De Gulden Passer. Jaargang 47
(1969)– [tijdschrift] Gulden Passer, De– Auteursrechtelijk beschermd
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Un brabançon qui n'a pas son égal en Europe
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nationalité d'élection aussi difficile à fixer. Sur la foi de son lieu de naissance, certains l'ont traité de Flamand, comme Rodocanacchi. Lorsqu'au cours de ses dernières années Érasme se mit, face aux Italiens et aux Français, à se glorifier de sa naissance batave, il alla après la mort de Longueil jusqu'à revendiquer pour la Hollande la gloire d'avoir produit ce héros désormais classique. (Lettre à Damien de Goes du 18 août 1535, Allen 3043). Cela n'empêcha pas Longueil de s'être toujours déclaré Français sa vie durant. Mais l'important est de savoir comment les deux écrivains se considéraient respectivement à l'époque de leur rencontre. Celle-ci, remarquons-le, survient en 1519, c'est-à-dire au moment où chacun des deux hommes atteint son apogée. Mais Érasme lutte déjà durement pour la suprématie, et en essayant de discréditer Lefèvre d'Étaples, il a fait surgir la grandeur difficilement égalable de Guillaume Budé. Cette querelle de primauté, Longueil la discute avec objectivité dans la grande lettre à Jacques Lucas (Épître 1021, Allen t. III, 473-476) où Érasme trouve à boire et à manger. Mais il pardonnera moins encore l'éloge ironique de la lettre à Marc Antoine Flaminius. Longueil y contestait à tous les Renaissants le génie de l'éloquence: ‘En vérité je ne le trouve chez aucun de nos contemporains. Mais toi, peut-être le découvres-tu dans le fameux Éloge de la Folie, dans les Silènes et autres Scarabées, au point de reconnaître dans notre ami l'image du parfait orateur. Dans ce cas tu devrais reconnaître avec la plus grande honte que votre éloquence italienne a été vaincue, non pas tant par une plus grande abondance de pensée, que par la sottise insigne de l'orateur bataveGa naar voetnoot1’. Érasme, qui connaissait ces deux textes, n'en rencontra pas moins à son retour de Londres Longueil porteur de divers messages à son adresse, et voici comment il résume cette entrevue: ‘J'ai consacré à Longueil presque trois jours entiers: il m'a plu sous tous les rapports, sauf en ce qu'il joue trop au Français, alors qu'il est notre compatriote’. (Lettre 1026 à Thomas Lupset, Louvain 16 octobre 1519). Sur le vu de ces deux textes, on pourrait se demander si l'on a bien | |
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compris le terme ‘cum sit nostras’, si ce ‘Français’ et ce ‘Batave’ n'étaient tombés d'accord pour se reconnaître compatriotes. Car ce point est largement traité dans l'échange de lettres que constitue l'épître de Longueil à Colas et la réponse, directe, d'Érasme à Longueil: ‘J'aime d'abord en lui - affirmait Longueil - mon compatriote: nous sommes, comme tu le sais, de même langue et vivons sous le même prince’. Et Érasme renchérissait: ‘Par ailleurs, lorsque tu écris que nous avons toi et moi même langue, même patrie et même gouvernement, ce n'est pas pour moi que je m'en réjouis, mais bien plutôt pour mon paysGa naar voetnoot2’. Entre ce Batave et ce Français qui se retrouvent à Louvain et reconnaissent également l'autorité de Charles Quint, quel peut être ce plus grand commun dénominateur sinon la qualité de Brabançon? Aussi ne sommes-nous pas étonnés lorsque le terme éclate avec fracas au milieu même du Ciceronianus, comme le principe d'une justification dont l'extraordinaire complication n'a d'égale que l'unité. Rappelons-nous le passage récemment cité de la lettre à Marc Antoine Flaminius: nous en trouverons ici la réplique absolue: ‘Buléphore - Vois combien de régions nous avons parcourues, Nosopon, à la recherche d'un cicéronien et nous n'en avons pas encore trouvé un seul qui te paraisse digne de ce titre, dont le désir passionné te tourmente... Nosopon - Il n'empèche que cet éloge a été décerné à Christophe de Longueil, originaire du Brabant, quoique élevé en France. C'est le seul cisalpin auquel les Italiens décernent cette palme glorieuse, et tous les autres, ils ne les considèrent que comme des barbares.’ (Ciceronianus, éd. Gambaro, lignes 3692-95 et 3713-3716) Érasme qui ne pardonnera pas aux Français de lui préférer Budé et aux Allemands de le délaisser pour Luther, accepterait-il donc d'être éclipsé chez lui par ce Brabançon (homo Brabantus) dont il se reconnaît le compatriote? Et pourtant si l'on suit le texte, il semble bien que le Brabançon en question n'ait pas son égal en Europe. Mais ce serait trop miser sur la candeur érasmienne que d'admettre cette proposition comme une consécration définitive. Un ouvrage récent, qui vibre encore dans sa mémoire, va lui sug- | |
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gérer une présentation ironique de cette suprématie et l'usage renouvelé de la dialectique du Silène entre le faux cicéronien et le cicéronien véritable permettra peut-être au Brabant de garder la palme de l'éloquence tout en changeant la personne du titulaire. Au moment où Érasme se concentre dans l'effort de création qui donnera naissance au Ciceronianus, il a encore présentes à l'esprit l'affaire Reuchlin et toute la polémique suscitée pour l'attaque et la défense du grand hébraïsant. Celui-ci avait protesté contre les oeuvres d'un rabbin converti, Johannes Pfefferkorn, en particulier le Miroir des Juifs (1507), et contre les mesures antisémites qu'il avait entraînées de la part de l'empereur Maximilien (19 août 1509). Soutenu par le grand inquisiteur Hochstraten et le Brabançon Arnold de Tongres, régent du collège St. Laurent à Cologne, Pfefferkorn attaque à son tour Reuchlin, en février 1511, dans le Handspiegel ou Speculum manuale, auquel l'humaniste riposte aussitôt dans son Augenspiegel ou Speculum oculare (août 1511), qui malmène violemment l'inquisiteur et l'université de Cologne. Cité devant le tribunal de l'Inquisition de Mayence le 9 septembre 1513, Reuchlin avait publié pour sa défense en mars 1514, en latin et en grec, les Épîtres des hommes célèbres, c'est-à-dire les éloges à lui adressés par les principaux humanistes de l'époque. Il n'en fut pas moins condamné en août 1514 par l'université de Paris puis par celle de Louvain. Mais il devait l'emporter, et de façon définitive, devant l'opinion publique, grâce aux Épîtres des Hommes obscurs, publiées de 1515 à 1517, dont la truculence rabelaisienne couvrait ses adversaires d'un ridicule ineffaçable. Le principal auteur de ces lettres semble bien avoir été Ulrich de Hutten qui devait mourir de la syphilis en 1523. Il s'amuse à y produire une correspondance fictive échangée entre le professeur Ortvinus Gratius, porte-plume de Pfefferkorn, et ses anciens élèves dispersés à travers l'Europe. Or, Érasme a lu de très près ces Épîtres (dont il a discuté avec More) et avec d'autant plus d'attention qu'il y était l'objet d'appréciations très nuancées. Car derrière la satire assez bouffonne qui capte l'intérêt du lecteur ignorant, se cache le dessein très net de recenser les forces respectives des deux clans entre lesquels professeurs et écrivains commencent à se partager: la plupart des théolo- | |
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giens suivent leurs confrères de Cologne, alors que les juristes et les humanistes qui les coudoient souvent dans les facultés de droit allemandes sous le titre de ‘poètes’, penchent d'ordinaire en faveur de Reuchlin et de la tolérance. La principale substance du livre consiste donc à confronter d'une manière humoristique les positions des réactionnaires rhénans avec l'opinion des autres pays: ‘Tout cela est bien la vérité à Cologne, mais ailleurs il en va tout autrement’ (lettre XLIII). Cette intention, diffuse dans les cent douze lettres du recueil, se concentre dans un morceau capital, la neuvième lettre du second volume. Il s'agit d'une mission d'information, confiée à un jeune théologien, Maître Philippus Schlauraff, et dont il rend compte à Maître Ortvinus Gratius dans un long poème de 181 versGa naar voetnoot3. ‘Or vous me demandez de vous envoyer cet ouvrage de moi qui a pour sujet mes périgrinations par monts et par vaux en Allemagne, au temps où, par commission des Théologiens, je faisais une tournée de propagande pour engager les Universités à se mettre contre Johannes Reuchlin, et la manière dont je fus tourmenté par les poètes résidant çà et làGa naar voetnoot4.’ Ainsi, aux témoignages généraux envoyés des autres universités et principalement de Rome, s'ajoutera une enquête précise sur ‘toute la haute Allemagne’. Pratiquement parti à la recherche des vrais théologiens, maître Schlauraff rencontrera surtout leurs adversaires qui lui feront subir des avanies, tantôt pour sa robe et ses convictions, tantôt pour sa qualité de Flamand. Comme il décrit le tracé exact de son périple et précise le nom des principaux adversaires qu'il a rencontrés, ce poème constitue un véritable recensement des forces humanistes en Europe centrale aux environs de 1515. L'énumération des lieux et des hommes ne manque pas d'intérêt. Notre docteur ‘bien pensant’ parti de Saxe est naturellement mal reçu à Rostock (Hermann Buschius) et à Francfort sur l'Oder (Trebellius). Mais sa plus grande déception est à Vienne où l'université n'a pas craint d'élire comme recteur un poète, Joachim | |
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Vadian, ennemi déclaré de Pfefferkorn, et où des gens comme Cuspinien sont tout-puissants. Il en va de même à Ingolstadt où Philomusus versifie contre les théologiens, à Nuremberg, où Pirkheimer a pris la tête de la conjuration en faveur de Reuchlin, à Leipzig où règne Mosellanus, à Erfurt et à Meissen, patries d'Eobanus Hessus et de Crotus Rubianus; pis encore à Francfort-am-Mein où régnent Spalatin et Ulrich de Hutten, à Augsbourg où prévaut l'influence de Conrad Peutinger. Bien entendu, maître Philippus Schlauraff évite Stuttgart, patrie de Reuchlin, mais n'est pas mieux reçu à Tübingen par Melanchthon, Bebelius, Brassicanus. C'est donc avec soulagement qu'il retrouve la Rhénanie. Mais hélas, l'Alsace est perdue; à Strasbourg, Sébastien Brant menace d'embarquer ce moine trop zélé sur la Nef des Fous, à Sélestadt, Wimpheling, Phrygio, Sapidus lui chantent pouilles et Beatus Rhenanus le rosse de son mieux. Croyant trouver abri dans la ville impériale et fort catholique de Fribourg, il y est semoncé par le vieux Zazius et par Amerbach. Pas plus de sûreté à Bâle où le libraire Froben abrite nombre d'hérétiques pervers et où un homme comme Érasme peut se prendre pour un maître d'orthodoxie. Il ne trouvera un peu de répit que chez les dominicains de Mayence: mais les frères mineurs y sont reuchliniens et Thomas Mürner le somme de déguerpir. Ce n'est qu'en débarquant à Cologne qu'il tombe dans les bras des siens, au terme d'un voyage peu glorieux. Les conclusions qu'il en tire, à savoir un véritable cri d'alarme, sont aussi intéressantes dans le fond que dans la forme: ‘Je vous supplie en conséquence de daigner prier ces personnages très savants dont me parle votre lettre de se préparer à controverser avec ces néolatinistes et à leur clouer le bec’. (Lettre XXXIII, op.cit., t. II, p. 130) Faute de quoi on risquerait peut-être de voir apparaître les temps dont rêvent les adversaires. Tels ces juristes de Worms qui attendent la fin des frocards et la prédication du véritable Évangile par ‘de savants théologiens qui comprennent les Écritures, comme Érasme de Rotterdam, Paulus Ricius, Johannes Reuchlin et d'autres encore’. Tel l'hérétique de Berlin qui annonce aux théologastres, ou plutôt aux sophistes de Cologne l'avènement de théologiens nouveaux, qui après les avoir balayés ‘apporteront | |
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leurs flambeaux, éclaireront les Écritures et nous restitueront l'antique et vraie philosophie’ suivant les traces de Reuchlin et d'Érasme. Prophétie dont l'accent apocalyptique annonce l'ardeur avec laquelle Albert Dürer, six ans plus tard, conviera le sage de Rotterdam à prendre la tête de la révolution religieuse. (Op.cit., t. II, lettre L en entier). Mais une fois de plus le sage avait su échapper à l'enrôlement et garder la position qu'il entendait assumer devant l'histoire: il était du côté de Reuchlin, mais en conservant sa pleine liberté d'allure, (nuance très bien exprimée par la lettre LIX du tome II). Il demeurait entre les deux camps ennemis comme un arbitre naturel dont chacun reconnaissait la primauté: ‘En outre, il se trouve ici un Théologien (selon le titre qu'il se décerne, mais il me semble qu'il est plutôt poèteGa naar voetnoot5) que de nombreuses personnes comblent d'honneur comme s'il était une merveille du monde’ (t. II, lettre XXXVIII). La querelle de Reuchlin s'était donc en somme bien terminée pour Érasme, puisqu'il avait marché dans le sens de l'histoire, sans aliéner sa liberté, ni voir contester par aucun des deux partis en cause sa royauté littéraire. Ce qui n'apparaissait encore que comme la querelle de Luther avait laissé des suites beaucoup plus désagréables. La bataille se livrait sur un champ qui n'était pas celui d'Érasme: c'étaient les contestations traditionnelles de l'Allemagne qui débouchaient sur le plan religieux, et sous une forme extra-ordinairement violente. Érasme ne s'était pas senti directement concerné par cette querelle d'Allemands. Sans doute appartenait-il à plus d'un titre à l'humanisme germanique, mais à sa forme rhénane, qui par la Suisse, la puissance bourguignonne, la façade néerlandaise, s'ouvre largement à l'influence des pays voisins. Sujet fidèle et conseiller de Charles de Gand dans sa jeunesse, Érasme semble avoir élargi son patriotisme à la mesure de l'élévation de son maître. Que celui-ci, devenu Charles-Quint, soit appelé à la tête du Saint-Empire Romain germanique, cela facilitera la conscience européenne d'un humaniste pacifique: position d'ailleurs excellente pour ne méconnaître aucun talent tout en revendiquant comme | |
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allant de soi une primauté absolue sur toute la République des Lettres. Une république dont, pour toutes sortes de raisons, Érasme serait très désireux d'installer la capitale à Louvain. C'est ce qui le rend particulièrement susceptible à toute opposition manifestée dans cette ville, a fortiori, du fait de ses docteurs et professeurs. Au fond, ce dont le prince de l'humanisme ressent le besoin, c'est d'une nouvelle querelle de Reuchlin, encore plus étroitement liée à sa propre personne: une querelle qui lui permette de se dégager un peu des félicitations compromettantes des puissances établies et qui le remette dans cette position de centre gauche toujours si favorable à la gloire littéraire. Mais comment arriver à donner une telle dimension à l'incident Longueil, même aggravé d'une répétition posthume? Nous avons étudié toute la préparation diplomatique de l'affaire. Peut-être pourrait-on retrouver dans la querelle de Reuchlin quelques éléments de sa formulation dialectique. Puisque la fâcheuse révolution luthérienne a fait éclater la troupe jusque-là assez cohérente des progressistes, également désireux de réformes dans les lettres et dans l'Église, peut-être est-il nécessaire de retoucher la classification des divers groupes d'opinion en fonction de cette situation nouvelle. Or, Hutten avait regroupé tous les partisans de la Renaissance sous le terme de ‘néolatinistes’. Il serait désormais ridicule d'évoquer sous ce terme Luther et ses bruyants disciples. Est-ce à dire qu'une fois cette séparation accomplie, le reste soit homogène? Le trait de génie d'Érasme, c'est d'avoir conservé la notion pour la restreindre à connoter une espèce pathologique, celle des cicéroniens. Le grand effort qu'il va entreprendre vise à rassembler sous cette notion ceux chez qui l'humanisme au lieu de donner naissance à des oeuvres vivantes et originales, se borne à entretenir en vase clos une masse amorphe de cellules prélevées sur les oeuvres classiques. Mais on se rappelle qu'après avoir analysé de manière assez mordante la technique du plagiat et la maladie qui s'ensuit, Érasme arrive à bout de souffle, lorsqu'il s'avise très opportunément de se demander s'il existe encore au monde de parfaits cicéroniens capables de disputer la palme à Longueil. Et sur ce point aussi la dépendance est nette par rapport aux Lettres des hommes obscurs. Seulement les transpositions sont nombreuses. Maître Philippus | |
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Schlauraff, parti à la recherche de théologiens orthodoxes, ne découvrait que des poètes et se contentait de nous conter naïvement les péripéties de son voyage à travers toute l'Allemagne. Tandis que Nosopon et ses acolytes, qui élargissent leur expédition à la fois dans le temps et dans l'espace ne rencontreront plus, cette fois, un seul représentant de l'humanisme fossile qu'on prise tant aux bords du Tibre. L'intérêt descriptif et pittoresque de Hutten cède désormais à l'intérêt logique et psychologique des jugements d'Érasme qui, grâce à un jeu savant de miroirs arrive à distribuer éloges et condamnations pleins de réticence. Le voyage accompli cette fois à travers l'Europe arrive au moins à une conclusion: c'est qu'on a oublié ou déprécié le nom des principaux concurrents au sceptre de l'humanisme, Budé, More et Vivès, qui ne sont point des ‘cicéroniens’ au sens où on l'entend à Rome. Longueil reste donc un cas unique, et méritait bien sa palme, quoiqu'il l'ait chèrement payée. Ici se trouve un ressort dialectique déjà tendu dans les Épîtres des Hommes obscurs où bien des développements expriment cette vérité profonde que les opinions valables à Cologne sont loin d'être reçues dans toute l'Europe. De la même manière le Ciceronianus ne cesse de nous rappeler que les petits cénacles du Tibre ne font plus la loi en matière de civilisation. À leur imitation desséchée du passé, Érasme oppose alors un traditionalisme vivant, celui où la pensée chrétienne s'enrichit de la culture classique, comme le peuple hébreu des dépouilles de l'Égypte. Le véritable Cicéronien n'est donc pas le brillant pasticheur de plaidoyers périmés, mais le chorège des belles-lettres vivantes. Et une fois de plus, ces prémices admises, il apparaît indiscutablement que toutes les analyses présentées dans ce volume convergent bien vers la distribution de la médaille d'or à ce Batave déprécié qui entendait bien non seulement jouir dans toute l'Europe d'une renommée sans rivale, mais rester également le premier dans son village. Il y avait donc bien au Brabant un homme dont la primauté devait s'imposer à l'opinion universelle, mais il s'appelait Érasme. |
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