De Gulden Passer. Jaargang 46
(1968)– [tijdschrift] Gulden Passer, De– Auteursrechtelijk beschermdf. 39Consacré à une amitié naissante Sur les rives de l'Éridon, couché dans l'ombre ambrée, Apollon pleurait plein de douleur, sa lyre à ses pieds. Les Héliades en étaient témoins et une soeur de PhaéthonGa naar voetnoot3, l'arbre le plus proche, était la cause de sa douleur endeuillée. Uranie l'entendit et, se laissant tomber du ciel bleu, console le coeur brumeux du Dieu qui se plaint: ‘Et quoi, dit-elle, Phaéton t'a causé une telle blessure? il est mort, cesse de penser à lui. Un Dieu ne doit pas fondre en larmes. Les fleuves le pleurent, sans pouvoir ressusciter celui qui est mort. Un seul homme le pourrait, c'est le phénix des hommes, Ortelius. Phoebus, prends-le comme ton fils adoptif. Il est loyal et sage, le prince de tous ceux qui ont mesuré la terre, digne de ton amour, digne du mien’. Elle parla ainsi et ses avis plurent à Phoebus. Il élit Ortelius à la place de son cher Phaéton. Et peu de temps se passe avant que le rayonnant porte-feu prenne dans son char brûlant l'homme adopté par lui et l'élève jusqu'aux astres. | |
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f. 39 voDe là, il découvre à l'infini, comme du haut d'un observatoire, les terres et les océans, les fleuves et les bras arrondis de la mer au grand reflux, et les monts qui s'abaissent vers le pôle, les forêts et les lacs et les demeures des vents et les régions où se divisent les quatre zônes, et les aspects variés des royaumes, les peuples qui y vivent, il marque la place du ciel, de la mer, de la terre ferme et, ayant mesuré le monde, l'inscrit sur une petite carte, enfermant une si grande oeuvre en une petite page, tandis que la Nature s'irrite. Qui refuserait à l'art la possibilité d'enfermer dans une noix une Iliade avec ses milliers de vers? Mais la faveur de Phoebus ne se pose pas également sur toutes les têtes et il y a peu d'oiseaux qui puissent parcourir toute la terre. Seul, Ortelius, par l'investigation de son habile esprit, la traverse et accomplit des choses dignes de son père adoptif le dieu de Claros. Salut, haute lumière du monde, salut, oeil de l'univers, ô salut, noble Archimède des Belges, ou, si tu préfères ce nom, salut, Archytas. Aussi longtemps qu'il y aura des terres et des mers, salut. A Abraham Ortelius, géographe royal, Maximilien de Vriendt secrétaire du sénat de Gand, en témoignage d'amitié et de bienveillance. Sous l'inspiration du roi de Délos.
Maximilien de Vriendt (Zadenburg, en Zélande, 1559-Gand, 1614) après ses études à Louvain et Paris, voyagea en Italie. Il remplaça son père dans la charge de secrétaire de la ville de Gand et fut banni lors de la guerre civile. Il a publié de nombreux vers latins: élégies, poèmes sacrés et satiriques, épigrammes et chronogrammes. Biographie Nationale, t. V, 1876, art. de J. Roulez. |
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