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Cicéron:
Non seulement la fortune est aveugle mais elle rend souvent aveugles beaucoup de ceux qu'elle a comblés et ils se laissent emporter par la morgue et la fierté. Il n'y a rien de plus intolérable qu'un imbécile riche et comblé. Et l'on voit trop souvent des gens qui auparavant étaient agréables à fréquenter, être changés par l'autorité, le pouvoir, la bonne fortune, mépriser leurs vieux amis et se plaire à de nouvelles relations.
Tout au rebours, Ortelius, tu continues à cultiver dans la droiture de ton coeur des amis qui n'ont ni ta fortune, ni tes honneurs. Moi aussi, quelque fortune qui doive m'échoir, elle ne m'écartera jamais de ton amitié.
Otto Venius de Leyde a écrit ceci bien volontiers à Bruxelles le 13 octobre de l'année 1588.
Octave van Veen (Leyde, 1558-Anvers ou Bruxelles, 1628-1629) dessinateur et peintre, élève de Dominique Lampson, à Liège; puis de Frédéric Zucchero, à Rome. Venius, peintre de la cour d'Alexandre Farnèse et des archiducs Albert et Isabelle, travailla à Bruxelles puis s'établit à Anvers, en 1593. Il fut un des adeptes du style romaniste et Rubens passa deux ou trois ans dans son atelier. Carel van Mander, Le Livre des peintres, éd. Henri Hymans, t. II (Paris, 1885), pp. 271-281. Biographie Nationale, t. XXVI, 1936-1937, art. de Leo van Puyvelde.