De Gulden Passer. Jaargang 43
(1965)– [tijdschrift] Gulden Passer, De– Auteursrechtelijk beschermd
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La philologie neo-latine dans le monde
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que d'une importance secondaire,Ga naar voetnoot3. resteront cependant pour toujours un témoignage éloquent de la persistance tenace de la tradition latine de la civilisation occidentale et de l'attachement remarquable des hommes cultivés à la source commune de leur éducation. L'étude de cette littérature immense, où les auteurs se comptent par milliers, a fait longtemps ‘figure de Cendrillon’, comme l'a dit fort bien le comparatiste M. Paul Van Tieghem. En effet, qui s'en occupait avant la dernière guerre mondiale? Quelques rares savants comme le regretté M. Georg Ellinger, qui a péri - et avec lui une partie essentielle de son oeuvre - victime de la guerre et du racisme nazi.Ga naar voetnoot4. | |||||||||||||||||||||||||||||||
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La publication de ‘La littérature latine de la Renaissance’ de M.P. Van Tieghem (Paris 1944) peut être considérée comme le tournant décisif de l'histoire de notre discipline. Bien qu'imparfait et incomplet,Ga naar voetnoot5. le livre continue néanmoins à rendre des services immenses. Pourtant le fait le plus important de ces dernières années, c'est nous semble-t-il, le changement qui s'opère lentement dans l'attitude et la mentalité des philologues et des historiens de la littérature: on commence à reconnaître l'erreur qu'on a commise en condamnant en bloc toute la littérature humaniste comme un grand pastiche mort et insipide. Bien sûr, tel philologue (surtout parmi les classiques), qui n'a jamais lu ne fût-ce qu'une seule oeuvre néo-latine, se croit autorisé encore aujourd'hui pour répéter des jugements surannés ou pour considérer ‘infra dignitatem’ les questions de la philologie néolatine, mais sa voix n'a plus aucune valeur devant l'opinion des spécialistes toujours plus nombreux, qui ont scruté attentivement le champ de la littérature latine moderne et qui en ont reporté des fruits remarquables. Rien d'étonnant donc si partout des philologues plus avisés en Europe et en Amérique réclament en faveur d'une étude approfondie et systématique de ces lettres négligées. C'est un mérite incontestable du président de cette journée, M. Gerlo, d'avoir défendu à plusieurs reprises le droit d'existence de la philologie néo-latine. Cette attitude changée du monde savant se traduit de plus en plus par des initiatives scientifiques les plus variées, p.e. la création de cours de littérature néo-latine, la fondation d'instituts et de centres de recherche, la publication de séries et d'ouvrages de toute sorte, la réimpression anastatique d'auteurs néo-latins, la réintro- | |||||||||||||||||||||||||||||||
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duction dans les grandes encyclopédies littéraires d'articles concernant la littérature néo-latine etc. En ce qui concerne la création de cours ou de chaires de littérature néo-latine, réclamée vivement par M. Schoell sus-mentionné, la situation actuelle n'est pas encore satisfaisante mais justifie cependant nos espoirs pour l'avenir. Un coup d'oeil à quelques pays de l'Europe et de l'Amérique peut nous instruire là-dessus: En Allemagne, l'intérêt pour les lettres en question commence à se réveiller lentement, mais il ne semble pas qu'il existe déjà des cours réguliers, surtout en raison de la pénurie de professeurs qualifiés et de la difficulté d'apporter des changements à l'organisation des programmes universitaires. A l'université de Tubingue le professeur américain H.C. Schnur, grand connaisseur de la poésie humaniste et poète latin lui-même,Ga naar voetnoot6. a donné en 1964 un cours d'été, qui a rencontré un tel succès que l'Université envisage la possibilité de créer un cours régulier de littérature néo-latine. En attendant, M. Schnur donnera un deuxième cours en 1966. Il faut signaler aussi que notre spécialité est traitée de façon intermittente dans certains séminaires, p.e. de philologie médiévale, comme c'est le cas à Heidelberg. Parmi les savants allemands qui s'occupent de la littérature néo-latine M.K.O. Conrady, germaniste, à Kiel, M.V.R. Giustiniani, romaniste, à Fribourg, et en dehors du corps académique, M.K.L. Weitzel, professeur de latin à Waldshut, méritent une mention particulière. En Belgique, il existe depuis longtemps auprès des universités des cours libres sur l'histoire de l'humanisme. Il est évident que dans ces cours on peut parler de l'histoire des lettres latines humanistes, mais l'histoire de l'humanisme est une discipline à la fois beaucoup plus vaste que l'histoire littéraire et par contre, du point de vue chronologique, beaucoup plus limitée. En 1963 l'université catholique de Louvain a créé à côté de ce cours général, un deuxième cours libre, qui est consacré uniquement à l'histoire de lettres néo-latines. Cette initiative a rencontré un certain succès parmi les étudiants et le nombre de mémoires de licence consacrées à un sujet | |||||||||||||||||||||||||||||||
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néo-latin a dépassé déjà la vingtaine. A l'université de l'état de Liège, M.L.E. Halkin donne un cours facultatif pratique d'histoire de l'humanisme, où il traduit les lettres et les colloques d'Erasme. Pour la France, je vais vous citer l'extrait d'une lettre du professeur J. Perret, qui m'a été aimablement transmise par M.A. Bocognano, inspecteur général de l'instruction publique en France: ‘Une réforme profonde de l'enseignement supérieur doit substituer à notre licence de lettres un cours d'études où des options auraient leur place. Plusieurs facultés envisagent déjà de demander la création d'un certificat d'études médio- et néo-latines’. Le professeur J. Perret ajoute que déjà maintenant de nombreuses thèses de doctorat portent sur un ouvrage en latin d'époque moderne. De son côté, M. Haury, professeur de latin à l'université de Bordeaux, m'a communiqué le texte de son projet pour l'institution d'un certificat de licence, constituant une option, dont le titre serait ‘Certificat de latin historique et vivant’. Ce projet a été suggéré pour la première fois par son auteur au cours de l'échange de vues du 30 juin 1965 à la Sorbonne. Finalement, en France il y a déjà plusieurs chercheurs, qui s'occupent de problèmes néo-latins, comme p.e. M. Jehasse, agrégéassistant à la faculté des Lettres de Lyon (renseignement de M. Rambaud), M. Margolin, spécialiste d'Erasme, M.G. Ouy, etc. En Italie la situation se présente d'une manière assez favorable: les lettres néo-latines y sont enseignées, soit intégrées dans les cours donnés par les titulaires des chaires de ‘littérature latine médiévale et de philologie médiévale et humaniste’, soit par des ‘liberi docenti’, et cela dans plusieurs universités (Rome, Florence, Milan, Padoue, Bari, de temps à autre aussi à Palerme etc.). A Bologne le professeur G.B. Pighi lit également des textes latins modernes (p.e. Pascoli) pendant son cours de littérature latine. Voici venue la nécessité de mentionner également les cours donnés aux universités Vaticanes. Le professeur Springhetti E., S.J., a l'habitude de commenter des auteurs modernes dans ses cours à l'université Grégorienne; au programme de la 4e année d'études à l'Institut Supérieur du Latin, fondé récemment à Rome par ordre | |||||||||||||||||||||||||||||||
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du pape, on a prévu des cours de ‘littérature latine de l'humanisme’ et ‘littérature latine de l'époque moderne’.Ga naar voetnoot7. Terminons cet aperçu, du moins en ce qui concerne l'Europe, en parlant de la Pologne. Dans ce pays les lettres latines modernes sont étudiées avec une ferveur exemplaire. A Breslau (Wroclaw), M.J. Kròkowski est chargé d'un cours de littérature néo-latine polonaise, tandis qu'à Varsovie les professeurs K. Kumaniecki et Lydia Winniczuk, à Cracovie le professeur M. Brožzek consacrent une partie de leurs séminaires et de leurs cours spécialisés de littérature latine aux auteurs d'époque moderne. Le grand nombre des publications néo-latines polonaises témoignent d'ailleurs de cette activité remarquable. Passons à l'Amérique: aux États-Unis il y a plusieurs spécialistes éminents de la littérature néo-latine, p.e. MM. Bradner Leicester, James Hutton, Sesto Prete, H.C. Schnur, P.O. Kristeller, M. Di Cesare, L.A. Schuster etc., mais à notre connaissance, il n'y existe pas encore des cours réguliers. On vient de m'annoncer cependant que le professeur S. Prete donnera un cours à la Columbia University à partir de l'année prochaine. Au Canada, il faut signaler la University of British Columbia à Vancouver, où le professeur W. Leonard Grant donne un séminaire tous les deux ans. Achevons ce tableau en remarquant que dans plusieurs pays l'enseignement de la littérature latine nationale est intégrée dans les cours d'histoire des lettres en langue vulgaire. Cela se fait dans les six universités de la Yougoslavie, aux universités suédoises, à l'université libre réformée d'Amsterdam etc. Je crois que cette journée peut faire oeuvre utile si elle veut bien transmettre aux autorités académiques le voeu de multiplier ces cours et au pouvoir législatif la proposition de mettre ces cours au même niveau que les cours, beaucoup plus nombreux, de latin médiéval, de grec médiéval et moderne. La même chose doit être proposée d'ailleurs en ce qui concerne les cours sur l'histoire de l'humanisme. | |||||||||||||||||||||||||||||||
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Il y a non seulement des cours. Il y a aussi des instituts et des centres de recherches. Nous ne pouvons pas les mentionner tous et nous citerons seulement ceux, dont l'activité nous est le mieux connue. En Europe nous avons tout d'abord l'Association Humanisme et Renaissance à Genève, bien connue de tous, et à laquelle sont affiliés plusieurs autres instituts, p.e. l'Institut pour l'étude de la Renaissance et de l'Humanisme de l'Université Libre de Bruxelles. Il faut mentionner aussi l'Istituto di Studi Romani à Rome, bien qu'il ne s'occupe pas en premier lieu des questions néo-latines. Viennent ensuite plusieurs séminaires d'universités, comme p.e. le Deutsches Seminar de l'université de Zürich, où sont étudiés sous la direction du professeur M. Wehrli des auteurs latins de l'époque baroque en Allemagne (Balde, Bidermann etc.); l'Istituto di filologia Romanza de l'université de Bari; l'Associacão Portugo de Estudos Class., etc. A Louvain nous nous occupons de la création d'un Centre de documentation pour toute la littérature néo-latine, qui se propose de remédier à la dispersion actuelle dont souffrent nos études. Nous envisageons la publication de bibliographies d'éditions et d'études dans le domaine de la littérature néo-latine depuis ses origines jusqu'à nos jours. Nous prions nos lecteurs de nous tenir au courant de leurs publications, surtout de celles qui (comme il arrive souvent) ont paru dans des revues locales ou difficilement accessibles. D'autre part, nous sommes à leur disposition pour fournir autant que possible les renseignements bibliographiques, qu'ils voudront nous demander. Toute correspondance doit être adressée à l'auteur de ces pages et envoyée à la: Mgr. Sencie-instituut, Ravenstraat 46, Louvain (Belgique). En Amérique, la Renaissance Society of America aux États-Unis, la Classical Association au Canada et aussi l'Istituto Caro y Cuervo à Bogota en Colombie déploient une activité variée et fructueuse. Ajoutons-y le Department of English de la Western Illinois University à Macomb (U.S.A.), où M. Paul Blackford a entamé la confection d'un lexique néo-latin pour les années 1400-1600. Il n'existe pas encore une revue spéciale, consacrée uniquement à l'étude des lettres néo-latines. Les contributions des savants à notre discipline il faut les rechercher toujours dans les innombrables revues | |||||||||||||||||||||||||||||||
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de philologie classique, romane, germanique, slave ou d'histoire médiévale et moderne. Il n'existe aucune bibliographie courante, qui embrasse toute l'histoire de la néo-latinité. Les bibliographies publiées dans L'Année Philologique (section de l'humanisme et parfois aussi de la littérature latine médiévale), dans les revues Studies in Philology, Germanistik, Seventeenth Century News (Supplément: Neolatin News), Archivum Historicum Societatis Jesu, Latinitas et Scriptorium sont indispensables. S'il n'y a pas de revues néo-latines, les séries d'éditions d'auteurs néo-latins ou néo-latins et médiévaux ou encore néo-latins et écrivains de langue vulgaire ne font pas du tout défaut. En voici une liste, arrangée par ordre alphabétique:
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Nous ne pouvons pas penser ici à donner une liste même sommaire de toutes les publications au sujet de l'histoire des lettres néo-latines ou des auteurs individuels. Ces ouvrages ne se comptent | |||||||||||||||||||||||||||||||
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plus. Nous nous permettons de renvoyer le chercheur à notre bibliographie, qui a paru dans les Handelingen van de Zuidnederlandse Maatschappij voor Taal-, Letterkunde en Geschiedenis, 17 (Bruxelles 1963), pp. 293-318, sous le titre: De studie van de neolatijnse letterkunde: resultaten en opgaven / Quid in litteris latinis recentioribus perscrutandis perpetratum perpetrandumque sit breviter exponitur. Un supplément et continuation de cette bibliographie a paru dans le volume 19 (1965), pp. 351-362 des mêmes Handelingen. La première partie a été reçue en partie dans la Bibliographie de l'humanisme belge, que vient de mettre à notre disposition M.A. Gerlo (Bruxelles, 1965). Il est intéressant aussi de regarder un instant l'attitude actuelle des comités de rédaction des grandes encyclopédies littéraires. Si dans le passé les écrivains néo-latins étaient passés sous silence ou presque, les choses se modifient maintenant à nouveau en faveur de ceux-ci. En Suisse p.e. paraît (1966-) à Zürich la Kindlers Literatur Lexikon en 7 volumes. On y a prévu une section ‘littérature néo-latine’ à côté de la littérature antique et médiévale. Chaque section a son propre Fachberater. Pour les auteurs humanistes on avait fait un choix excellent en s'adressant à M.W. Stammler, mais malheureusement ce grand savant vient de mourir il y a quelques mois (3 août 1965). Pour la langue néerlandaise, signalons la Moderne Encyclopedie van de Wereldliteratuur, dont trois volumes ont déjà paru à Gand. Là aussi les auteurs néo-latins sont bien représentés. Pour terminer cet aperçu des études néo-latines, nous signalerons à l'attention des collègues quelques travaux en cours. Pour la Belgique nous ne répéterons plus ce qui a été dit aujourd'hui par les autres orateurs au sujet des lettres de Juste-Lipse, des oeuvres d'Erasme et de la réédition de la Bibliotheca Belgica. Ajoutons-y seulement qu'à l'université de Gand M.H. Van Crombruggen, dont on connaît le livre sur Lernutius, achève ses études sur Dousa. A Gand aussi on étudie les oeuvres de Melchior Barlaeus. A Louvain plusieurs travaux sont entamés par nos élèves, e.a. des études concernant le roman et la nouvelle humaniste, la fable néo-latine (plus particulièrement les fables d'Abstemius et leur diffusion à travers l'Europe), la poésie latine des Jésuites, l'influence de Catulle dans les Pays-Bas. Plusieurs éditions de textes sont en | |||||||||||||||||||||||||||||||
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préparation: les poésies de Surigonus et d'Adeodatus Marivorda; une élégie inédite de Modius (sous presse dans Latomus, 1966); l'épopée de Masurius etc. A Wijnegem (Anvers) quelques membres de la Société des Antiquaires locale ont poussé déjà assez loin les recherches sur la vie et l'oeuvre poétique de l'humaniste Joannes Flemingus ou Jan Vleminck (Limbourg-Vesdre, env. 1535- † Grobbendonck, 23.10. 1568). L'étude sera poursuivie en collaboration avec notre Centre de Louvain et les résultats seront publiés intégralement. A l'Institut pour l'Étude de la Renaissance et de l'humanisme de l'Université de Bruxelles, l'on poursuit les recherches bibliographiques sur l'Humanisme belge et on a également entamé la bibliographie sur l'iconographie de l'humanisme belge. Des étudiants de licence préparent une traduction du Julius Exclusus, une traduction du De Bello Turcico, ainsi qu'une étude comparative sur l'Utopie de More et la Civitas solis de Campanella. En Hollande, le professeur Kuiper (Amsterdam) prépare avec la collaboration de M. Rank, une édition critique des poésies latines de Grotius. A Utrecht, la dissertation de M. Engelberts sur Macropedius touche à sa fin. A Rotterdam est fixé le siège de la commission internationale pour l'édition des oeuvres complètes d'Erasme, etc. En Italie on prépare e.a. une édition critique des Commentarii du pape Pie II et des Opera Omnia de L. Valla (Milan, en collaboration avec Louvain). Le professeur Springhetti, qui vient de publier un article remarquable concernant les poésies latines de Fabius Chigi (pape Alexandre VII), a réuni une documentation considérable en vue de la confection d'un répertoire général des auteurs néo-latins. On sait qu'en Amérique on a annoncé depuis quelques années des initiatives semblables. De l'Allemagne nous parviendront prochainement toute une série de réimpressions anastatiques (Vida, Fracastoro, livres d'emblèmes etc.). On y travaille aussi à des éditions nouvelles des vers latins de Séb. Brant, des oeuvres de Jacques Wimpfeling (par le professeur Merding de l'université de Fribourg) etc. Il paraît qu'on va réimprimer aussi l'oeuvre capitale de G. Ellinger. Il serait hautement | |||||||||||||||||||||||||||||||
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souhaitable d'y ajouter les données bibliographiques indispensables. Si tout va bien le livre de M.V.R. Giustiniani (Fribourg) sur la poésie latine des 19e et 20e siècles, annoncé depuis longtemps, verra le jour en 1966 (Niemeyer, Tübingen). En Tchécoslovaquie on compose un index des auteurs latins du pays et on édite les oeuvres de Comenius. En Pologne les éditions de textes se poursuivent à un rythme rapide. On en est maintenant à la publication de la chronique de J. Dlugosz. Passons à l'Amérique: Aux États-Unis le professeur P. Kristeller a pris la direction d'une entreprise scientifique internationale, qui s'est proposée de dresser la liste complète de toutes les traductions latines, faites pendant le Moyen Age et la Renaissance, des auteurs grecs; elle dressera aussi la liste des commentaires de la même époque sur les auteurs latins et grecs, qui ont écrit avant 600 ap. J.C. Au Canada, M.W. Leonard Grant, qui vient de nous donner un beau livre sur la poésie bucolique néo-latine, a sous presse une édition critique des oeuvres poétiques du poète florentin Naldus Naldius.
De tout ceci il ressort clairement que la philologie néo-latine s'affirme de plus en plus dans le monde savant. Puisse cette journée contribuer à la réhabilitation complète d'une discipline négligée trop longtemps et à la dissipation de certains préjugés, qui ont nui trop souvent à l'éclosion normale de ces études.Ga naar voetnoot8. | |||||||||||||||||||||||||||||||
DiscussionGerlo: La réhabilitation des études néo-latines est déjà un fait. Il y aura, d'ici peu, une philologie latine à côté d'une philologie grecque. La néo-latinité y aura sa place. | |||||||||||||||||||||||||||||||
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IJsewijn: Je croisa voir déjà fait la distinction pour la latinité de l'humanisme et la latinité moderne. Je rejette le fait de l'assertion que la latinité du xixe et du xxe siècles soit uniquement une ‘latinité de concours’. Pascoli est un poète écrivant aussi bien en latin qu'en italien. Les exemples peuvent être multipliés. On ne peut pas négliger cette latinité. Cambier: Bardon (en lisant le ‘Mercure Galant’ [1962]) signale que la latinité du xviie-xviiie siècle est aussi importante que celle du xvie siècle. Forster: Ce qui nous manque, c'est un foyer central pour la publication des oeuvres néo-latines. Ne serait-il pas possible de fonder une revue de cette espèce? Je suis sûr que la concentration d'étude dans le milieu néolatin aura une très grande importance dans le monde entier. Abbé Marcel: Il est préférable de se concentrer sur le ‘latin des Humanistes’. Backvis: L'argument le plus puissant qu'on puisse apporter va disparaître si l'on insiste sur le latin du xixe siècle. C'est en latin et en latin seulement que s'exprime le contenu du penser nouveau et que peuvent s'exprimer certaines formes de langage qui sont impensables dans les langues vulgaires. Les raffinements de l'esprit, les nouvelles idées, sont exprimés du xive au xvie siècle en latin. Dans ce sens, il est moins important d'étudier le latin récent. Trocki: Nous éditons un atlas de la CECA. Nous avons choisi le latin comme langue du titre. Halkin: Au nom de tous, je remercie Monsieur Gerlo de l'initiative qu'il a prise. Je souhaite qu'elle soit fructueuse pour l'évolution future de l'histoire de l'Humanisme et l'étude de la néo-latinité. |
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