et les plus intéressants sont sans contredit les anciens régistres de baptème, de mariage et de décès, qui furent arrachés pendant la révolution française aux ministres du culte pour être confiés à un fonctionnaire de création nouvelle, l'officier de l'éta - civil. Ces registres sont d'un grand intérêt pour la statistique, la généalogie et quelquefois même pour l'histoire, la religion et la jurisprudence. Malheureusement dans quelques communes ces documents sont dans un état déplorable. Les enfants du bourgmestre ou du wethouder y exercent leurs plumes à écrire et parfois même leurs ongles; la dame du logis en tire de temps en temps une feuille pour son usage domestique Nous en avons rencontré qui sont lacerés, sans couverture, ayant des feuilles détachees. Quelquefois ils sont entièrement détru[i]ts ou perdus. C'est ainsi que nous avons cherché en vain un registre de naissances â Jabeek, commencé en 1618 par le curé Arnold Andrea. Ce registre qui est signalé dans le catalogue des archives n'est plus trouvable, malgré les recherches du respectable bourgmestre, M. Meertens. Des pertes pareilles ont eu lieu dans plusieurs villages, personne ne se mettant [e]n souci de ces vieux bouquins. Nous avons même rencontré un bourgmestre dont la complaisance était si grande, qu'il voulait nous faire cadeau d'un registre de décès d'écriture ronde du XVIIe siècle. Ce registre, disait-il, ne sert plus à rien; mon secrétaire et moi nous ne pouvons pas lire cette sotte écriture; puis c'est du latin. Il va sans dire que nous avons refusé le cadeau. Mais que doit faire le gouvernement provincial pour arrêter la perte toujours croissante de ces documents? On doit faire transcrire littéralement tous ces anciens registres et mettre la copie dans les archives de la commune, afin d'avoir un duplicat. Ensuite il faut attirer l'attention des autorités communales sur l'utilité de ces régistres, en demander un inventaire exact, pour être publié dans le compte rendu annuel de l'état de la province, et leur | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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enjoindre de faire réparer, mettre ensemble et relier solidement tous les documents qui concernent cette matière. Actuellement le gouvernement n'épargne ni peines, ni argent, pour enrégistrer les actes de l'état civil. On produit chaque année un inventaire de l'espèce humaine fait avec grande solennité. Les actes sont écrits en double sur du papier timbré; un exemplaire est déposé au parquet du tribunal de l'arrondissement, l'autre reste dans les archives de la commune. MM. les curès inscrivent de même les actes de leurs paroisses en double, et envoient un exemplaire à l'évèché. En sorte que ces actes reposent dans quatre différentes archives et sont controlés et conservés par quatre autorités différentes. Si tant de soin est pris pour garantir les actes contemporains, je ne comprends pas pour quelle raison on a négligé totalement les actes anciens. C'est une situation déplorable, dont nous recommandons le prompt redressement à l'attention des Etats députés. Un sage règlement peut encore sauver beaucoup de choses. La coutume d'annoter le baptème, le mariage et le décès des sujets d'une paroisse est de très ancienne date; c'était un devoir qui incombait aux curés. Le concile de Trente (sess. XXIV cap. 2 de Ref. matr.) en fit une loi universelle pour toute l'Eglise. Les synodes provinciaux de la Belgique réglèrent l'inscription de ces actes par de sages mesures. Les synodes de 1570, 1574 et 1607 en font déjà mention. Dans notre province les registres de ces temps sont presque tous perdus. Ceux de Sittard, Maestricht et Venray, etc, qui datent de la fin du XVIe siècle, sont de véritables curiosités. En 1643 les évêques de Belgique prescrivèrent des registres à part pour l'annotation officielle des baptêmes, des mariages et des décès. Ces actes devaient être écrits de la main du curé ou de son vicaire; ceux du baptème devaient en outre contenir les noms des parents de l'enfant et des parrains. Sous l'ancien régime, le gouvernement allant de pair avec l'autorité ecclésiastique, se prit d'une égale sollicitude pour la conservation des actes de l'état-civil. Pour ne pas perdre les registres on en lit faire des duplicats. Le célèbre édit perpétuel du 12 juillet 1611, dans son article XX, ordonnait: 1o Aux échevins des villes et des villages de lever chaque année un double authentique des registres des baptèmes, mariages et sépultures, que les curés des paroisses respectives devaient leur produire à cet effet, et de conserver ce double dans leurs archives. 2o Aux gens de loi des villages d'en faire un second double pour l'envoyer aux greffes des villes, baillages, châtelenies, gouvernances et autres sièges supérieurs de leur ressort pour y être conservé. Cette sage disposition fut loin d'être généralement observée. Un placard de Marie Thérèse, du 6 mars 1754, le constate amplement. Il ordonne aux curés des paroisses de s'y conformer exactement, et ordonne en outre que, six semaines | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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après la fin de chaque année, ils remettront aux gens de loi de leurs paroisses des extraits de leurs registres, contenant les baptèmes, les morts et les mariages, lesquels extraits ils devront authentiquer. A quel effet les gens de loi leur remettront un registre en blanc. Enfin l'édit de la même impératrice, du 6 août 1778, statue que les curés auront à se pourvoir de deux registres pour inscrire simultanément sur l'un et sur l'autre les actes de baptème, de mariage et de sépulture. L'article 17 porte: dans le mois de janvier de chaque année, à commencer au mois de janvier 1789, chaque curé, vicaire ou déserviteur fera l'envoi d'un de ces deux registres au greffe du conseil de la province où la paroisse est située; mais quant à la province du Limbourg, nous voulons que les registres soient remis au greffe de la Haute Cour de ce nom. L'article 33 ajoute que les curés remettront le double de ces registres, à peine d'encourir une amende de 59 florins. Dans un mandement du prince-évêque de Liége, comte Charles d'Oultremont, du 18 novembre 1769, touchant la tenue des registres de l'état-civil, il est dit: ‘Nous ordonnons pareillement qu'à commencer au 1er janvier prochain, les curés décrivent les baptèmes, les mariages, les morts, même les enfants enterrés dans leur paroisse, sur deux registres, dont un restera chez le curé, à qui seul compétera le droit d'en donner des extraits, et dont l'autre sera, dans le cours de janvier prochain, et ainsi à l'avenir, envoyé par les doyens ruraux de chaque curé, pour ètre déposé à l'office de notre grand scel, et y ètre examiné et conservé, comme il conviendra, et comme il se pratique dans les pays voisins, selon l'usage sagement établi par les princes qui y gouvernent.’ Ici il est évidemment fait allusion, tant à l'é lit susmentionné du 6 mars 1754, qu'à l'ordonnance française du mois d'avril 1667 et à la déclaration du 9 avril 1736. Voilà les dispositions qui, avant 1793, réglaient les actes de l'état-civil dans les parties de notre province qui ont fait partie des Pays-Bas au'richiens. Nous ignorons si des dispositions semblables étaient a'ors en vigueur dans les villes et villages qui avaient été attribués à la Hollande, dans le partage de l'année 1661. Dans ces parties le gouvernement de la république batave avait placé de nombreux ministres calvinistes, qui vivaient des biens du clergé et qui avaient mission de protestantiser les habitants. A ces ministres était confiée la confection des actes de l'état-civil. Au dépòt des archives de la province de Liége on découvrit en 1849 un certain nombre de registres de l'état civil concernant des localités de la Belgique et des pays limitrophes. Dans la table alphabétique qui en a été dressée nous voyons figurer les communes d'Amstenrade, Beegden, Bemelen, Bingelrade, Bocholtz, Brunshem, Cadier, Doenraadt. Eijs, Heel, Heer, Heugem, Heijthuizen, Hoensbroeck, Horne, Jaebeek, Kerkrade, Merkelbeeck, Mheer, Neer, Noorbeek, Nunheym, Nuth, | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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Oirsbeek, Opgeleen, Roggel, Rolduc, Ste-Gertrude, St-Pierre, Sch[i]nnen, Schinveldt, Simpelveldt, Spauwbeek, Ubach, Wilre. - Notice sur la peinture sur verre en Belgique au dix-neuv[i]ème siécle: Bruxelles 1859. L'auteur de cette intéressante brochure, M. le comte O'Kelly de Galway, membre correspondant de notre Société, nous y fait connaitre une méthode curieuse pour colorer et peindre le verre quand il dit p. 7. ‘En 1816 le hasard voulut qu'un habitant de Ruremonde découvrit dans un vieux manuscrit, la recette suivante qu'il a mise en pratique avec quelque succès: Procurez-vous des verres colorés, réduisez-les en poudre fine, mélangez-les à l'essence; peignez sur un verre blanc très dur, pa-s[...]z au feu: la poudre de verre de couleur se fondra la première, à cause de la ténuité de ses molécules, et s'attachera au carreau de vitre.’ L'habitant de Ruremonde dont il est question dans cette note est feu M. Nicolas, père de M. François Nicolas de Ruremonde dont les peintures sur verre sont si estimées de nos jours. La méthode citée plus haut fut abandonnée après quelques essais à cause des difficultés qu'elle présentait dans son application. - Voici de quelle manière on composait au XVme et XVIme siècle la belle cire, dure comme la corne, dont sont fabriqués les sceaux qui ornent les chartes et les parchemins de nos archives et de nos bibliothèques. Nous en avons copié la recette dans un petit manuscrit, in 12mo, du ci-devant monastère de Ste-Agnès, à Maeseyck, et déposé actuellement dans les archives de la bibliothèque de Bourgogne, à Bruxelles. Au feuillet 22, nous lisons comme suit: ‘Item om te maken grun segelwas, soe neemt eyn pont guet reyn wass ende vj loet terpetyn, die reyn ende suptyl is, in den somer. Mer inden wynter neemt viij loet terpetyn. Neemt j loet spaens greuens, dat seer cleyn gestoeten of gewreven is, ende ij loet boemoly. Ende dat was sult gi mitten terpetyn alleynselyc, niet haestelyc laten smelten; ende alst gesmolten is, sult gi dat van den vuere nemen. Ende alst weder begint te lauwen, soe sult gi den boemoly ende dat spaens gruen ondereyn gepulvesiert, alleynselen daerin doen, ende seer wael onder dat wass rueren. Wie sich dat meer onder dat wass breect wie beter. Men giete dan dat wass in eyn nate scotel of beyker ende latet wael calt werden. Item wilt gi dat segelwas seer gruen hebben, soe moecht gi daer mer spaens gruens in doen.’ - Voici quelques données concernant des actes de vandalisme qui se commettent encore de nos jours dans le Limbourg aux fonts baptismaux: A Guttecoven, près de Sittard, se trouvent le bassin et le pied d'un magnifique font baptismal, servant de pavé devant la porte de la maison du sacristain. C'est une oeuvre en style roman d'un grand mérite, ornée de dragons et d'animaux entourés de rinceaux. Nous croyons que cet objet d'art ancien pourrait être facilement restauré et replacé dans l'église. Sur [l]e grenier de la même maison se trouve, brisée en morceaux, la pierre | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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de dédicace de l'église qui a précédé celle qui existe. Il serait à désirer que cette pierre aussi fut replacée dans le mur de la nouvelle église. A Itteren près de Maestricht, l'ancien font baptismal sert de réservoir d'eau sous une gouttière de la cure. Le mème phénomène s'observe à Moulingen, où l'ancien font git brisé sur le cimetière. Tous les deux sont à réparer et à replacer dans les églises. Le font baptismal de Nederweert se trouve dans la nouvelle église d'Ohé et Laak érigée en 1866. A Munstergeleen, un fragment notable du vase sacré, dans lequel une longue suite de générations a été incorporée à l'Eglise, se trouve sur la voie publique, comme pierre d'achoppement. Nous avons rencontré à Ruremonde dans le jardin d'une maison particulière, deux magnifiques réservoirs d'eau, entourés de Nymphes et de Faunes. C'étaient le font baptismal, en style gothique, de Meyel, et celui de Mulbracht près de Venlo. Ce dernier était une oeuvre magnifique en style roman, ornée de figures. A qui est la faute de tous ces actes de vandalisme? En partie aux conseils de fabrique, mais une très large part en revient aux architectes qui veulent du neuf à tout prix, et aux fabricants d'ornements d'église, qui désirent vendre leurs produits. Cependant le rejet d'un ancien font baptismal, surtout quand il porte le cachet d'une époque, est toujours condamnable. Voici pourquoi: Le font baptismal est le signe distinctif d'une paroisse indépendante et libre. Un ancien font dénote une juridiction ancienne. En matière canonique il fait preuve juridique; en histoire il remplace une date. Beaucoup de paroisses, qui manquent de chartes, retrouvent leur ancienne origine dans le font baptismal. Il est donc urgent de conserver ces monuments de nos pères et d'installer de nouveau ceux, que l'ignorance et le mauvais goût ont expulsés des églises. Rejeter les anciens fonts ou les aliéner, c'est renier le passé de nos paroisses; c'est commettre un acte de brutalité qui ne se qualifie pas. Quant à nous, nous souhaitons et nous espérons qu'on ne mettra plus une main sacrilége aux fonts baptismaux de notre province. C'est à MM. les curés à y veiller: c'est leur devoir. - La séance générale de la Société historique et archéologique pour l'année 1868, a été ouverte, comme d'habitude, par un discours de M. le Président, traitant des Finances, du Musée, des Travaux et des Publications de la Société. Nous en extrayons les détails suivants: I. Finances. Avec les rétributions annuelles des membres effectifs, la Société a reçu, de la province, un subside de 200 florins. II. Le Musée a reçu 1o de M. le baron de Lamberts-Cortenbach, plusieurs objets appartenant à l'époque romaine, trouvés à Meerssen. 2o de M. Ludwig, différents objets trouvés dans les fondations d'une construction romaine, située vis-à-vis de l'église N.-D. à Maestricht, entre autres quelques os, qui ont été examinés par M. le docteur Spring, professeur | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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à Liége. Cet examen a servi à constater que le renne, dont l'existence dans ces contrées est fixée avant la période de bronze, a pu s'y trouver encore au 4me siècle de notre ère. 3o de l'administration communale de Maestricht quelques objets romains découverts lors de la construction des égoûts. III. Travaux. Le Comité a acquis une collection nombreuse et rare de vieilles cartes et plans de villes, de châteaux et de forteresses de notre province: de Maestricht, Ruremonde, Venlo, Weert, Stevensweert, Gennep, Fauquemont. En même temps, le Comité a fait faire les plans et dessins détaillés des fortifications de Maestricht, qu'on allait démolir. Les fouilles faites, aux frais de l'État, près de la porte de N.-D. en cette ville, ont mis à nu les fondements de la porte romaine, qui conduisait a l'ancien pont sur la Meuse Cette porte, large de 2 aunes, 28 pouces, donne la direction précise de la chaussée romaine. Comme l'ancienne église des Recollets, située rue St-Pierre, qui, jusqu'ici, a servi d'arsenal, va être changée à l'intérieur, le Comité s'est adressé au ministère, pour qu'on conservât la peinture murale, qui décore la chapelle à gauche du choeur, ainsi que différentes pierres tombales. Le Comité a vu ses efforts couronnés de succès; la peinture, découverte par M. le chevalier V. de Stuers, membre de notre Société, dans la chapelle dédiée autrefois à la Ste-Vierge, et représentant l'arbre de Jessé, sera conservée. Les pierres, rappelant plusieurs personnages mémorables dans l'histoire de notre pays, ont été transportées dans l'aile septentrionale du cloitre de St. Servais. Comme les inscriptions de ces pierres seront publiées, nous n'y insistons pas davantage aujourd'hui. Malheureusement les démarches réitérées, faites non seulement par le Comité, mais aussi par l'Académie royale, en vue de conserver deux monuments auxquels s'attachent plusieurs souvenirs historiques, à savoìr l'ancienne porte d'Aix-la-Chapelle et la tour, situées à Wyck, ont été infructueuses. La porte a été détruite pendant une nuit, ou plutôt elle a été tellement détériorée, qu'il était devenu impossible de la conserver; et quant à la tour, une réponse définitive, de la part de M. le ministre des finances, n'arriva que lorsque la démolition était presque accomplie. IV. Publications Le Comité se réjouit de la collaboration de plusieurs personnes tant à l'étranger qu'en notre pays. Des circonstances, totalement indépendantes du Comité, ont retardé l'apparition des Publications de Société pour l'année 1868. Des mesures sont prises pour que ce retard ne se renouvelle plus. |
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