De Gulden Passer. Jaargang 43
(1965)– [tijdschrift] Gulden Passer, De– Auteursrechtelijk beschermd
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Discours d'ouverture
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Louvain, Messieurs M. Dubuisson, Recteur de l'Université de Liège, F. Leblanc, Président du Conseil d'Administration de l'Université Libre de Bruxelles, M. Homes, Recteur de l'Université Libre de Bruxelles, Ch. Delvoye, Président de la Faculté de Philosophie et lettres de l'Université Libre de Bruxelles, J.P. Gillet, Administrateur de l'Université Libre de Bruxelles, Messieurs les Professeurs F.J. De Waele (Nijmegen), P. Mesnard (Tours), F. Petri (Bonn), Messieurs G. Droege (Bonn), P.A. Gerritsma (Venlo), Pirenne ('s Hertogenbosch), A.G. Weilen (Nijmegen). Enfin, je souhaite la bienvenue à tous nos compatriotes qui se sont inscrits à ce colloque pour consacrer leur week-end à l'étude de l'Humanisme belge. Avant de continuer, je voudrais dire un mot sur le problème des langues que nous utiliserons au cours de nos travaux. Dans l'Etat multinational qu'est la Belgique, il n'y a pas moyen de faire autrement. A l'origine, nous avions prévu que chaque orateur, c'est-à-dire chaque auteur d'une communication, s'exprimerait dans sa langue maternelle, soit en français, soit en néerlandais. Nous n'escomptions pas, à ce moment, pour un colloque qui ne durerait qu'un jour, la collaboration de participants étrangers. Bientôt, au hasard des contacts personnels, nous nous rendions compte qu'il en serait autrement et nous avons envoyé des invitations dans les pays environnants. Vous connaissez le résultat. Nous avons donc décidé de nous servir du français comme langue usuelle de la Journée, en tout cas pour ce qui est des communications. Pour les interventions et la discussion, chacun se servira de la langue de son choix.
Il ne sera pas superflu, je crois - et ce sera ma seconde tâche en tant que président - de vous présenter le jeune Centre qui vous a invité et dont cette journée d'études est la première activité publique. Le Centre Interuniversitaire d'Histoire de l'Humanisme a été créé officiellement le 30 octobre 1963 par Messieurs Halkin, professeur à l'Université de Liège, Liebaers, conservateur en chef de la Bibliothèque Albert Ier, M. le Chanoine Nauwelaerts, professeur à l'Université Catholique de Louvain, M. Voet, conservateur du | |||||||
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Musée Plantin-Moretus, et par moi-même. C'est une association sans but lucratif qui a son siège social à Bruxelles, à la Bibliothèque Albert Ier, et qui est administrée par un conseil d'administration composé de professeurs des 4 universités du pays. Le Centre a pour objet ‘de promouvoir l'étude de l'Humanisme (compris dans son acception historique) dans tous les secteurs de la pensée. Il s'attache spécialement à l'étude approfondie de l'Humanisme belge et de son patrimoine littéraire, philologique, historique, juridique et scientifique’. C'est dire que notre Centre a un caractère interdisciplinaire. En cela, il répond à une tendance irrésistible, parce que nécessaire, de la recherche scientifique de notre époque. Il répond aussi aux nécessités du moment en pratiquant, sans exclure pour cela les initiatives personnelles, la planification de la recherche. Les tendances de systématisation de la recherche se généralisent. L'isolement et le hasard doivent de plus en plus être remplacés par l'organisation et le travail collectif. Par conséquent, tous les membres du Centre ont le désir de s'intégrer dans un effort discipliné pour promouvoir réellement l'étude de l'Humanisme; ils veulent collaborer à un travail d'équipe pour réaliser certains travaux qu'un seul ne saurait jamais terminer. J'ose espérer que les communications qui vous seront faites vous prouveront qu'il s'agit là d'autre chose que d'une position purement théorique ou d'un voeu platonique.
Ma troisième tâche sera de présenter brièvement le programme de la Journée, consacrée à l'Humanisme belge. Le sous-titre dit: état de la question, recherches, perspectives. A vrai dire, il n'y aura pas de communication spéciale consacrée à l'état de la question. C'est un sujet qu'on ne traite pas en 20 minutes, et une deuxième Journée eût été nécessaire. L'architecture de notre Journée sera donc un peu moins belle et nous nous en excusons. Nous avons préféré mettre l'accent sur les grandes entreprises qui sont en cours, notamment, dans l'ordre des communications:
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Pour conclure, nous mettrons tout cela dans un cadre plus vaste, mondial même, au moyen d'une communication sur la philologie néo-latine dans le monde.
Quant au status quaestionis de l'étude de l'Humanisme belge, par lequel nous aurions dû commencer, je me permettrai tout de même d'en tracer quelques lignes en guise d'introduction à nos travaux. D'abord, une constatation d'ordre général: l'étude de l'Humanisme belge qui, malgré les efforts et les travaux importants d'Alphonse Roersch et d'Henry de Vocht, a longtemps vécu d'une vie plutôt inerte et obscure et qui a, pour ainsi dire, piétiné sur place, semble maintenant appelée à connaître un sérieux développement. Si jadis les Roersch et les de Vocht étaient vraiment des exceptions, rari nantes in gurgite vasto, aujourd'hui une douzaine de chercheurs belges s'adonnent exclusivement, ou en ordre principal, à l'étude de notre Humanisme. Ce sont surtout des philologues classiques qui ont compris que la néo-latinité et l'étude de l'Humanisme historique doit désormais appartenir au domaine de la philologie classique, surtout lorsque, comme c'est le cas en Belgique, il y a un patrimoine national des plus intéressants à explorer et à valoriser. Donc, progrès sérieux chez les philologues classiques, en philologie néo-latine, mais aussi: progrès évidents dans les domaines de l'histoire du livre, de l'histoire des sciences, du droit et des religions. Je me bornerai à souligner le fait. Le mérite en revient, je crois, en grande partie, aux Comités ou Centres frères, qui s'oc- | |||||||
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cupent de ces domaines respectifs et dont les buts sont parallèles aux nôtres. Après cette constatation d'ordre général, passons en revue quelques rubriques particulières. L'histoire de l'Humanisme belge en général et de l'Humanisme régional - c'est-à-dire des centres humanistes comme Anvers, Bruges, Bruxelles, Malines, Louvain et Liège pour nommer les plus importants - progresse, mais un aperçu général fait toujours défaut. Depuis Ellinger et sa Neu-Lateinische Lyrik in den Niederlanden (1933), la poésie néo-latine des Pays-Bas n'a plus été étudiée dans son ensemble, pas plus d'ailleurs que la littérature néo-latine ‘belge’ en général. Par contre, comme je l'ai déjà dit, beaucoup d'études et articles ont été consacrés à l'histoire du livre et de l'imprimerie, à l'histoire du droit, des sciences et de la Réforme à l'époque qui nous intéresse. Pour ce qui est des monographies consacrées aux humanistes individuels, il reste beaucoup à faire, même si l'on ne s'en tient qu'aux figures vraiment importantes. Nous notons cependant, depuis la fin de la Deuxième guerre mondiale, des monographies consacrées à Jérôme de Busleyden, à Lernutius, à Bulteel, à Vésale, à Alaard d'Amsterdam, Baudouin Hamée, J.B. Van Helmont, Dominique Lampson, Cornelius Muys ou Musius, à Christ. Plantin, Pierre Platevoet (Plancius), Carolus Scribani. Les humanistes, littéraires ou scientifiques, qui ont eu le plus de succès au cours des dernières années, à en juger d'après le nombre de contributions qui leur ont été consacrées, sont Mercator, Vésale, Juste Lipse, Marnix de St-Aldegonde, Simon Stévin, Livinus van der Beken ou Torrentius, Plantin, L. Vives, Eric de Put ou Erycius Puteanus.Ga naar voetnoot1. La palme revient incontestablement à Vésale, et ce succès est lié - comme c'est également le cas pour Mercator et Juste Lipse - aux cérémonies de commémoration dont ils ont été l'objet chez nous et ailleurs. Comme éditions de textes récents, je signale e.a. les éditions cri- | |||||||
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tiques parues dans la précieuse collection Humanistica Lovaniensia, malheureusement interrompue (provisoirement, nous l'espérons) par la mort d'H. de Vocht, la monumentale édition critique de la correspondance de Torrentius par Marie Delcourt et Jean Hoyoux, le supplément à la correspondance de Plantin (qui doit absolument être rééditée) et la correspondance mercatorienne par Van Durme. L'événement le plus important est, me semble-t-il, l'édition en cours des oeuvres principales de Simon Stévin.Ga naar voetnoot2. Mais il reste beaucoup à faire. Ainsi, une édition critique des oeuvres complètes de Marnix de St. Aldegonde qui implique la collaboration d'un romaniste, d'un germaniste et d'un classique, fait toujours défaut. Notre Centre prendra à coeur de s'en occuper. Traduction de textes latins humanistes: nous commençons à peine. Je puis néanmoins citer une traduction du De subventione pauperum et de 60 lettres de Vivès, du traité pédagogique de Marnix de St. Aldegonde, en français et en espagnol, des lettres de Clénard, en portugais, et de l'Epitome de Vésale.Ga naar voetnoot3. Une traduction du De Bello Turcis inferendo d'Érasme et du Julius a caelo exclusus qu'on lui attribue, est en cours à l'Université de Bruxelles. Une veine intéressante qui reste à exploiter est l'étude des rapports entre la littérature néo-latine et les littératures en langue vulgaire, c'est-à-dire, chez nous, en langue néerlandaise ou française.Ga naar voetnoot4. Enfin, dans le domaine de la bio-bibliographie, je signale la publication récente, dans les travaux de l'Institut pour l'Étude de la Renaissance et de l'Humanisme, d'une Bibliographie de l'Humanisme Belge. Nous comptons la compléter pour les années qui suivent dans les fascicules ultérieurs de notre collection Instrumenta Humanistica. Elle contient une liste alphabétique de 780 humanistes et poètes néo-latins, avec les principales références bibliographiques les concernant. | |||||||
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Mesdames et Messieurs,
Pour revenir au programme de la Journée, je tiens encore à ajouter que notre but n'est pas seulement d'informer, de dresser un bilan, mais surtout d'apprendre et d'être informés. Nous avons le ferme espoir que les discussions qui suivront les diverses communications nous apporteront, de la part des spécialistes réunis dans cette salle, des critiques constructives, bien intentionnées, mais aussi une véritable récolte de renseignements et de conseils des plus précieux. C'est la raison pour laquelle les communications ne dépasseront pas les 30 minutes.
Mesdames et Messieurs,
Pour terminer cette introduction, déjà trop longue, je voudrais encore dire toute notre gratitude au Comité Directeur de l'Institut pour l'Étude de la Renaissance et de l'Humanisme de l'Université Libre de Bruxelles, qui a bien voulu organiser avec nous cette Journée et l'a rendue possible en se chargeant de son organisation matérielle; aux autorités académiques de l'Université Libre de Bruxelles qui ne nous ont pas ménagé leur appui, et enfin à Monsieur Herman Liebaers, conservateur en chef de la Bibliothèque Albert Ier qui, avec sa gentillesse habituelle, a bien voulu nous héberger dans cette splendide salle de conférences. |
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