De Gulden Passer. Jaargang 46
(1968)– [tijdschrift] Gulden Passer, De– Auteursrechtelijk beschermdf. 37Pour la devise d'Emmanuel Demetrius Daniel Rogers AnglaisGa naar voetnoot1 De qui demandes-tu le secours, en quel homme au monde as-tu confiance? On ne peut se fier à rien dans le monde. Le poète pelignienGa naar voetnoot2 dit très justement que toutes les choses pendent à un fil. | |
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Homme sage, fie-toi à ton intelligence: tu seras trompé par elle; crois aux dons de la beauté: la beauté est un bien à deux visages. L'un se fie à ses chevaux, un autre à ses pieds rapides. Mars écrase à la guerre le cavalier comme le fantassin. L'espoir qu'on met dans ses armes n'est pas sûr, même si elles sont triplement épaisses: une balle de soufre les transperce. Et qu'attendre de la protection des camarades? Il arrive souvent que les chefs périssent alors que les soldats sont sauvés. Faut-il se fier à ses forces? Goliath a été vaincu par David, un chef robuste tombé sous la main d'un enfant plus fort que lui. Tu espères que la faveur des rois te fera monter haut. Mais ils sont souvent impuissants à aider et eux-mêmes et les autres. Ainsi qu'un autre se fie en toutes ces choses. Toi, suis le bon conseil que te donne l'Emmanuel; continue à te fier en Dieu. Si tu l'as avec toi, si tu mets en lui ton espérance, tu peux vivre plus ferme qu'un roi d'Ausonie.
Emmanuel van Meteren (Anvers, 1535-Londres, 1612); sa mère était la cousine d'Abraham Ortelius. Après s'être déclaré protestant, van Meteren passa en Angleterre et se fit naturaliser Anglais. Il fut pendant trente ans le consul des marchands flamands de Londres. Il est l'auteur de l'Histoire de Belgique, relation des troubles du xvie s., publiée en allemand (1596), en latin (1598) et en néerlandais (1599). Son ouvrage, composé à l'aide de documents contemporains, connut de nombreuses éditions. Paquot, Mémoires, t. XII (Louvain, 1768), pp. 340-348 et Biographie Nationale, t. XIV, 1897, art. de L. Willems. | |
f. 37 voDécor: Portrait de Adolphe Occo - gravure anonyme exécutée en 1575.
Inscription: Adolphe Occo d'Augsbourg (F.A.N.?) médecin de l'empereur Rodolphe, âgé de 51 ans. | |
f. 38Il n'est pas facile de distinguer l'amour vrai et sûr, à moins que n'arrive une de ces conjonctures où, comme l'or par le feu, l'amitié fidèle est éprouvée par le danger. La vie n'est donnée à personne en cadeau; elle est donnée à tous pour qu'ils en usent. Homme, aussi longtemps que tu vis, vis bien. A l'illustre Abraham Ortelius cosmographe du roi, maître et ami digne d'être respecté, au moment de son voyage en Italie, Adolphe Occo, médecin de l'empereur Rodolphe, a écrit ceci à Vienne en l'an de grâce 1577, nones d'octobre. | |
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Va, homme de bien, va d'une marche heureuse où t'appelle ton courageGa naar voetnoot1. | |
f. 38 voEn toute entreprise les méchants sont nombreux et inutiles; les gens capables sont peu nombreux et valent tous les autres ensemble. Un homme de bien est un profit pour tous. Il faut mettre en fuite et extirper par tous les moyens: du corps, la maladie; de l'âme, la grossièreté; de la maison, la démesure, de toutes choses, l'incontinence. L'homme de bien sait gré même de peu de chose. Adolphos Okkôn de MayenceGa naar voetnoot2 médecin.
Adolphe Occo, le troisième du nom (Augsbourg, 1524-1606), humaniste, philosophe et médecin. Il fut attaché à la maison de l'empereur Rodolphe II, sa renommée fut grande et son nom reste attaché à diverses publications tant médicales - Pharmacopeia seu Medicamentarium pro Republica Augustana (Augsbourg, 1564) - que numismatiques - Imperatorum Romanorum numismata (Anvers, Plantin, 1579). Sa Pharmacopeia a été publiée en facsimile avec introduction et notes par Théodore Husemann, Madison, 1927. Jacob Brucker, Historia vitae Adolphorum Occonum, Leipzig, 1734 et Allgemeine Deutsche Biographie, t. XXIV, 1887, art. de H.U. Lier. |